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C’est déjà le temps des contes de Noël (made in Lot) 


Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux. 

– Le mois de décembre débute par une météo de circonstance, grise et pluvieuse, et l’actualité n’est guère plus clémente. Pourtant, les fêtes de fin d’année sont déjà dans tous les esprits. Perpétuons alors la tradition des contes de Noël. Nous en avons retrouvé un, joliment troussé, dans l’édition du 24 décembre 1930 du Journal du Lot. Titré « Noël d’il y a quinze ans », il est signé Eugène Grangié (1870-1939). Né à Thédirac, poète et historien, et dans le civil employé des Ponts et Chaussées à Cahors, il fut rappelé durant la Première guerre. Il passa ainsi la fin d’année 1915 dans les environs de Mulhouse. Mais même au front, son Quercy natal et ses trésors n’étaient jamais loin. Lisez…

– « Sortis à l’aube de nos tranchées […], nous voici descendus au village pour trois jours. Notre lieu de repos est situé sur les bords de la claire Doller descendue du lointain Ballon d’Alsace en chantant sur ses cailloux bleus. Le bourg industriel, où nous nous trouvons en position de réserve de régiment, comptait avant la guerre, un millier d’habitants. Beaucoup partirent par inclination ou par ordre. Il en reste plusieurs centaines, dont un grand nombre de femmes et d’enfants Cette population sans timidité préfère l’arrosage des obus à l’abandon de ses foyers. Dans ses maisons aux grands toits ébréchés, aux murs de colombage en majorité éventrés, elle reçoit stoïquement ses deux ou trois bombardements quotidiens. Ils ne sont pas très graves, car les Allemands ne mêlent que de rares 150 à leurs 77 ordinaires. Et l’alerte terminée, on voit des marmots courir dans les vergers mouillés à la recherche de ces débris de métal dont nos poilus feront des bagues légères. […] Ce 24 décembre, deuxième veille de Noël de la guerre, s’écoule dans un calme à peu près parfait, le brouillard emplit la vallée. Une grosse canonnade, par bouffées, nous envoie sa rumeur du nord […]. On écoute distraitement ce bruit trop familier à nos oreilles. Ce que l’on voudrait entendre ce sont les cloches d’Alsace annonçant la fête prochaine. […] Ici, la tour pointue de l’église reste intacte par miracle, mais on l’a condamnée à se taire. Nous sommes, en effet, à moins de trois kilomètres des lignes et les guetteurs d’artillerie ont l’oreille fine… » 

– « Vers le soir, on nous annonce que G… aura sa messe de minuit ; un peu décalée d’heure toutefois pour donner le change aux voisins d’en face. Occupé lui-même dans ses abris profonds à déguster des « délicatessen » et à chanter des lieds, l’adversaire bannit sans doute, en cette nuit de liesse générale, tout mauvais dessein. Mais faut-il tenter le diable ? A onze heures, nous gagnons l’église. Le vent du nord grandissant éparpilla la brume. La lune luit sur la neige. Dans le cimetière que nous traversons, elle éclaire les tertres épaissis des tombes, les dalles alourdies de leur blanc fardeau récent. Les croix de bois de nos camarades émergent à peine de l’amoncellement des flocons que la bourrasque d’hier fixa autour d’elles. Des couronnes que nous y déposâmes à la Toussaint, aucune n’apparaît plus. Les morts ont pour longtemps un double linceul… L’église est sombre. Bien que les vitraux de l’abside soient voilés de noir, on allume seulement les trois cierges de l’autel qui n’éclairent qu’à peine. Dans la longue nef, sur les bancs de hêtre bien alignés, on distingue confusément les villageois et les soldats confondus. Seules, les jeunes filles se groupent en avant de la chaire. Tout de suite, elles entonnent, en dialecte, une série de cantiques plus lents, il me semble, et plus mélancoliques que les nôtres à pareil soir. En dialecte aussi, le curé débite un prône de quelques minutes. Alors, une aimable surprise nous échoit. Quelques-uns de nos poilus, chanteurs excellents, comme on l’est au pays de Toulouse, se rassemblent et tentent d’égayer la cérémonie par des Noëls, dont l’un emprunte l’air de « l’Agnel ». Puis l’office se poursuit. »

– « […] Le lendemain, déjeuner de gala à ma popote. Des colis nombreux nous arrivèrent, débordants de provisions variées et succulentes. Nos familles ont voulu que nous fassions loin d’elles le festin rituel du 25 décembre et qu’il soit magnifique. Nous exaucerons leur vœu sans épuiser le ravitaillement de choix dont nous nous trouvons pourvus. A ce repas de fête, j’ai invité le curé. Quand on me logea chez lui par deux fois, le mois passé, il me retint à sa table la veille des retours aux tranchées, me fit goûter le miel de son rucher, les poires de son jardin, les vins de sa cave, après les plats locaux, cuisinés avec art par sa vieille bonne. […] Le curé de G… est un bon vivant, affable envers nos soldats, accueillant envers ses hôtes comme j’en ai fait l’épreuve. De plus, un convive à qui la gourmandise ne paraît pas même péché véniel, quand un solide appétit l’excuse. Voici qu’on sert, en auréole autour d’une oie de Massevaux, une couronne de truffes de Cahors. Mon invité charge son assiette d’une ample portion des odorants tubercules. Il goûte à cette provende inconnue, hésite, goûte derechef et, la fourchette en l’air, s’écrie : « C’est bon ; mais d’un goût singulier ! Comment appelez-vous cela ? » Quand il est renseigné, il devient lyrique : « Des truffes, vraiment des truffes. Je savais que cette précieuse denrée existait ; mais je ne pensais pas la connaître autrement de ma vie… Faites déboucher tout de suite les deux flacons de Riesling que j’ai apportés. Il faut baptiser de vin d’Alsace ces merveilles qui nous viennent de chez vous, de la belle France, pays du soleil et des meilleures choses du monde… Des truffes, Seigneur, et dans ma paroisse ! Voilà un dîner de Noël que je n’oublierai pas ! » Et comme une vingtaine de fusants pétaradaient sur le village, le curé ajouta : « Nos voisins d’en-face saluent vos truffes d’une salve d’honneur. A moins que le fumet délicieux de ce plat ne les ait induits en jalousie ! » 

– Histoire encore, avec une étude biographique publiée par la Fondation Jean-Jaurès au titre très explicite : « Redécouvrir la fonction du politique avec Gambetta ». L’auteur, Paul Klotz, conclut ainsi : « Il est une force brûlante dont les responsables politiques pourraient s’inspirer pour faire rejaillir la passion de l’engagement. Il est un modèle d’intégrité dont la constance devrait être mise en perspective avec la légèreté d’une parole politique désormais circonstancielle et ultramédiatisée. Il est, enfin, un véritable serviteur du citoyen et cherche à construire un lien authentique avec ce dernier, par le contact et la proximité. Indéniablement, Gambetta gagne à être célébré. » A Cahors, on est d’accord.

– On conclut ce rendez-vous avec la belle 15e place de Rocamadour au classement des « 25 meilleurs lieux pour faire un selfie » (en France) publié par le site spécialisé EnjoyTravel. Sans surprise, la Tour Eiffel, la cathédrale Notre-Dame de Paris et le château de Versailles forment le tiercé de tête. Mais on lira aussi avec intérêt ces conseils pour réussir un beau cliché dans la cité lotoise : « Accrochés à flanc de falaise, les maisons et monuments religieux de Rocamadour sont organisés par paliers, le tout culminant à 120 mètres au-dessus du canyon de l’Alzou. […] Pour immortaliser leur visite, beaucoup de visiteurs se prennent en photo sur les marches du grand escalier qui remonte la falaise. Malheureusement, cette prise de vue est tellement rapprochée qu’il est impossible de contenir toute la puissance du site. Pour y arriver, dirigez- vous vers le hameau de L’Hospitalet. Il s’agit ni plus ni moins du balcon naturel proposant le meilleur panorama sur Rocamadour. Pour éviter les contre-jours de la fin d’après-midi, nous vous recommandons d’y aller le matin. » 

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