Castelnau-Montratier-Sainte-Alauzie : Le moulin de Ramps a retrouvé « son chapeau »
Opération délicate ce 9 octobre.
Toutes les conditions météos étaient réunies pour redonner vie au moulin de Ramps, ce mardi 9 octobre. Une foule d’amateurs éclairés, de curieux avisés, tous cheveux au vent, car celui-ci s’est invité généreusement pour l’occasion, s’amassaient ébahis, autour du moulin, pour assister à son « coiffage ». L’opération ne semblait pas si facile mais les professionnels, charpentiers, ouvriers, manœuvres aux gestes sûrs et assurés ont en un rien de temps permis au moulin de retrouver en partie son allure d’antan. Menacé de finir à l’abandon dans le paysage quercynois le moulin de Ramps a pu, grâce à des passionnés, de véritables passeurs de mémoire, avoir toute l’attention qu’il méritait. Ce projet de sauvegarde qui a émergé en 2014 pour empêcher que le temps et l’oubli ne fassent leur travail trop rapidement, a pu trouver un écho favorable en 2016 quand l’AMBC et la commune de Castelnau-Montratier-Sainte Alauzie ont soutenu cette initiative. Positionné sur une propriété privée, afin que les travaux nécessaires puissent être effectués il a été trouvé un compromis avec Bernard de Maismont propriétaire des lieux : un bail emphytéotique a été consenti jusqu’en 2038.
> Le moulin de Ramps était le dernier moulin à vent du Quercy-Blanc qui menaçait de tomber en ruine. Propriété de la seigneurie de Ramps, il fut détruit en 1588 pendant les guerres de religion en tant que place protestante. Tous ces biens ont été reconstruits et notamment les deux moulins, à eau et à vent, qui figurent sur la carte de Cassini (cf. secteur de Cahors cartographié entre 1762 et 1776). La tour du moulin porte la marque de ces événements où les deux époques de construction sont lisibles par la différence des pierres utilisées et de leur mise en œuvre. La date de l’abandon du moulin n’est pas connue mais une photographie de 1961 conservée aux Archives Départementales (fonds Cayla) le montre avec deux vergues restées fixées à la tête de l’arbre moteur présent sur le rail de roulement du toit, lui-même reposant sur le couronnement de la tour.
> Après la mobilisation de passionnés, l’importance de conserver des traces patrimoniales d’une histoire collective, la commune de Castelnau Montratier-Sainte Alauzie et l’association des Amis des Moulins de Boisse et du Canton ont rendu possible cette opération de sauvegarde et de protection. Aujourd’hui, après des travaux de maçonnerie réalisés, cet été, par Jean-Yves Ser, il arbore un toit entièrement conçu par Xavier Couture, qui avoue « avoir réalisé pour la première fois une charpente pour un toit de moulin », en pin Douglas venant du Massif-Central, un bois réputé imputrescible. Mais il en faudrait plus pour intimider ce charpentier de métier. Et le résultat est superbe. Avec sa fière allure, non loin d’une ancienne voie romaine et de la borne milliaire, le moulin de Ramps s’offre à la vue de tous, se laissant admirer. Mais il n’a pas encore dévoilé tous ses secrets…
Photo @M.-F. Plagès