Contre le fantôme de Lacombe Lucien, l’art contemporain est-il une arme ?
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– Débutons par une nomination relayée cette semaine par nos confrères du Journal des Arts : il s’agit de celle de Thomas Delamarre à la direction de la Maison des arts Georges et Claude Pompidou de Cajarc. Le communiqué de la ministre Roselyne Bachelot nous apprend ainsi : « Pour affirmer la présence de la MAGCP au cœur du département du Lot et de la région Occitanie, il (Thomas Delamarre) souhaite renforcer les liens avec les acteurs de terrain – agricoles, industriels, associatifs – afin de réfléchir aux usages contemporains du paysage, et développer un pôle de recherche artistique sur les enjeux qui animent la société à l’heure de la transition écologique. Prenant appui sur des valeurs portées par le territoire et la relation au vivant, Thomas Delamarre propose de nouveaux formats de résidence et de recherche dans une dimension européenne. Son exigence de partage de l’art, des connaissances, son intérêt marqué pour la commande publique, l’intervention artistique en milieu rural et sa compréhension des enjeux locaux ont emporté le choix du jury. » Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites… Hasard ou pas, en tout cas, le monde est parfois petit. Thomas Delamarre était depuis 2013 l’un des conservateurs de la prestigieuse et renommée Fondation Cartier pour l’Art contemporain à Paris. Une institution formidable dont le président n’est autre qu’un autre Lotois d’adoption devenu l’un des ambassadeurs du vin de Cahors : Alain-Dominique Perrin, propriétaire du Château Lagrézette (Caillac), qui aime aussi bousculer les idées reçues en matière viticole…
– Question suivante : la culture en général et l’art en particulier peuvent-ils lutter contre certaines dérives nauséabondes de notre époque ? Ainsi, cette semaine, Pierre-Louis Basse, ancien journaliste d’Europe 1 et grande voix du service des sports, par ailleurs romancier, et qui fut un temps conseiller de François Hollande a signé dans Le Monde une tribune au vitriol. Il se désole que la station qui appartient au groupe Bolloré soit en passe de devenir le pendant radio de la chaîne d’information CNews (où des personnalités très marquées comme Eric Zemmour ont leur rond de serviette)… On lit notamment : « On comprend que mes confrères soient effrayés par ce qui se trame en coulisse. On comprend la saillie courageuse de la journaliste Pascale Clark (…) résumant d’un mot, « péril », l’arrivée éventuelle mais déjà programmée, des Lacombe Lucien de bac à sable ». Il n’est de fait pas rare que soit invoqué « Lacombe Lucien ». Pour rappel, ce nom et ce prénom sont le titre d’un film de Louis Malle, sorti en 1974, évoquant la destinée pendant la dernière guerre d’un jeune homme de notre région, qui après avoir envisagé de rejoindre le maquis, finit par s’engager dans la Gestapo française… Pour rappel encore, le scénario fut co-écrit par Patrick Modiano (futur prix Nobel) et le tournage se déroula dans le Lot, où Louis Malle avait sa maison de vacances. Dans un reportage télé consacré au tournage que l’on peut retrouver sur le site de l’INA, le réalisateur prévenait : « Ce n’est pas un film historique. L’histoire pourrait se passer ailleurs, dans une autre époque (…). Même en France, si les circonstances s’y prêtent, dans une époque trouble, on peux imaginer qu’on voit ressurgir des Lacombe Lucien. » On ne peut être plus clair.
– On se change les idées et on s’aère avec de belles photos de Martel signées de la « globetrotteuse » MaëlA : quoi de mieux, suggère-t-elle, que « se balader, une matinée ensoleillée, dans le village de Martel avant d’aller au Marché sous la halle… » ? Une déclinaison de la « ruralité heureuse » chère au président Macron ?
– Ruralité encore avec les vidéos sur YouTube du jeune Lotois Bastien Couture qui réalisent un carton (plusieurs centaines de milliers de vues parfois). Ce fils d’un « céréalier et producteur de melons à Lendou-en- Quercy » présente le quotidien des agriculteurs. C’est devenu son métier, comme l’explique France 3, grâce au soutien de sponsors (des sociétés du secteur, comme des marques de tracteurs, qui voient là une façon moderne de communiquer…). Bon vent à lui.
– Et ruralité, enfin, sous une forme inattendue mais que savent apprécier les gens d’ici : la pureté (et la beauté) de nos ciels nocturnes. D’où ce tweet du Parc naturel régional des Causses du Quercy qui se félicite d’être labellisé « territoire de villages étoilés » grâce à ses actions en faveur de la protection des ciels nocturnes !
Visuel @DR