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Des intempéries qui affolent les twittos au coucou du notaire de Montcuq 


Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux. 

– Nous ouvrons ce rendez-vous par une info qui n’est pas synonyme de surprise : le parcours de la flamme olympique ne passera pas par le Lot. Le vaste tour de l’hexagone révélé vendredi sur son compte par le comité d’organisation Paris 2024 nous informe que l’on pourra cependant aller voir passer la flamme en Dordogne. Ou Toulouse, évidemment. On se console : vu que les villes étapes devaient débourser plus de 100 000 euros, c’est toujours ça de gagné…

– C’est une question évidemment toujours cruciale : combien de temps de trajet entre telle ou telle ville ? Le train est-il plus rapide que la voiture ? Responsable du service infographie du journal Les Echos, Jules Grandin a mis en ligne plusieurs cartes édifiantes. La première concerne Paris (avec en rose les destinations pour lesquelles la voiture est plus rapide et en bleu celles où le train permet de gagner du temps) : pour le Lot, l’auto s’impose. Il a fait la même chose avec les destinations au départ de Toulouse. Et avec ses collègues Pauline Verge et Tom Février, il propose enfin un simulateur en ligne qui répond à ces questions : « Quel moyen de transport est le plus rapide et pour quelle empreinte carbone ? Notre comparateur répertorie 1.242 trajets, des gares les plus fréquentées aux destinations estivales les plus prisées. » A vous de tester votre trajet. Sachant toutefois qu’un troisième critère (outre le temps et le carbone) n’est pas inclus : le coût !

– Retour à présent sur les orages et inondations qui ont touché notre département cette semaine. Les épisodes de mardi et mercredi soir ont fait l’objet de nombreux posts préventifs, puis de constats et photos tout aussi spectaculaires. Amice annonçait ainsi dès 12 h 58 mercredi « un phénomène violent sur Cahors avec mouvements tourbillonnaires ». Il avait vu juste ! Timéo Lepert pour sa part avait précisément noté un risque avéré sur le nord de Mercuès. Enfin, toujours pendant la période la plus marquée, Pierre Blacksmith a recensé 130 impacts de foudre par minute ! Pour ce qui est images des inondations qui ont suivi, visibles le lendemain (jeudi) matin, voilà par exemple une image de Calamane postée par Guillaume Séchet, le spécialiste météo de BFM.

– On enchaîne de manière plus légère avec ces jolis clichés du Pont Valentré de notre consœur Itinera Magica et une énième version du reportage à Montcuq de Daniel Prévost pour Le Petit Rapporteur : cette fois, les lieux sont visités par Monsieur Bidule (un personnage poétique et lunaire que ses deux créateurs font voyager un peu partout). Une dizaine de post sont localisés à Montcuq.

– On suggère enfin de visionner cette capsule vidéo de FranceInfo Culture consacrée à l’exposition « Surréalisme et Alchimie » à Saint-Cirq-Lapopie. « (Elle) marque l’ouverture de la maison d’André Breton, transformée en Centre International du Surréalisme et de la Citoyenneté Mondiale » commente sobrement le compte de nos confrères. Les images permettent néanmoins d’avoir un juste aperçu des lieux.

– Nous concluons comme le veut la tradition par une plongée dans les archives. Lesquelles nous prouvent en l’occurrence que Daniel Prévost et Monsieur Bidule, déjà cités plus haut, n’ont rien inventé. Le 17 juillet 1901, dans « Aulus », « une gazette hebdomadaire, paraissant tous les mercredis pendant les mois de juillet, août et septembre » (dixit le très sérieux site Gallica BNF) et éditée à Toulouse, un certain Francis Yralts signait une nouvelle qu’il situait précisément à Montcuq. Avec des jeux de mots que vous devinez. Quant au thème du récit lui-même, il pourrait en revanche être localisé partout ailleurs… Son titre ? « Le coucou ». Comme quoi au début de l’autre siècle, on savait rire. Parfois grassement, paresseusement même, mais on savait prendre les choses du bon côté… Voici ce petit tour de force.

– « Il existe véridiquement en France et dans le Quercy, une petite ville qui se nomme Montcuq, et les fumistes (il s’en glisse partout), évitant à dessein de prononcer la dernière lettre sur laquelle il faut, au contraire, appuyer orthographiquement, se livrent par là à des plaisanteries du goût le plus scatologique. Exemple : On vous dira Montcuq est un vilain trou, mais les alentours en sont charmants ! ou bien encore : Montcuq est situé entre deux montagnes, assez ombragé et à l’abri des vents ! » 

– « La plus usitée consiste à vanter la moutarde brune de Montcuq, condiment des plus appétissants ma foi (avis aux gourmets, surtout avec du boudin), et damant le pion à toutes les moutardes connues, voire celle de Dijon ! A part cela, c’est une assez jolie petite ville, où l’on fait très bonne chère, en s’embêtant peut-être autant qu’ailleurs, mais pas davantage, je vous assure ! Mais ce qui fait surtout le charme de Montcuq, c’est son notaire ! Oh, oui ! par exemple, et sans ce tabellion jovial, la vie n’y serait plus qu’un sépulcre anticipé. Un mot de biographie, si vous le permettez ? Isidore Durangin est un vieux parisien, ancien étudiant noceur du Quartier-Latin, où il fit tant soit peu son droit, un faux résigné, qui pour assurer ses derrières, lâchant l’ombre pour la proie, se maria jadis avec la fille du notaire, prenant pour dot l’étude qui lui permettait de vivre largement, en un mot, de s’engraisser comme l’alouette sur la motte, d’après le proverbe gascon. » 

– « C’était un rabelaisien, bon enfant, rigoleur et boute en train, nul ne détaillait comme lui, en société, les chansons de Nadaud ou les paysanneries de Pierre Dupont, jadis son copain de brasseries ; conteur de foutaises, faiseur de calembours par à peu près, il avait ensorcelé ses concitoyens qui se l’arrachaient et s’en faisaient gloire. Un boulevardier égaré dans ces parages, eut peut-être trouvé qu’il retardait un peu, mais dame, là où les borgnes pourraient être rois, un louchon peut bien aspirer à la dictature ! Avec cela, coureur et vert galant, bien que l’âge eût fait grisonner sa tignasse et la bonne cuisine renforcer son bedon ! Ses exploits sont légendaires : un soir qu’il caressait à l’obscur sur son escalier une petite servante égrillarde (ne méprisant pas les affections ancillaires), il fut pendant la chaleur de faction surpris par sa femme, qui parut soudain, son bougeoir en main. Elle s’apprêtait à lui faire la scène obligée et à le régaler d’un fort crac, lorsque l’embrassant avec effusion, il lui ferma la bouche par ces mots, qu’on n’invente pas : – Ne te fâche pas, Aglaé ! Je te jure, ma bonne chérie, que j’ai cru que c’était toi ! Ce que l’excellente épouse feignit d’autant de prendre pour argent comptant, qu’on la soupçonnait véhémentement, la pauvre, de flirter, elle aussi, avec le receveur de l’enregistrement, pendant que son époux, grand chasseur devant l’Eternel, allait, sous ce prétexte, à la Nemnrod, batifoler avec les brunes drôlières de la campagne. »

– « Cet exilé, du bitume parisien, avait meublé son étude de souvenirs rétrospectifs de sa vie d’étudiant, mais ce qui en faisait, sans contredit, le plus bel ornement, c’était sa pendule. Figurez vous un coucou superbe, et dont l’oiseau chantait admirablement, répétant son cri à chaque vibration du timbre. Et c’était alors de francs éclats de rire de la part des clients, suivis de récits cocasses sur le cocuage, le dada favori de Durangin, qui n’était jamais à court sur ce sujet suggestif. Un jour, une noce nombreuse était réunie dans l’étude ; il s’agissait, chose grave, de dresser le contrat d’un riche et vieux paysan qui se mariait, le téméraire, avec une belle et jeune gouge dont il aurait pu être le père. Tout en dictant les conditions à son clerc, Durangin se rinçait l’œil des appâts de la future belle drôle ensellée et pétardière, se gaudinant d’avance du plaisir qu’il allait éprouver à lui faire un poutou, suivant l’usage, une fois le contrat paraphé ; lorsque soudain le coucou se lit entendre ! » 

– « A ce chant, incongru et inopportun en pareille circonstance, chacun s’arrêta de causer. Le paysan qui venait à l’étude pour la première fois, ne put s’empêcher, à cet avertissement, de tressaillir de dépit ; cependant, il eut la force de se contenir, croyant peut-être avoir mal entendu ! Le clerc sans s’émouvoir reprit donc sa lecture , mais comme c’était un peu long, la demie sonna à l’horloge et le coucou chanta à deux reprises, suivant son inexorable consigne. Cette fois, pas d’erreur, se dit le marié, c’est bien à moi qu’on s’adresse, et se levant furieux : – Je croyais, mossieu le notaire, être venu pour me marier, et non pas pour être insulté ! – Et qui donc, mon cher monsieur, se permettrait de vous outrager chez moi, dans mon étude ? – Tout à l’heure, j’ai entendu un cri désagréable, maintenant on recommence, et par deux fois encore ! Je ne suis qu’un campagnard, un paysan, mais je ne le tolérerai pas ! »

– « Ce disant, il prit le bras de sa future, pâle et blême, tout en faisant mine de quitter la partie. Ah ! je comprends, dit Durangin édifié et rassuré, ce n’est rien. Et, prenant son client par la main, il le mena devant l’horloge, avança les aiguilles jusqu’aux trois quarts, de façon à faire sortir et chanter le coucou. Le paysan ébahi ne pouvait en croire ses yeux et ses oreilles, mais naturellement méfiant, il répondit : « -Alors, monsieur le notaire, pourquoi chante-t-il, juste, quand je me marie ? – Rassurez- vous, mon brave, c’est sa consigne ! D’ailleurs, cet oiseau ne chante pas pour vous, il chante pour tout le monde ! Le paysan dut comprendre l’apologue, car il se remit en riant, et la lecture du contrat se poursuivit sans encombre. Et une fois signé, Durangin d’embrasser la jolie mariée ! Il lui tardait bien assez, l’animal ! Ce qui du reste n’empêcha pas mon client d’être sganarellisé six mois plus tard, et par votre serviteur, me dit le notaire jovial, car j’ai remarqué, dans ma carrière, que les plus réfractaires au cocuage, sont généralement les premiers servis ! »

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