Département du Lot : « L’Etat doit desserrer l’étau afin que nous puissions innover, proposer, être porteurs d’une ruralité vivante »
Le débat d’orientation budgétaire était au menu de l’assemblée départementale.
En ouverture de la séance du Conseil départemental, ce 18 février, Serge Rigal, le président, est d’abord revenu sur l’année passée et notamment sur le fait de ne pas avoir signé le pacte de confiance. « La fermeté de notre refus de passer sous les fourches caudines budgétaires a porté ses fruits. Les protestations émises solidairement par bon nombre de Départements ont permis de desserrer le corset initialement imposé par l’Etat. Ce pacte de confiance, je vous le disais il y a un an, nous l’avions scellé auprès des Lotois dès la mise en œuvre de notre projet de mandat Demain le Lot. Nous nous étions alors unanimement engagés à gérer nos finances avec la plus grande rigueur sans perdre de vue la qualité de service que nous devons aux usagers. En 2015-2016, nous avons jaugé le terrain, défriché, défini nos choix. C’était notre projet de mandat. En 2017, nous avons labouré en profondeur avec une volonté obstinée de réduire nos dépenses. En 2018, nous avons semé en lançant quelques initiatives fortes telles que le numérique et l’attractivité. En 2019, nous commençons à récolter les fruits de notre travail. »
Et d’annoncer la couleur pour « la charpente de ce DOB » :
– Maintenir les objectifs de gestion et limiter la progression des dépenses de fonctionnement.
– Ne pas augmenter la fiscalité et ce, pour la troisième année consécutive.
– Accroître les investissements, « grâce à nos efforts constants de rigueur » et aux 6,6 millions d’euros obtenus l’an passé auprès des Départements les plus riches.
« Vous le constatez : les voyants sont plutôt au vert. Est-ce gagné pour autant ? Le ciel restera-t-il bleu jusqu’à la fin du mandat ? Hélas, sans vouloir vous doucher, et très sincèrement, je dois vous dire que cette situation est pour le moins fragile. Elle est suspendue à tellement d’impondérables qu’un optimisme têtu serait irresponsable. Je prendrai un seul exemple : à ce jour, nul ne peut prédire quelles seront les conséquences des décisions que prendra le gouvernement à l’issue du Grand Débat National. Je ne voudrais pas que l’on nous demande une fois de plus d’être financièrement solidaires de dépenses nationales futures alors même que nous avons le plus grand mal à subvenir à nos propres besoins. Ce jeudi, à l’Elysée, il me sera donné l’occasion d’évoquer mes doutes lors d’une rencontre avec le président de la République et son gouvernement. Je ne manquerai pas de vous faire part du contenu de cette rencontre. J’ai tenu à ce que vous soyez tous porteurs de propositions dans le cadre du Grand débat. Aussi, aujourd’hui-même, chacun d’entre vous recevra un questionnaire élaboré par nos soins, visant à nourrir la contribution du Département du Lot à ce débat. Nous profiterons de la séance de mars pour valider ensemble cette contribution que je souhaite tout à la fois constructive et déterminée. Elle s’inspirera d’une affirmation, « Oui, ici, dans le Lot nous pouvons bien vivre » ; et d’une revendication « L’Etat doit desserrer l’étau afin que nous puissions innover, proposer, être porteurs d’une ruralité vivante » »a conclu l’homme fort du Département.
> Le Département du Lot soutient Carole Delga
« C’est avec la plus grande fermeté que le Département du Lot tient à dénoncer les propos injurieux et antisémites, accompagnés de menaces de mort, adressés récemment à Carole Delga, présidente de la Région Occitanie. Les élus lotois apportent un soutien sans faille à Carole Delga. C’est avec la plus grande fermeté que doivent être traités de tels agissements, à l’heure où nous constatons une recrudescence inacceptable des délits antisémites et racistes. Il en va du respect de notre démocratie à laquelle nous sommes très attachés» a déclaré Serge Rigal.
> Quelques chiffres :
– Depuis 2016, le désendettement du Département est constant. En 2018, 10,3 millions de capital remboursé pour 5 millions d’euros d’emprunt
– De 2011 à 2016, le Département a investi 5 260 euros par collégien
– En 2017, le Département du Lot a mobilisé 110 euros/ habitant pour les dépenses directes d’investissement (voirie, bâtiments, collèges, tourisme, environnement…) contre 88 euros/habitant dans l’ensemble des départements français.
> Fonds d’aides pour les solidarités territoriales :
Depuis 2017 :
– 5,8 millions d’euros d’aides aux collectivités
– 319 opérations aidées : 18 aux intercommunalités, 19 pour les syndicats et 282 pour les communes
– 1,5 million d’euros d’aides exceptionnelles à l’investissement (complexe cinéma de Cahors, salle des fêtes de Pradines, centre aquatique de Figeac, rénovation digue du lac de Bannac…)