Carte scolaire : Méthode, mobilisation solidaire et manifestations au programme
Les suppressions de postes sont au centre des débats.
> « Ce projet de carte scolaire n’est pas un projet contre les territoires et les habitants de ce département. C’est un projet au service du développement des territoires dans le contexte actuel ». Xavier Papillon, le directeur académique des services de l’éducation nationale (DASEN) a fait le point sur la carte scolaire le 1er février dernier. Il a notamment souligné la baisse des effectifs sur 3 ans : « On avait prévu – 89 élèves et on est à – 302. A la rentrée 2018, il y aura – 355 élèves et – 342 en 2019. »
Et d’assurer qu’il « ne veut pas fermer pour fermer » : « L’idée, c’est d’oeuvrer au rapprochement des communes pour créer de la solidarité, de l’association, qu’elles travaillent à un vivre ensemble. Le nombre officiel de la dotation dans le Lot, c’est – 17 postes alors que l’on aurait dû être à – 22. Aujourd’hui, l’académie, dans le cadre du soutien à la ruralité, fait un effort. On augmente le taux d’encadrement pour les élèves. Il y a des priorités dans notre département pour faire mieux réussir les élèves et notamment les élèves en situation de handicap en grande difficulté scolaire. Autres priorités : le remplacement et le lire, écrire, compter. »
> La mobilisation n’a pas faibli (Aynac, Felzins, Cambes, Caillac-Crayssac..) et devrait connaitre de nouveaux pics. En effet, le Collectif Citoyen de Sauvegarde des Ecoles de Village du Lot (CCSEV46) appelle à une journée de solidarité avec les écoles en danger dans toutes les écoles du département le mercredi 7 février. « Il y a eu des mobilisations quasiment partout. Ce qui nous semble important, c’est d’appeler à la solidarité. Mercredi matin, on appelle les parents, les habitants, les élus à manifester devant leurs écoles. On appelle aussi à un blocage administratif avec une fiche méthode à respecter qui est sur notre blog. Cette journée doit être une journée solidaire et d’attachement aux écoles lotoises. On demande un moratoire des fermetures de classes. La ruralité n’a pas être saignée par rapport à des réformes, le dédoublement des CP et CE1 en REP et REP +, qui n’ont pas été budgétisées » explique Philippe Canceil du CCSEV qui appelle à se rassembler :
– le jeudi 8 février, à 13 h, à Cahors, devant le collège Gambetta à l’occasion du CDEN qui est boycotté par les élus et les organisations syndicales
– le samedi 10 février, à Figeac à partir de 9 h, Espace François Mitterrand, et à Cahors, à 11 h, place François Mitterrand
> L’UDAF du Lot contre les suppressions : « Suite aux premiers éléments communiqués sur la suppression de 17 postes d’enseignants à la rentrée 2018, L’UDAF souhaite alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de préserver les effectifs lotois dans l’intérêt des enfants et de leurs familles. L’UDAF du Lot s’associe pleinement à la contestation portée par de nombreux acteurs du champ de l’éducation (syndicats, associations de parents d’élèves, associations familiales…) afin de peser sur l’Etat pour le maintien des postes d’enseignants et des ouvertures d’écoles. L’UDAF rappelle l’importance pour la qualité des apprentissages et des conditions de vie des familles de disposer d’une école rurale de proximité et de qualité. Par ailleurs nos écoles contribuent aux dynamiques territoriales. En l’état actuel du Lot, l’Etat se doit d’être en soutien de ces dynamiques. La suppression de postes aura un effet exactement inverse. L’UDAF s’inscrit donc pleinement dans une demande de moratoire, le temps de laisser la possibilité aux acteurs locaux de réfléchir et de mettre en œuvre des actions permettant une inversion de la courbe démographique. Le Lot dispose d’atouts pour faire venir les familles. Il nous appartient collectivement de les valoriser. Nous n’y parviendrons qu’avec le soutien de l’Etat. L’attractivité de notre réseau éducatif est essentiel ! Laissez-nous nos enseignants ! »
> Le PCF 46 soutient la manifestation pour l’école du 10 février et communique : « On savait, depuis que la dotation académique en postes premier degré était connue (+ 87 postes pour l’académie de Toulouse) que la carte scolaire pour le Lot allait être dure, très dure d’autant que l’Éducation Nationale annonçait une baisse de 350 élèves dans le département. Le couperet est tombé : ce sera moins 17 postes. Il va falloir supprimer 17 postes pour ouvrir là où le besoin s’en fait sentir. Comme la politique de l’administration est de supprimer les écoles à classe unique pour « concentrer, recentrer » selon la formule désormais fameuse, plusieurs villages vont voir leur dernier service public disparaître. Cette liste risque d’être longue, très longue, trop longue. Revitaliser le rural, dynamiser nos régions, derrière les mots de nos dirigeants se cachent leur hypocrisie dont on voit le résultat aujourd’hui : le Lot perd des habitants, il est devenu moins attractif. Ce sont les mêmes qui nous expliquent qu’on ne peut pas faire autrement, qu’il y a moins d’élèves et qu’à Toulouse les classes sont surchargées. Il y a trop de postes dans le Lot et pas assez à Toulouse. Ben voyons, déshabillons Jacques pour ne pas bien vêtir Paul. C’est bien simpliste comme raisonnement. Si on voulait rendre la ruralité attractive, il faudrait une école à la hauteur des enjeux du 21ème siècle avec des classes multi-niveau qui ne dépassent 20 élèves ; des enseignants spécialisés pour s’occuper des élèves en difficulté ; des enseignants remplacés lorsqu’ils sont absents ; des enseignants ayant une vraie formation continue. On s’apercevrait qu’on n’a pas trop de postes mais qu’il nous en manque. Encore faudrait-il que le gouvernement investisse dans l’éducation plutôt que de s’en dégager. Alors oui, il faut arrêter la casse des services publics, la casse des écoles, des transports publics, des hôpitaux publics, des EHPAD, des bureaux de poste, des perceptions….. Le PCF du Lot s’associe à la manifestation départementale du samedi 10 février à 11h place François Mitterrand à Cahors. Nous invitons les élus, les parents d’élèves, les enseignants, tous les citoyens qui se sentent concernés par l’école à y participer. »