Carte scolaire 2021 : Les parents d’élèves de Bretenoux toujours mobilisés
Ils sont vent debout contre la fermeture annoncée d’une classe.
Ils sont plus que jamais mobilisés contre la fermeture annoncée d’une classe à l’école Pierre Loti. Les parents d’élèves de l’association des parents d’élèves de l’école de Bretenoux ont envoyé une lettre au préfet du Lot, aux sénateurs (Jean-Claude Requier les soutient dans leur démarche), aux députés, au secrétaire d’Etat à la ruralité et à la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de l’éducation prioritaire : « Nous avons été surpris d’apprendre il y a dix jours, la menace de fermeture de classe concernant notre école, le groupe scolaire Pierre Loti de Bretenoux. Suite à cette annonce, nous nous sommes logiquement mobilisés, en tant que parents d’élèves, membres du bureau de l’association des parents d’élèves (APEEB) et représentants des parents d’élèves élus. Nous avons mis en place une pétition sur internet (près de 300 signatures), une pétition chez les commerçants (plus de 1000 signatures), organisé une manifestation ce samedi 6 février 2021 qui a réuni 300 personnes, communiqué avec les médias, le corps enseignant, la mairie et l’inspection académique, avec qui nous avons eu deux entretiens. Nous avons été témoins de manifestations organisées sur d’autres communes, de témoignages poignants, de soutiens venant de toute la France, grâce aux réseaux sociaux. Nous avons rencontré et échangé avec un très grand nombre de personnes sur ces derniers jours, et tous ces échanges nous ont permis d’aboutir au constat suivant : tous les ans, depuis des années, pèse une menace de fermeture sur les départements en zone rurale, pour générer des ouvertures et, chaque année, ce mercato des enseignants se fait dans la souffrance. Le manque de créations de postes sur le département oblige les communes menacées à manifester et à se faire entendre par voie de presse. Les problématiques recensées sont majoritairement les mêmes : désaccord sur les effectifs recensés par l’inspection académique et l’effectif réel ainsi que le souci de répartition des effectifs entre les communes d’un même canton qui génère des classes surchargées dans certaines écoles et désertées dans d’autres. Situation complexe qui engendre des fermetures dans des écoles, afin de pouvoir ouvrir des classes dans des communes voisines. Et la certitude que ce système ne fonctionne que sur des tableaux Excel, mais certainement pas sur le terrain, ni à long terme. Nous avons écouté tous nos interlocuteurs avec attention, pris des dizaines de pages de notes et avons compris rapidement que la problématique venait surtout d’un manque de communication et de collaboration entre les acteurs de la sphère scolaire. Force est de constater que chacun a ses problématiques et ses convictions, Chacun souffre de cette situation redondante, Chacun souhaite qu’une solution pérenne soit trouvée. Cependant, l’expérience nous prouve que les solutions miracles ne se trouvent pas seules, et ne peuvent être que le fruit d’une concertation commune et efficace, d’une réelle volonté d’aboutissement, d’une conviction de pouvoir être force de proposition, tout en gardant à l’esprit que les « enfants sont au cœur de nos préoccupations ». Toutes les initiatives mises en place afin de révéler le potentiel des communes rurales et de relancer l’économie n’ont de sens que si nous bénéficions un système éducatif performant et attractif.
Ainsi, dans ce contexte sanitaire et social extraordinairement tendu, nous ne pouvons nous réjouir d’une absence de création de postes sur notre département, alors que la carte scolaire recense des besoins.
Nous ne pouvons tolérer la fermeture de structures d’accueil de toute petite section alors que des parents ont besoin de retourner travailler et que cela engendre des baisses d’effectifs à long terme.
Nous ne pouvons admettre la fermeture de classe sur notre département alors qu’une réserve nationale de 220 enseignants est disponible.
Nous ne pouvons autoriser une amputation de classe dans nos structures alors que nos enfants subissent encore des retards d’apprentissages dus au premier confinement.
Nous ne pouvons nous résoudre à ce que des enfants scolarisés dans nos établissements ne puissent pas faire partie de nos effectifs, du fait de leur âge ou de leur mode de vie.
Nous ne pouvons envisager que la motion de ne pas fermer d’école ou de classe dans les communes de moins de 5000 habitants sans autorisation du maire, ne soit pas reconduite cette année, eu égard à tous les efforts financiers et humains déployés pour maintenir l’éducation de nos enfants, dans un contexte sanitaire extrêmement difficile.
Nous ne pourrons accepter notre sort, qui semble déjà scellé, et qui va à l’encontre du moratoire de 3 ans qui avait été convenu, brisant ainsi la confiance d’une communauté envers les représentants de l’inspection académique.
Nous ne pouvons supporter plus longtemps les tensions générées par la logique comptable d’une ouverture égale à une fermeture. De ce fait, nous vous demandons de bien vouloir unir vos forces et vos pouvoirs afin d’œuvrer pour le bien-être de nos enfants :
– En créant des postes afin d’honorer les ouvertures de classes surchargées, ne pouvant plus attendre,
– En mettant en place des situations provisoires dans les autres établissements pour l’année scolaire à venir, avec des remplaçants pour une seule année, afin d’encourager les maires des communes à participer aux discussions,
– En réitérant votre soutien aux communes rurales en ajournant les fermetures de classe sur tout le département,
En créant une commission dans chaque canton « sensible », composée de tous les acteurs de la sphère scolaire, assisté d’un médiateur si besoin, avec une date butoir pour rendre une charte scolaire réfléchie et pérenne pour la rentrée 2022/2023, qui aura pour but d’homogénéiser les effectifs dans les écoles et éviter ainsi, les menaces de fermetures. Nous sommes tous sensibles au sort réservé à nos enfants, le monde rural a ses spécificités territoriales que seules les personnes sur le terrain peuvent comprendre et envisager. Il est de notre devoir de montrer à nos enfants que tout est possible, avec un peu de volonté. »