Cère et Dordogne : Appel à la mobilisation et à manifester le 20 août
Une lettre ouverte a été envoyée aux habitants de la communauté de communes pour dénoncer la fusion avec Cauvaldor.
Chaque commune de Cère et Dordogne doit envoyer une lettre ouverte à ses habitants cette semaine avant la manifestation du 20 août qui se traduira par une marche entre les mairies de Biars et Bretenoux. Le départ est Biars à 10 h et le rassemblement à Bretenoux à 11 h avec prise de parole des élus. Ces actions ont été prises par le nouveau bureau de Cère et Dordogne.
> La lettre ouverte :
« Madame, Monsieur, chers concitoyens
Vos élus vous appellent à la mobilisation pour dire NON au dicktat de Mme la Préfète du Lot et des dirigeants de Cauvaldor. Ce courrier est de la plus haute importance. La situation est grave. A compter du 1er janvier 2017 notre Communauté de Communes ne pourra plus rester dans sa configuration actuelle. Avec ses 16 communes , qui formaient historiquement le canton de Bretenoux, ses 9 000 habitants, Cère et Dordogne ne répond plus aux critères de la loi NOTRe, votée le 7 août 2015, qui définit , entre autres, les nouveaux périmètres auxquels doivent se plier l’ensemble des communautés de communes Françaises début 2017. Les élus de Cère et Dordogne ont œuvré depuis des mois pour que notre collectivité fasse demain partie d’un territoire cohérent dans lequel la notion de bassin de vie soit primordiale et surtout dans lequel les intérêts économiques, sociaux, culturels, fiscaux et le bien-être de nos habitants restent préservés.Depuis 1993, Cère et Dordogne, première communauté de communes du Lot bâtie sur un projet de développement industriel, a valorisé ce territoire au fil des ans. Outre sa zone industrielle devenue d’intérêt régional accueillant déjà plus de vingt-cinq belles entreprises pourvoyeuses d’emplois, notre collectivité a développé infrastructures et services qui sont autant d’atouts forts en terme d’attractivité : Culturel (cinéma – cyber base – médiathèque ), social (petite enfance – enfance jeunesse – familles – seniors -), sport (centre sportif de premier ordre – piscine), partenariats avec les associations. Le redressement des finances entamé depuis 2ans et demi commençait à porter ses fruits et nous permettait d’envisager de nouveaux projets structurants : Nouvelle crèche, redéploiement du Centre Social et Culturel, rénovation piscine, route du futur collège… , et ce, en maîtrisant au mieux l’impact fiscal , malgré les baisses des dotations de l’état et notre forte contribution au fonds de péréquation des intercommunalités. Après les refus par la CDCI (commission co-présidée par la préfète et le président des élus du Lot et composée de 40 élus Lotois) de nous associer à la commune nouvelle de Souceyrac-en-Quercy, ou au Sud Corrèzien, ou aux deux comme nous le souhaitions, il ne restait plus que la fusion Cère et Dordogne – Cauvaldor , que très majoritairement nous ne voulions pas. La CDCI a également rejeté cette hypothèse. Mais Mme La préfète a choisi de passer outre les décisions de la CDCI et, évoquant le principe de réalité et la Loi, a d’autorité entériné un territoire Nord du Lot qui va de Souceyrac à Souillac et allie Cère et Dordogne Souceyrac et Cauvaldor. Une structure de 47 000 habitants, 79 communes sur un linéaire de 75 kilomètres, avec un siège social à Souillac, des réunions à 106 délégués parmi lesquels Cère et Dordogne ne pèsera pas 25% : L’incohérence totale, reconnue même par les services sociaux du département qui ont coupé ce territoire en deux pour en améliorer l’organisation. On aboutira à la négation des bassins de vie, de notre bassin de vie qui va être absorbé dans une organisation qui fera fi des décisions de vos élus. Vos élus très inquiets quant à la gouvernance et l’administration de notre secteur par Cauvaldor où de nombreux maires ont déjà baissé les bras devant leur perte d’identité et de prérogatives.
Nous ne voulons pas de cela.
A ce jour, nul ne sait mesurer les impacts financiers, économiques, fiscaux, sociaux, d’un tel regroupement. Il est inconcevable que l’on nous impose un tel schéma sans connaitre un minimum de conséquences de sa mise en œuvre pour nos administrés.
Nous ne voulons pas d’un risque d’évaporation de la richesse créée par nos industriels, commerçants, artisans, agriculteurs et l’ensemble de leurs salariés.
Nous ne voulons pas être demain les acteurs d’une harmonisation par le haut des prélèvements fiscaux, qui serait dramatique pour beaucoup d’entre nous dont nos retraités.
Nous ne voulons pas d’un territoire à 4 bassins de vie : Souceyrac, Saint-Céré, Cère et Dordogne, Vayrac – Betaille – Les 4 Routes, Martel-Souillac, et Gramat – Alvignac – Rocamadour
Comment élaborer un schéma de cohérence territoriale dans un territoire qui ne l’est pas ? En nous forçant à cela, on perd toute notion de bon sens. En nous forçant à cela , on est à mille lieues de vos préoccupations et de vos intérêts. En nous forçant à cela, on oblige Cère et Dordogne à sauter dans l’inconnu d’une Communauté où les intérêts seront si divergents que sa gouvernance en sera quasi impossible. En nous forçant à cela, on bâtit un ensemble où les arbitrages de projets seront une guerre permanente entre les différents bassins de vie et où les plus faibles perdront les batailles.
Non nous ne voulons pas de tout cela.
C’est pourquoi nous utiliserons tous les moyens pour faire en sorte que Mme la préfète revienne sur sa décision et fasse le choix de proposer un nouveau schéma où la notion de bassin de vie est incontournable, où l’intérêt commun peut être la priorité sans bafouer les intérêts particuliers, où les projets profitent à tous, où la parole de tous est entendue et écoutée , où l’identité de tous est préservée, où l’avenir de tous est pris en compte . Deux solutions s’offrent à elle :
– associer Cère et Dordogne et Sousceyrac avec constitution d’une nouvelle communauté à l’échelle du Canton Cère et Ségala
– associer Cère et Dordogne, Souceyrac et Saint-Céré
C’est pour faire entendre fermement ce message à Mme la Préfète que les élus de Cère et Dordogne, à la quasi-unanimité ont décidé d’une marche solennelle entre la mairie de Biars et celle de Bretenoux le 20 août à 10 h.
Nous avons besoin de vous ! Rejoignez-nous nombreux pour l’avenir de ce territoire qu’on nous envie, pour l’avenir de nos enfants, pour un vivre ensemble de qualité. »