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Castelnau-Montratier : « Cicatrices d’asphaltes » une exposition hors norme à la Maison Jacob


Elle est à découvrir du dimanche 4 au lundi 26 novembre.

C’est le mois de la photographie à l’espace d’exposition de la Maison Jacob et l’artiste invité se nomme Marc Lecureuil.  Installé entre New-York et Paris, il travaille principalement dans les domaines de la publicité et de la presse  mais depuis les années 90, il s’est fait un nom dans la photographie artistique. Les images qu’ils présentent à  l’exposition « Cicatrices d’asphaltes » sont très preignantes : des portraits d’indiens amazoniens de la tribu des Kayapos transposés dans des paysages  industriels et urbains contemporains.  Marc Lecureuil précise dans son interview que lorsqu’il s’est rendu en territoire amazonien le choc culturel était tel qu’en rentrant il a souhaité apposer ces portraits qu’il avait pris à un paysage urbain. Le questionnement est palpable dans ses photographies, dans ses constructions des deux mondes qu’il met face à face. Le spectateur ne peut rester indifférent face à ses portraits et au message que le photographe espère bien inspirer dans ces grands formats photos tirés sur toile. Il présente, pour la première fois, une dizaine de photos très grands formats. Des pans de vies accrochés aux cimaises de la maison Jacob à voir jusqu’au 26 novembre.

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> M. : Quel parcours vous a amené à la photographie ?

Marc Lecureuil : à la base j’ai fait une école d’art plutôt axée sur les métiers de l’audiovisuel, je me destinais plus au métier de journaliste, de cameraman car j’avais cet intérêt pour tout ce qui était culture du monde. Et par le biais d’une rencontre, j’ai commencé à travailler dans le milieu de la mode à Los Angeles dans les années 1990. C’est la fille de Yul Brynner, Victoria, qui m’a pris sous son aile, et ça m’a donné l’occasion de travailler 4 ans auprès de grands photographes de mode et de portraits de l’époque : Herb Ritts, Mario Testino… Au tout début j’ai commencé comme assistant de production, j’avais 24 ans. C’est un métier où le statut de photographe se gagne au mérite, avec de la chance, et un peu de talent. Mais ces débuts m’ont permis de tout faire : les repérages, les castings, les budgets, avoir un sens de la logistique. Comme c’était des énormes shooting avec une gestion de 50 à 60 personnes avec de très gros budgets ça permet d’acquérir une certaine rigueur dans le travail, d’avoir tous les prismes possibles du métier de photographe. Et en même temps ça m’a donné aussi l’envie de travailler sur mon propre portfolio et pas dans le milieu de la mode. J’ai adoré le regard des artistes dans ce milieu, et j’ai aimé le regard et la technicité de tous les photographes avec lesquels j’ai travaillé.

> M. : après vous avez commencé à voler de vos propres ailes ?

M..L. : Oui, j’ai travaillé sur mon portfolio qui était axé sur le voyage avec une approche plus d’ethnologue. Je m’intéresse beaucoup aux cultures du monde. En Californie il y a beaucoup de micro-cultures : le burlesque, les surfeurs… C’est un endroit assez libre qui fourmille d’artistes. Ce territoire est en plus une rampe de lancement pour les phénomènes de mode. Et c’est le burlesque qui m’a lancé grâce à une série  que j’avais réalisée, sur la troupe « Velvet hammer » (le marteau de velours). J’ai montré à travers mes photos leur travail, leur univers, la revue néo-punk que la troupe avait montée. Avec cette série je suis venue démarcher des magazines en France et là j’ai fait une autre rencontre avec Yseult Williams qui s’occupait à l’époque d’un magazine qui s’appelait DS. Puis là-dessus Arte a repéré le sujet, et en a fait un documentaire. Tout cela m’a permis de me faire connaître.

> M. : comment avez-vous construit le projet  « Cicatrices d’asphaltes » ?

M.L. : en 2006, j’ai eu l’opportunité de travailler avec un magazine de presse qui m’a demandé de faire le portrait d’une jeune ethnologue Émilie Barrucand, engagée pour la défense des indigènes, basée en Amazonie, dans un petit hameau. Lorsqu’il a fallu se rendre là-bas c’était déjà une grande aventure. Et puis le climat politique était particulier avec le président Lula qui a l’époque avait promis des terres au fin fond de l’Amazonie. Il y avait des hordes de gens en guenilles, pauvres qui venaient prendre possession des terres indigènes mais sur ces terres il y avait déjà des familles de fermiers qui étaient installés depuis des générations. Il y avait beaucoup de conflits, c’était un peu un climat de guerre. Les indiens voyaient d’un très mauvais œil arriver ces populations. Et en même temps Lula avait ce projet de construire cinq barrages sur les territoires indiens. Ces barrages, apportent des milliers de personnes avec tous les maux inhérents à ce genre de situation : maladie, alcool, prostitution et ça c’est un arrêt de mort pour tous ces peuples qui essayent de ne pas avoir la moindre interaction avec le monde occidental. C’est leur façon de se préserver. Ils nous avaient donc reçus pour faire ce portrait, et il s’avère qu’il y avait 200 chefs des tribus Kayapos qui s’étaient réunis dans ce petit hameau, qui étaient sur un pied de guerre, qui étaient là pour discuter des moyens de lutter contre ce projet de barrages.  Et c’est là que j’ai réalisé tous ces portraits d’indiens d’Amazonie. Mais ensuite c’était un tel choc culturel qu’en rentrant j’ai eu envie de le retranscrire en image en apposant ces portraits à des textures urbaines. C’est un travail sans effets spéciaux, les images sont justes apposées en essayant de trouver des correspondances et des oppositions. D’un point de vue graphique et symbolique j’ai trouvé ça intéressant. 

> A découvrir absolument jusqu’au 26 novembre. Ouverture : les vendredis et samedis de 10 h 30 à 12 h 30 et de 15 h à 18 h, le dimanche de 10 h 30 à 13 h. Vernissage le dimanche 4 novembre à 12 h.

> https://www.marclecureuil.com/

Photo @Marie-Françoise Plagès

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