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Des députés très agités, et des paysans encore et toujours angoissés 


Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux. 

– Ainsi donc l’Assemblée nationale a de nouveau débattu cette semaine de la réforme des retraites. Avec la proposition de loi d’abrogation portée par le Groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) et son chef de file, l’étonnant centriste Charles de Courson, jusqu’alors plutôt connu pour être un député conservateur. D’où ce tweet signé Olivier Varlan, prof d’histoire et homme d’humour : « Le saviez-vous ? Si, aujourd’hui, Charles de Courson est surnommé « le Che Guevara de la Marne », c’est bien Ernesto Guevara qui était surnommé à ses débuts « le Charles de Courson de la Pampa ». » Sur ce, cette réponse étonnante de Mr Blue Sky : « Oui mais attention ! Ce n’est pas la pampa à laquelle on pense mais à celle qui pousse sur les plateaux du Quercy (une déformation du nom Courson) dans le département du Liot. » Ou comment l’imagination sans limite des twittos met soudain notre région en vedette…

– Pendant ce temps, le député Aurélien Pradié continue d’arpenter les studios de télé. Cette semaine, il était l’invité de Quotidien sur TMC : « Comment ne pas s’indigner des superprofits obtenus par la spéculation pendant que les oubliés de la période Covid ont du mal à vivre dignement ? Le partage de la valeur, c’est une idée de droite. La participation. Une idée résolument moderne » a plaidé le frondeur des Républicains. Puis, sur BFM, après qu’elle fut recadrée par le chef de l’État, il a suggéré que la Première ministre devrait démissionner « au nom de la dignité ». Les réactions sont évidemment fort nombreuses. Et loin d’être toujours aimables. On relève cette pique d’un militant de la majorité, Benoit M« L’engagement de Pradié est d’aller faire le beau gosse sur les plateaux de télévision en espérant vendre une soupe insipide supposée le distinguer de son parti et lui donner une figure de leader. » Voici celle d’Alexis : « Aurélien Pradié oublie l’instauration du 49.3 dans la constitution. Aurélien Pradié oublie le vote des motions de censure. Aurélien Pradié oublie l’article 40 de la constitution. Aurélien Pradié oublie les finances publiques. Aurélien Pradié oublie qu’il est de droite. » Cependant, il y aussi des partisans. Voici ainsi ce que pense Sainte Maure : « A mon humble avis, nous avons trois droites : Une droite raisonnable (= républicaine) avec de Courson et Pradié, entre autres. Une droite qui ne comprend pas que sa servilité équivaut à la mise à mort de ses gens par les fafs. Une droite fascisante avec Macron et Ciotti. » En des termes plus soignés, le grand historien politologue René Rémond l’a expliqué il y a déjà longtemps… Il y a plusieurs gauches, il y a plusieurs droites. 

– Dimanche dernier, la chaîne Cnews a retransmis la messe de Pentecôte en direct de Rocamadour. Hasard ou pas, le lendemain, le peintre Christian Rzyski postait une photo d’une toile hyper-réaliste, sous forme de gouache miniature (8 cm sur 12). Petit tableau pour grand sanctuaire…

– Notre plongée hebdomadaire dans les archives nous ramène au 2 septembre 1938. Le quotidien national La Croix publie ce jour-là un long compte rendu du congrès de la Jeunesse agricole catholique qui s’est tenu à Gramat. Il a réuni pas moins de 7000 participants ! Le titre est
éloquent : « Le drame paysan ». Certaines problématiques évoquées sont toujours prégnantes aujourd’hui. D’autres moins. Quant aux préconisations et solutions énoncées par l’auteur, Emile Cavalié, à chacun son opinion… « Le fait brutal que tout te monde connait et déplore, c’est la dépopulation de notre Quercy. Citons quelques chiffres, nous n’en abuserons pas. Le Quercy comptait, il y a cinquante ans, 400 000 habitants. Aujourd’hui, il en totalise 162 000. Et nous voyons telle commune passer, en un demi-siècle, de 2 000 habitants à 900, et tel gros bourg qui comptait, en 1880, 1 200 habitants, n’en avoir plus aujourd’hui que 700, tandis que tel autre village, dans le même temps, a baissé de 900 à 470 habitants, ou même de 700 habitants est descendu à 250, et tel hameau a vu le nombre de ses familles décroître de 25 à 3. »

– « D’où conséquence : malgré le développement de la machine, des terres autrefois, cultivées sont transformées en pacage, ou bien deviennent friches, ou sont envahies par la forêt, et là, où autrefois mûrissaient de riches moissons, abondent maintenant genièvres et genêts, tandis que ce qui fut maison d’habitation tombe en ruine ou devient grange et débarras. Et le mal que nous constatons s’aggrave encore sous nos yeux. La terre continue de mourir et trop de ceux qui l’habitent encore le font comme par force et sans amour. De cette triste réalité, quelles sont les causes ? Elles sont nombreuses et d’inégale valeur. Aussi est-il nécessaire de les hiérarchiser, on gagnera ainsi en clarté, car ces multiples causes agissent et réagissent les unes sur les autres, s’entremêlant et s’aggravant réciproquement. On signale trois causes. La terre meurt… 1° Parce qu’il n’y a plus de naissances, c’est la dénatalité. 2° Parce qu’on l’abandonne pour la ville, c’est l’exode rural. 3° Parce que trop d’hommes dans la force de l’âge donnèrent leur vie pour défendre la patrie, c’est la guerre. Je préfère voir dans ces trois causes plutôt des occasions de dépopulation que des causes proprement dites. Je m’explique. » 

– « A) En effet, d’où vient le manque de berceaux ? De ce que l’on ne voit plus l’avantage d’avoir des familles nombreuses. 1° Car des enfants à
élever, cela coûte de l’argent. Et par suite de la carence de l’Etat à favoriser les familles nombreuses paysannes, les ressources manquent ou s’avèrent insuffisantes. Tout le monde sait la disproportion énorme, par exemple, qu’il y a entre les allocations familiales que touchent un fonctionnaire, un ouvrier et un paysan. Mais cette pénurie, mettons cette pauvreté, suffit-elle à expliquer la grève des berceaux ? 2° Il faut ajouter les lois successorales qui morcellent par trop la propriété des familles nombreuses. Et vous savez comment le soin jaloux et légitime du petit propriétaire à transmettre intact à ses enfants le patrimoine légué de ses parents a encouragé la pratique du fils unique. 3° Allons plus loin, ces causes matérielles suffisent-elles a expliquer pleinement la terrible dénatalité ? Non, semble-t-il. C’est plus loin qu’il faut remonter, car en des temps où la vie était bien plus dure qu’aujourd’hui, où il n’y avait ni allocations ni primes aux familles nombreuses, la campagne restait le réservoir d’hommes de la France. Mais en ces temps, beaucoup plus qu’aujourd’hui, étaient à l’honneur les saines et profondément chrétiennes traditions familiales. »

– « La cause principale de la crise des berceaux c’est, chez nous. la baisse de la religion, qui trop souvent a permis à l’amour des aises et à la peur
du sacrifice de s’installer et de régner en maitres dans nos foyers dépeuplés. B) En second lieu, avons-nous dit, nos campagnes meurent par suite de l’exode rural. Petits propriétaires, domestiques, ouvriers agricoles abandonnent les champs pour aller à la ville chercher une situation plus lucrative. Mais pourquoi quitte-t-on ainsi la terre natale ? Par lâcheté, par peur de l’effort ? Oui, quelquefois. Et nous voyons ici entrer en jeu l’amour de l’argent, des plaisirs et de la vie facile que nous avons signalés plus haut. C’est une conséquence de l’atrophie religieuse. Par nécessité aussi parfois. La terre est une marâtre qui ne nourrit plus son homme, a-t-on écrit, avec quelque exagération peut-être. La vie à la campagne n’est plus (si tant est que jamais elle le fut) une situation lucrative. Insécurité des récoltes de moins en moins rémunératrices. Quand c’est l’abondance, on vend trop bon marché, et quand les cours seraient avantageux, alors la récolte est dérisoire. On n’arrive plus à joindre les deux bouts, le capital de dettes du paysan augmente chaque année. Et cette seconde cause elle-même est le résultat de la crise économique, c’est-à-dire de ce déséquilibre longtemps latent, mais aujourd’hui arrivé ..à son paroxysme, qui caractérise notre régime économique actuel. » 

– « Mais le grand mal de la paysannerie française et quercynoise vient pour elle de ce que, n’ayant plus foi en sa valeur et en sa mission, elle ne sait plus exactement comment améliorer son sort. Elle a perdu, c’est un fait, sa mystique paysanne. Reconnaissons-le tout de suite, ce n’est pas tout à fait sa faute. La grosse responsabilité en revient surtout à l’école, à la presse, pour qui tout est vu et examiné en fonction de la ville et non plus en fonction de la terre. On a fait passer le superflu et l’accessoire que sont l’industrie et le commerce, avant le principal et l’essentiel qui reste toujours l’agriculture : on peut se passer des produits manufacturés, mais non des fruits de la terre… »

– « Le rôle du Syndicat n’est pas surtout de vendre des engrais ou des semences à meilleur marché et de faire obtenir uniquement des avantages matériels : c’est une partie de sa mission, mais pas la principale… Son but est, avant tout, de créer une « mentalité syndicale paysanne. C’est une école de formation paysanne et non une boutique de phosphates. Et vous voyez par là l’importance primordiale qu’il faut attacher au choix du Syndicat, auquel on veut adhérer. Ce qui fait sa valeur formatrice et morale, ce n’est pas tant son programme revendicatif que son programme constructif. Le Syndicat ne doit être ni un centre d’opposition systématique ni un tremplin d’une trop facile démagogie. Il faut qu’il défende le paysan en préparant et en bâtissant une société future meilleure, où la justice et l’équilibre régneront dans la concorde et la collaboration, plutôt qu’en procurant d’apparents avantages immédiats  sans lendemain durable, ou en dressant pour une lutte à mort classe contre classe… » 

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