Déjà condamné pour avoir conduit sans permis et sous stupéfiants, il récidive
Un homme de 28 ans a été condamné par le tribunal de Cahors pour avoir conduit un véhicule alors qu’il n’a jamais obtenu le permis de conduire. Le jour de son interpellation, il avait également consommé du cannabis et de la cocaïne.
L’homme qui est jugé en comparution immédiate ce mardi 16 mai devant le tribunal de Cahors affiche un air repenti et parle de manière calme. Pourtant, il y a quelques semaines, c’est le même qui avait dû être évacué de la salle d’audience après avoir provoqué un esclandre lors d’une affaire pour laquelle comparaissait son petit frère. « Les trois semaines de détention qu’il vient de faire lui ont manifestement apporté du bénéfice », admet son avocate Me Smagghe. Actuellement détenu en maison d’arrêt, l’homme de 28 ans est jugé pour conduite d’un véhicule sans permis et en ayant fait usage de stupéfiants.
Les faits se sont déroulés le 19 avril dernier. Peu avant 1h du matin, côte des Ormeaux à Cahors, les policiers remarquent un véhicule présentant un feu défectueux. Lors du contrôle, il s’avère que le conducteur n’a jamais eu de permis de conduire et que le véhicule appartient à une de ses connaissances. A l’intérieur, ils trouvent également une pipe à crack et une bouteille de vin blanc. Soumis à un test d’alcoolémie, celui-ci s’avère être en dessous de la limite autorisée. En revanche, celui de dépistage de produits stupéfiants est positif aux opiacées, cannabis et cocaïne. A la barre l’homme admet fumer « des pétards » et prendre occasionnellement de la cocaïne mais assure ne toucher à aucune autre drogue. Quand le parquet lui demande quel intérêt il avait à prendre la voiture pour aller du quartier de Sainte-Valérie à celui de la Croix de Fer, c’est-à-dire un trajet de quelques dizaines de minutes à pied, celui-ci répond : « Je me suis posé la même question. J’étais fatigué par ma journée de travail, je ne voulais pas prendre le vélo ».
Les tribunaux, le prévenu connaît. Son casier judiciaire affiche dix mentions. La première a été prononcée en 2012 par le tribunal pour enfants. En janvier 2020, il avait déjà été condamné pour conduite sans permis et usage de stupéfiants. « On avait tenté de lui faire confiance dans le cadre d’aménagement de peines et il n’a pas tenu compte de ces chances », déplore la substitut du procureur qui requiert douze mois d’emprisonnement dont quatre assortis d’un sursis probatoire pendant 3 ans.
Dans le cadre d’une mise à l’épreuve, le prévenu avait été soumis à une obligation de soins. « Je veux arrêter mes addictions, j’ai beaucoup trop à perdre en faisant n’importe quoi », assure-t-il. A chaque sortie de prison, l’homme avait retrouvé un emploi en tant que technicien. Interrogé par son avocate, il admet se sentir mieux physiquement depuis qu’il est détenu. « Je confirme : il va mieux et il le porte sur lui. C’est quelqu’un d’intelligent, en capacité de prendre ses responsabilités, de travailler, d’accepter de rendre des comptes à la justice. Il a toujours comparu aux audiences et exécuté ses peines. Il a surtout besoin d’être accompagné », plaide Me Smagghe, demandant au tribunal d’assortir la quasi-totalité de la peine de prison d’un sursis probatoire avec une obligation de soins.
Finalement, le tribunal tranche : l’homme écope de 10 mois d’emprisonnement dont 6 assortis d’un sursis probatoire pendant 3 ans, ainsi que d’une obligation de soins, de travail et de s’inscrire et de se présenter aux épreuves du permis de conduire.