Cour criminelle du Lot : Une audience suspendue, un accusé mourant et une famille en attente
La cour criminelle du Lot a dû renvoyer l’examen d’un dossier de violences mortelles survenues à Gourdon en janvier 2022. Le prévenu, en fin de vie, n’a pas pu se présenter.
Aucun des principaux protagonistes n’était présent ce 22 mai 2025 devant la cour criminelle du Lot, à Cahors. Ni le prévenu, gravement malade, ni la victime, décédée depuis plus de deux ans. Seuls dans la salle : le neveu et la nièce du défunt.
L’audience, exceptionnellement courte, concernait un homme de 39 ans au moment des faits, poursuivi pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le drame remonte au 6 janvier 2022, à Gourdon, sur fond de conflit de voisinage.
L’état de santé critique de l’accusé a contraint la cour à ordonner le renvoi de la procédure pénale. « Il est au seuil de la mort », déclare son avocat, Me Belou. En matière criminelle, la présence de l’accusé est normalement obligatoire, mais des certificats médicaux fournis par ses oncologues ont attesté qu’il était dans l’incapacité de se déplacer ou même d’assister à l’audience.
Les faits se sont déroulés sur fond de tensions persistantes entre voisins. « On sait que les conflits de voisinage sont les plus difficiles à régler », rappelle Me Belou. Le jour des faits, une altercation verbale éclate. D’après un témoin, des insultes fusent des deux côtés. L’accusé aurait d’abord giflé la victime, avant de s’éloigner. Celle-ci aurait ensuite insulté la compagne de l’accusé. C’est alors que l’accusé lui aurait porté un coup de pied – à l’épaule ou à la tête – provoquant une chute brutale. La tête de la victime aurait heurté une pierre. L’homme de 73 ans, hospitalisé à Gourdon puis transféré à Brive, décède des suites de ses blessures.
« C’est mon client qui a appelé les secours, c’est lui qui a attendu les gendarmes », insiste Me Belou, qui ne conteste pas sa responsabilité pénale. En revanche, l’avocat demande à la cour de statuer sur un partage de responsabilité dans le cadre de l’audience civile. En parallèle, il sollicite le renvoi de l’audience pénale, du fait de l’état de santé de son client.
Du côté des parties civiles, Me Chevalier décrit la victime comme un homme profondément aimé : « Pour tous il était le ciment de la famille : il était à la disposition de tout le monde de façon particulièrement généreuse et tous ont souffert de sa disparition. » Les demandes de dommages et intérêts s’élèvent à 50 000 euros pour la compagne, « témoin directe » des faits, et pour le frère, « inséparable » ; 30 000 euros pour la belle-sœur, « très proche » ; et 20 000 euros pour le neveu et la nièce, qui étaient « comme ses enfants ».
L’affaire a été mise en délibéré au 24 juin.