Département du Lot : Solidarité, investissement (avec la côte du Cluzel), transition énergétique, et Tour de France au menu du budget 2022
Il était soumis au vote ces 24 et 25 janvier.
« Ce budget, qui atteint 269,4 millions d’euros traduit bien nos engagements pris devant la population en juin dernier. Il s’agit d’agir juste, de penser demain, au service d’un Lot durable » a lancé Serge Rigal, président du Département, dans son discours d’ouverture lors de la séance de l’assemblée départementale, ces 24 et 25 janvier, consacrée au budget 2022.
Compétence n°1 du Département (personnes âgées, personnes handicapées, protection de l’enfance, protection maternelle et infantile, action sociale, insertion ou encore logement), les solidarités représentent plus de la moitié du budget. Des dépenses sociales qui sont en hausse en 2022 et qui s’explique par deux facteurs :
> La volonté de l’institution de renforcer son intervention au travers :
– Du soutien aux professionnels de l’aide à domicile par le biais d’une revalorisation des rémunérations des salariés des services d’aides et d’accompagnement à domicile (2,3 millions d’euros compensés par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie à hauteur de 970 000 euros). Un engagement consolidé par l’adoption du schéma départemental de l’autonomie ;
– Du renforcement de sa politique de protection de l’enfance afin de mieux accompagner les mineurs ;
– Du dispositif de Service Public de l’insertion et de l’Emploi dans le but de faciliter l’engagement de tous les acteurs vers l’accompagnement personnalisé
– L’augmentation des allocations individuelles de solidarités (RSA, allocation personnalisée d’autonomie, prestation de compensation du handicap…)
Le Département du Lot va également maintenir un haut niveau d’investissements en 2022 dans les domaines de l’éducation, du numérique, des infrastructures routières et des solidarités territoriales. 8,4 millions d’euros seront engagés pour la modernisation des collèges (futur collège de Bretenoux, restructuration du collège de Martel, nouvelle demi-pension au collège de Gramat…). A noter que 1,2 million d’euros sera affecté à des opérations d’efficacité énergétiques et 1,8 million d’euros sera dédié au numérique. Sur le champ des mobilités, 9,5 millions d’euros sont prévus pour entretenir et sécuriser le réseau routier départemental. Par ailleurs, des aménagements d’envergure avec une enveloppe de 4,4 millions d’euros sont plus que jamais à l’ordre du jour (déviation de Vayrac, carrefour de Béduer, côte du Cluzel, déviation de Gourdon…) sans oublier l’entretien des ouvrages d’art (2,2 millions d’euros) L’aménagement du territoire s’effectue également au travers du soutien aux projets des collectivités. A ce titre, ce sont donc 3,2 millions d’euros qui sont affectés au fonds d’aides pour les solidarités territoriales qui assurent un soutien aux communes et communautés de communes (rénovation de bâtiments, équipements sportifs, culturels, aménagements d’espaces publics…)
Enfin, le Département du Lot poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et déploie les actions de la stratégie départementale visant à réduire les consommations et à soutenir le développement des énergies renouvelables :
– 1,2 million d’euros visant à l’acquisition de titres de participation dans des structures ayant des projets environnementaux
– 200 000 euros visant à l’acquisition d’un cadastre solaire pour les particuliers et à la réalisation d’études sur les potentialités des filières d’énergies renouvelables
Le budget a été voté à l’unanimité par les conseillers départementaux. « Ce budget répond avec volonté, avec solidarité et avec agilité aux enjeux du présent et à ceux de l’avenir. Des finances saines, un cap clair, pour un Lot plus fort, plus durable, plus juste » a conclu Serge Rigal.
> A noter qu’en 2020, le Département a mobilisé 152 euros par habitant en dépenses d’investissements directs (voirie, bâtiments, collèges, tourisme, environnement…) contre 124 euros par habitant en moyenne dans l’ensemble des Départements.
> Pour accompagner l’accueil de deux étapes du Tour de France dans le Lot les 22 et 23 juillet 2022, le Département va consacrer une enveloppe de 200 000 euros. Il s’agit de soutenir les animations qui seront organisées par des associations, des collectivités ou entreprises autour de cet événement ou pour la promotion du vélo. Pour en bénéficier, les organisateurs pourront déposer leurs dossiers via lot.fr à partir du mois de février.
> « Oh My Lot !» vient de fêter sa 4ème bougie. La marque s’installe, elle de déploie avec un réseau de 500 ambassadeurs et surtout, elle produit des résultats : 130 nouvelles familles installées depuis 2019 grâce à l’accompagnement de notre réseau.
> La côte du Cluzel. « Le projet de la côte du Cluzel est plus que jamais à l’ordre du jour » a rassuré Marc Gastal rejoint sur le sujet par le président qui a fait le point : « On en est au 6ème aller-retour avec l’Etat. Il y a toujours des compléments d’information. Là, c’est sur une zone humide. Quand nous aurons bouclé le dossier, et après l’enquête publique, il n’y aura plus de retour en arrière. Il faut prendre la zone dans sa globalité avec Saint-Matré, Sauzet, et Villesèque. »
> En préambule de la séance, Serge Rigal a salué Souleymane Sow et Shajib Khan : « Le premier est un jeune guinéen. Apprenti à la boucherie Flaujac de Cahors, sacré meilleur apprenti de France en juin 2021 et reçu récemment par le président de la République. Le second est un jeune bangladais, apprenti à la Maison Granat à Montcuq-en-Quercy. Vendredi dernier, il participait à l’émission de M6 la « Plus Belle boulangerie de France ». Ces deux jeunes, suivis et aidés par le Département dans le cadre de notre politique sociale à l’enfance et d’accompagnement des mineurs sont de beaux symboles. Ils sont le visage du Lot ouvert et accueillant que nous chérissons. D’un territoire qui protège, accompagne et innove. D’un territoire de concorde, d’entraide et de bien vivre-ensemble. Ils sont le visage de la promesse républicaine quand elle unit mérite et solidarité. Bref, loin des discours rabougris et haineux sur les mineurs étrangers ; ces deux jeunes sont le visage de la France, quand elle est la France ! »
> Vice-présidente du Service Départemental d’Incendie et de Secours, Anne Laporterie s’est félicitée de l’adoption de son budget mais elle n’a pas manqué de fustiger « les carences de l’Etat, sur ses propres missions régaliennes » : « Qui est intervenu en masse pour contribuer à protéger la population face à la pandémie Covid ? Les pompiers bien évidemment alors que la santé est une prérogative de l’Etat. Autre point, tout aussi essentiel ; qui se forme aux accouchements à domicile pour palier l’absence de maternité en milieu rural ? Les pompiers bien évidemment. Peut-être que certaines et certains d’entre vous ont écouté le reportage d’investigation diffusé avant-hier dimanche sur France-Inter. Le Lot était, si on peut dire, à l’honneur sur ce thème des déserts médicaux et l’absence de maternité dans le nord du Lot. Nous avons entendu la détresse de futures mamans qui redoutaient d’accoucher dans leur voiture ou sur un coin de leur canapé alors que la maternité la plus proche se trouve à Aurillac ou à Villefranche-de-Rouergue. Nous avons entendu les pompiers du Lot se former auprès de sage-femmes lotoises afin de faire face à des situations d’accouchements à domicile. Nous avons entendu l’ARS égrener, avec talent, des chiffres et des statistiques pour nous faire croire que tout ne va pas si mal en matière de maternité et que tout compte fait, c’est bien que les pompiers se forment à ce type d’exercice. Moi je ne vous donnerai qu’un seul chiffre : 2/3 des maternités ont fermé en 40 ans en France ! Et après la fermeture de la maternité de Figeac il y a 13 ans, on parle maintenant de la fermeture de la maternité de Villefranche-de-Rouergue ! A ce rythme, tous nos pompiers deviendront un jour des sage-femmes, des infirmiers, des médecins, des aides-soignants ! Mais que fait l’Etat ? Alors que nous entrons en période de grand débat, nous, élus politiques responsables, devons impérativement dénoncer dans le débat cette tentative méthodique de démantèlement des services publics dans des domaines aussi fondamentaux que les mobilités, que la santé, je pense aux déserts médicaux ; que l’éducation, je pense à la fermeture d’écoles ou de classes. »
Photo Thomas Campagne/Département du Lot