Des « non » hommages à Jean-Marie Le Pen à l’indignation des amis de Morgan Keane
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– « Je n’ai pas d’hommage pour Jean-Marie Le Pen. La mort n’efface pas tout. Respecter le deuil n’est pas blanchir. Les thèses qu’un homme a défendues durant sa vie ne sont pas un détail. N’ayant nul besoin d’obtenir une pauvre clémence politique, mes convictions restent entières. » Le député Aurélien Pradié a signé cette semaine l’une des rares réactions lotoises à l’annonce du décès de l’ancien fondateur et président du Front National. Le même jour (mardi), il a en revanche posté un hommage à Philippe Séguin (décédé le 7 janvier 2010), sans le citer mais avec une photo où celui qui avait été longtemps maire d’Epinal puis ministre et président de l’Assemblée apparaît pensif et désabusé, avec en arrière-plan un portrait du Général de Gaulle : « Il avait le tempérament de ses convictions. Puissant, visionnaire et inclassable. Il était parfois marginal parce qu’intransigeant avec l’essentiel. Tout ce qui manque à notre temps. C’est cette singularité exigeante que nous devons faire revivre pour l’avenir. » Dans les livres d’histoire, désormais, Philippe Séguin est considéré comme « gaulliste social ».
– Toujours à propos de Jean-Marie Le Pen, le vice-président PS du Conseil départemental Rémi Branco a pour sa part partagé un post sur X de Jean- Luc Mélenchon en précisant : « Une fois n’est pas coutume, je trouve (sa) réaction impeccable et même nécessaire au vu de ce que je lis ici et là… ». Les mots du « patron » de La France Insoumise : « Le respect de la dignité des morts et du chagrin de leurs proches n’efface pas le droit de juger leurs actes. Ceux de Jean-Marie Le Pen restent insupportables. Le combat contre l’homme est fini. Celui contre la haine, le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme qu’il a répandus, continue. »
– Cette semaine fut également marquée par le 10ème anniversaire des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher. Le sénateur PS Jean-Marc Vayssouze-Faure s’est souvenu, photos à l’appui, de la mobilisation qui s’était produite à Cahors… « Il y a 10 ans, nous étions des milliers à tenter d’affronter ensemble le frisson qui parcourait la communauté nationale. Pour défendre l’esprit critique et l’éveil des consciences. Pour faire vivre l’esprit de Charlie. Pour ne jamais oublier la stupeur et l’horreur. »
– Dans un tout autre domaine, on a appris cette semaine que l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) allait déposer plainte après qu’un sanglier fut abattu il y a une quinzaine de jours à Calvignac, près de la maison où demeure toujours le frère de Morgan Keane. Sur son compte Facebook, l’ASPAS évoque ces faits : « Dimanche 29 décembre 2024, des chasseurs ont pénétré sur le Refuge ASPAS de la famille Keane pourtant interdit à la chasse, pour y tuer un sanglier… C’est sur cette même propriété, quatre ans auparavant, que Morgan Keane avait été abattu par un chasseur, confondu avec un sanglier… D’après le frère de Morgan, qui a été témoin de la scène, le sanglier a été tué à moins de 40 mètres de la porte d’entrée de sa maison et à 150 mètres de l’endroit où son frère est décédé, le 2 décembre 2020… L’ASPAS s’associe à la colère et à l’indignation des proches de Morgan Keane et va étudier la possibilité de porter plainte ! » A noter que Jean-François Cau, le vice- président de la fédération de chasse du Lot, a précisé à nos confrères de France 3 Occitanie : « Ils ont blessé le sanglier. Il était touché à l’arrière-train et ne pouvait plus bouger, ils sont allés achever l’animal qui s’était réfugié sur la propriété de la famille Keane ». Or, si « achever un animal mortellement blessé ou aux abois ne constitue pas un acte de chasse » selon le code de l’environnement, faut-il cependant pour exercer ce droit solliciter l’autorisation du propriétaire du terrain, ce qui n’a pas été fait. « Les chasseurs ont commis l’erreur de ne pas s’assurer qu’il y avait quelqu’un dans la maison » a admis Jean-François Cau, toujours interrogé par France 3.
– André Breton, toujours d’actualité ! En fin d’année est paru « L’Atelier d’André Breton – Mur Mondes », édité par le Centre Pompidou sous la direction d’Aurélie Verdier (400 pages, 69 euros) dans le cadre du centenaire du surréalisme. Sur le site du Centre (où le mur est exposé), on peut lire : « En 2003 est entré au Musée national d’art moderne un ensemble unique au monde : un pan de la collection d’André Breton exposé sur l’un des murs de son atelier du 42 rue Fontaine à Paris, ce lieu où le poète et fondateur du surréalisme vécut et anima ce mouvement artistique et littéraire décisif du XXème siècle durant plus de quarante années. Les objets du « Mur Breton » sont issus de cultures et d’aires géographiques variées : Océanie, Amériques, art populaire et art moderne européens (parmi lesquels des oeuvres remarquables du Douanier Rousseau, Joan Miró, Pablo Picasso, Francis Picabia, Valentine Hugo ou Jean Degottex). Le « Mur Breton » a fait l’objet en 1960 d’une célèbre campagne photographique par Sabine Weiss. Cet ouvrage donne toute sa mesure à cet objet-monde exceptionnel, véritable musée au sein du musée. Par des contributions scientifiques internationales et la mobilisation d’expertises aussi nombreuses que les domaines convoqués par la collection d’André Breton, l’enjeu est bien ici d’étudier pour la première fois, sous forme de catalogue raisonné, l’intégralité des objets qui composent ce Mur et le bureau du poète. » En attendant qui sait de voir un jour quelques-uns de ces trésors à Saint-Cirq-Lapopie, voilà un beau cadeau pour tout bibliophile passionné par le poète et le surréalisme…