Castelnau-Montratier : 6ème anniversaire pour Phil’anthrope
L’association espère repartir de plus belle en 2021.
Dans quelques jours, le 14 décembre 2015, cela fera 5 ans que Philippe Boyé est parti. Il aura de part sa personnalité, son enthousiasme et son sourire su rassembler et fédérer des gens de tous horizons pour « dédramatiser » un mal qui touche beaucoup de personnes : le cancer. Avec Phil’anthrope et la journée « Bonheur contre le cancer » qu’il a lancée en 2014, épaulé par sa femme Emmanuelle et son fils Tom, c’est toute une association de bénévoles, de partenaires et d’acteurs locaux qui ont répondu présents avec un objectif : tous se mobiliser pour que le cancer ne soit plus un sujet tabou. L’idée première étant, qu’autour de différentes activités sportives, culturelles, festives et une conférence animée par des chercheurs, docteurs, infirmiers et intervenants auprès de personnes touchées par le cancer, la journée « Bonheur contre le cancer » soit un point de rencontre et d’échanges conviviaux. Depuis le départ de Philippe Boyé, l’association n’a pas chômé. Si 2020 aura été une année blanche, ont quand même été remis en novembre : 10 000 euros à l’oncopole, 10 000 euros à l’hôpital Gustave Roussy pour le service pédiatrie, 9 000 euros à la ligue contre le cancer 46 et 6 000 euros à la ligue 82.
A l’instar de Philippe Boyé, le chercheur Gwénaël Ferron joue un rôle essentiel pour l’association Phil’anthrope. Entretien.
> Medialot : Quelle image gardez-vous de Philippe ?
Gwénaël Ferron : Déjà 5 ans, qu’il est parti ! Je me souviens de cette petite chapelle de Divillac, de cette foule immense. Nous étions présents ce jour-là avec toute l’équipe qui l’avait accompagné durant ces années où il a fait face à la maladie. C’est une image radieuse que je garde en tête : un Philippe souriant, marrant, prêt à communiquer sa joie de vivre. J’ai le souvenir d’un visage qui s’éclaire lorsqu’il avait organisé la 1ère journée de « Bonheur contre le cancer ». Il était heureux que tout se déroule bien. Il ne montrait pas la moindre angoisse.
> M. : comment percevez-vous les actions Phil’anthrope ?
G.F. : c’est dans la logique de ce que souhaitait Philippe. Je vais employer un mot un peu paradoxal, cette journée « Bonheur contre le cancer » fait « des métastases » en divers lieux où il existe la même façon d’aborder le sujet du cancer, la même ouverture pour parler de cette maladie. Le fait d’avoir d’autres actions prouve qu’il y a une demande et que les gens sont interpelés.
> M. : Souhaitez-vous faire passer un message en particulier à toutes ces personnes qui se mobilisent ?
G.F. : les donateurs de Phil’anthrope, avec 165 000 euros récoltée en 5 ans, sont capables d’amener autant d’argent qu’un projet de recherche clinique – qui tourne aux environs de 200 000 euros -. Ce n’est pas une somme ridicule. Il faut que les donateurs, les bénévoles et les gens de l’association soient fiers de cette action.
> M. : sur quoi avez-vous travaillé en 2019 ?
G.F. : les dons ont permis d’établir un modèle pour une tumeur rare. Grâce aux dons, on a pu démontrer que l’on pouvait recréer cette tumeur en fusionnant deux cellules. Nous avons refabriqué en laboratoire cette tumeur. Ce modèle en laboratoire permet d’évaluer de nouveaux mécanismes, de nouveaux médicaments, de rechercher de nouvelles cibles pour que les médicaments agissent sur cette tumeur.
> M. : le petit mot de la fin ?
G.F. : j’aimerais évoquer un souvenir : la première journée de « Bonheur contre le cancer » en août 2014. En venant, je m’attendais à avoir une réunion avec 50 personnes et en fait je suis tombé dans un village entièrement engagé dans cette démarche. C’était impressionnant. Faire des conférences face à plus de 500 personnes même dans les grandes villes, ça n’arrive jamais. Cela donne une vraie image de ce qu’est la solidarité, la fraternité dans une petite commune.
> Une nouvelle présidence pour Phil’anthrope
Béatrice Ruaux est la nouvelle présidente de l’association Phil’anthrope. Elle est dans l’aventure depuis le début. En cette année 2020, elle se désole de la situation actuelle : « Malheureusement pour Phil’anthrope, c’est une année blanche. J’espère que 2021 annoncera la reprise des journées contre le cancer. Et nous pouvons compter sur l’aide de nos bénévoles, sponsors et partenaires pour réaliser cette journée conviviale ».
> Phil’anthrope et ses différentes actions sur le territoire
En mai 2015, Delphine Poteau de Camburat s’est ralliée à la cause de Phil’anthrope. Dans son sillage, elle a embarqué toute une équipe d’une quarantaine de bénévoles, et la municipalité en créant « Un village contre le cancer ». Cet événement se réitère chaque année au mois de mai. Tous les bénéfices de la journée sont reversés à Phil’anthrope. En 2016, c’est l’entrée en piste des crocheteuses et « Une poupée pour un espoir ». Sophie Chevalier, qui est à l’initiative des « crochcopines » a rassemblé plus de 300 personnes de France et d’Europe. Chacune réalise des poupées vendues ensuite sur les marchés durant l’été à Castelnau au profit de Phil’anthrope. En 2019, c’est un couple du Gard tenant une ferme pédagogique qui a rejoint l’équipe Phil’anthrope. Le mari, Claude, atteint d’un cancer qui souhaite se rallier à la cause. En avril 2020, la maladie aura eu raison de lui. Au sein de leur structure ils ont vendu des créations artisanales en tissu et en laine dont tous les bénéfices ont été versés à Phil’anthrope.