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Crue du Lot, belote et rebelote


Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.

Puisque nous sortons tout juste de crues historiques, plongeons si j’ose dire dans les archives. En l’occurrence les Archives départementales qui ont mis en ligne le Journal du Lot, publication bi ou tri-hebdomadaire née en 1861 et qui, devenue favorable à la collaboration, cessa de paraître en 1944.

Après les inondations des 9 et 10 mars 1927, nos confrères d’alors relatent les faits en page 2 (Cahors) dès le 11 mars. Surtitre : « Une terrible inondation ». Titre : « La crue du Lot cause d’énormes dégâts ». Sous-titre : « Depuis 1833, c’est la plus forte qui ait été constatée ». Puis, on lit ces lignes : « A la suite des fortes pluies qui ne cessent de tomber sur notre région, et de la fonte des neiges, le Lot a grossi avec une rapidité telle que dès mercredi matin, on pouvait prévoir une très forte crue. Elle a hélas dépassé toutes les prévisions. Les eaux du Lot, du Célé, du Vers confondues ont transformé la rivière en torrent, et partout où elle pouvait s’étendre, en un lac immense, inondant les propriétés riveraines. A Cahors, mercredi, dès le matin, on commença à craindre pour les habitants de Cabessut et de St-Georges : l’eau ne cessait pas de monter : dès midi, fait qui n’avait jamais été encore enregistré, les habitants de la place Saint-Urcisse étaient évacués par les fenêtres. C’est à partir de ce moment, que la crue dont la soudaineté a surpris tout le monde, devint terrifiante. Le quai Cavaignac était totalement inondé. L’eau montait jusqu’au milieu de la rue Haute-Serre : quant aux jardins, ce n’était plus qu’une nappe d’eau. Sur les quais, la violence de l’eau était telle que des murs de jardins, près de la voie ferrée, ont été enlevés. Mais ce n’est pas encore là que les dégâts ont été les plus graves. Sur les quais Vaxis, l’eau recouvrait la place entière ; tout passage était impossible à partir de la maison Courtiau où l’eau avait pénétré dans le chai et où l’on dut sortir à la hâte des autos qui se trouvaient dans le hangar. Sur les quais d’Aguesseau, de Regourd et dans les rues avoisinantes, l’eau atteignait une hauteur effrayante. Rue Donzelle, rue Neuve des Badernes, Mascoutou, et dans un grand nombre de rues, on ne pénétrait, on ne sortait des maisons qu’en bateau. (…) A Saint-Georges, l’eau montait au-dessus de la boîte aux lettres placée contre le mur du débit de tabacs, au tournant de la route de Lalbenque. Le Lot ne formait qu’un immense lac jusqu’à la voie ferrée de la ligne de Montauban. Dans la rivière du Pal, vers 3 heures, des appels furent faits par des habitants réfugiés dans le pigeonnier d’une maison, il y avait 15 personnes. Des secours leur furent portés aussitôt par M. Malique et des voisins qui arrivèrent en barque. Les habitants qui ont vu la crue de 1866 affirment que l’eau n’inonda pas les quais ni la plupart des rues qui, mercredi, furent sous l’eau. (…) La crue du 9 mars est aussi forte que celle de 1833. Et comme elle, c’est de la misère, qu’elle a apportée parmi la population riveraine. »

Le journal revient sur les événements le 13 mars. On y lit ces chiffres (énoncés selon le code typographique de l’époque) : « De mémoire de Cadurcien, jamais on n’avait constaté une crue du Lot aussi forte. En 1866, la cote de la crue fut de 6 m. 85 ; le 9 janvier 1879, de 6 m. 05 ; le 4 avril 1897, de 5 m. 97 ; le 18 février 1904, de 6 m. 18 ; le 25 décembre 1906, de 6 m. 35 ; le 8 janvier 1912, de 6 m. 40. Et le 9 mars 1927, au pont Louis-Philippe, l’eau est montée à 7 m. 40. » Sont relatés bien d’autres détails sur les dégâts provoqués dans le département. Mais est également reproduit un courrier bien senti. « Nous recevons la lettre suivante, que l’on nous demande de publier : Monsieur l’Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, Au nom des riverains de St-Georges, je vous serais très obligé de vouloir bien nous dire : 1 Quelles mesures sont prévues pour avertir les habitants de la menace d’une crue, et s’il suffit d’un papier affiché à la boîte aux lettres de St-Georges pour jeter l’alarme parmi les riverains endormis ; 2 Quelle est l’organisation des secours et s’il suffit du dévouement et de la présence d’esprit de quelques sinistrés pour que St-Georges ne soit pas isolé du reste du monde. Nous vous serions donc très reconnaissants, Monsieur l’Ingénieur, de nous donner des réponses précises, afin que les riverains sachent la vérité et fassent leur possible pour débarrasser le département des hommes responsables qui ont manqué au plus facile de leurs devoirs. Veuillez croire, Monsieur l’Ingénieur, à mes sentiments respectueux. Alayrac, Conseiller Municipal. » C’est ce qui s’appelle envoyé… Et le rédacteur en chef de l’époque en rajoute de son côté : « Comme il est inévitable, au lendemain d’une si dure épreuve, l’opinion publique profondément secouée fait entendre d’amères plaintes et élève de vives réclamations. C’est notre devoir de les recueillir, c’est notre rôle de les ramener à de justes proportions. Il faut faire la part de l’exagération si compréhensible en pareilles circonstances, mais il faut aussi recueillir la leçon des faits. Ce n’est pas de fautes personnelles qu’on a souffert ; c’est d’un manque d’organisation qui s’explique par la rareté de si terribles catastrophes. Les dévouements personnels furent grands et admirables. (…) Seulement, il n’est pas douteux qu’une partie du mal eût pu être évitée si un service organisé d’avance eût permis d’informer les riverains assez à temps pour leur permettre de prendre leurs précautions, de mettre à l’abri leurs mobiliers, marchandises ou bestiaux. »

Impossible ensuite de citer tous les comptes ayant relayé avec photos ou vidéos les événements de cette semaine. On mentionnera toutefois celui d’un organisme international spécialisé, Global Flood News, qui fait appel à des algorithmes pointus, celui de Zilou centré sur Saint-Vincent Rive d’Olt, ou encore le post de Julie qui remarque que, à Douelle, « les gros bateaux sont partis à la dérive, mais la petite barque de mon père, elle, est restée en place. » Et justement, on signale enfin la vidéo des bateaux en question, alors qu’ils poursuivent leur folle équipée, filmés depuis Albas par Justin Saunders.

Comment se remettre de telles émotions. En plein confinement en Angleterre, The WineSmacker a sa méthode : cet amateur de vin et de voyage attend des jours meilleurs en dégustant des boulettes de viande à la sauce tomate accompagnées d’un Clos Troteligotte 2015. Commentaire : « Légèrement funky, débordant de fruits, tanins tamisés. »

On termine par ce soutien de l’élue PCF Marie Piqué aux maires de Nuzéjouls et Calamane manifestant devant la préfecture contre la perspective d’une suppression de classe de maternelle dans l’école du village premier nommé. « Stop à l’assèchement de nos territoires ruraux ! » s’exclame la vice-présidente de la Région. Qui aurait pu préciser que quelques semaines après le décès de l’artiste, il était encore plus inconvenant de s’attaquer à une école baptisée du nom d’Anne Sylvestre !

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