Carte scolaire : Les élus départementaux vent debout contre les suppressions de postes
Une motion a été votée ce jeudi 1er février.
« Il est temps de fermer les ordinateurs et d’écouter nos enfants. On appelle l’Education Nationale à changer la méthode. Il est temps de construire l’école de demain, une école rurale de qualité, au plus près des habitants ». Serge Rigal, président du Département, entouré de tous les Conseillers de l’institution, n’a pas mâché ses mots avant le vote d’une motion relative au projet de carte scolaire pour la rentrée 2018 ce jeudi 1er février. « Il y a un CDEN le 8 février. Nous avons décidé par rapport à ce manque de concertation et pour pouvoir travailler avec les élus de ne pas y assister » a expliqué Marc Gastal. Caroline Mey-Fau, co-présidente du groupe gauche démocratique et socialiste, en a remis une couche : « Nous refusons la logique comptable. Nous avons besoin d’écoles de qualité en zone rurale. Le président propose une vision départementale, une méthode. Nous proposons d’aider à avoir une réflexion sur les territoires. »
« La vision ne peut plus être à l’échelle d’une commune. Il faut raisonner par secteur, par territoire. L’Education Nationale a une logique purement comptable et pas humaine » a souligné Serge Bladinières. « On ne peut pas traiter le Lot comme l’agglomération toulousaine » a rajouté Guillaume Baldy, président du groupe Radical et indépendants. Serge Rigal a aussi rappelé l’élaboration, il y a quelques mois avec les services de l’Etat, du schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité des services au public, et a regretté que le volet éducation n’ait pas été pris en compte… « Il faut retrouver un climat de confiance qui ne pourra s’instaurer qu’avec de la concertation qui n’est actuellement pas à l’ordre du jour » a conclu Marc Gastal.
> La motion
Les élus départementaux, réunis en séance plénière :
– dénoncent avec la plus grande fermeté la fermeture de 17 postes pour la prochaine rentrée scolaire 2018/2019 ;
– regrettent l’absence de concertation entre les services de l’État et toutes les collectivités territoriales concernées ;
– s’opposent à l’approche strictement comptable des mesures prises par l’Education nationale quant à l’avenir de nos écoles rurales lotoises ;
– réaffirment leur attachement indéfectible à une école publique de qualité (tant en termes de temps de déplacements que de moyens pédagogiques) assurant la pérennité, l’égalité d’accès et de traitement à chacun des élèves lotois ;
– rappellent l’Etat à son obligation d’assurer l’égalité d’accès aux services publics sur tout le territoire ;
– revendiquent la nécessité de faire prévaloir une approche territoriale prospective, en tenant compte de la spécificité rurale du Lot, afin de garantir à tous les territoires qui composent notre département un accès, dans des temps raisonnables, à l’école maternelle et élémentaire ;
– demandent que l’Education nationale mène à cette fin un véritable travail de fond, en concertation étroite avec l’ensemble des acteurs concernés dans l’esprit qui a prévalu récemment à l’élaboration conjointe Etat – Département du Schéma départemental d’amélioration de l’accessibilité des services au public ;
– appellent tous les acteurs concernés par l’avenir de nos écoles à travailler ensemble sur un projet départemental cohérent pour une école rurale vivante, durable, offrant toutes les chances de réussite à chacun de nos enfants ;
– apportent leur soutien total aux parents d’élèves, aux enseignants et aux élus dans le combat légitime qu’ils mènent contre l’iniquité territoriale qui frappe l’école publique dans notre département.