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Car-jacking à Cahors : Un homme relaxé, l’identité de deux malfaiteurs toujours inconnue


Il était accusé d’avoir participé au vol en réunion et avec violences d’un véhicule. Seul problème, les visages des auteurs des faits étaient dissimulés, ce qui a grandement compliqué l’enquête.

« Ils ont sacrifié la tranquillité de ma cliente sur l’autel de leur ineptie. Aujourd’hui, elle subit encore de nombreuses séquelles ». Le 25 août 2019, à Cahors, alors qu’elle est en train de nettoyer sa voiture, une femme aperçoit deux individus sortir d’un véhicule tenant respectivement un pistolet et « une longue arme à feu ». Une autre personne reste au volant, les trois sont cagoulés de manière à dissimuler leurs visages. Après avoir brisé la fenêtre de la voiture de la femme, le premier la force à en sortir, n’hésitant pas à la violenter au passage, puis s’engouffre à l’intérieur. Les deux véhicules repartent immédiatement.

Dans l’action, la cagoule de l’homme s’est brièvement soulevée et la femme a pu apercevoir son visage. Celui d’un homme, ou plutôt d’un garçon. La voiture est retrouvée quelques jours plus tard à Sarlat. L’enquête permet d’identifier trois ADN, dont celui d’un jeune homme que la victime reconnaitra comme étant celui qui tenait le pistolet. Celui-ci finira par reconnaitre sa responsabilité sans pour autant donner plus d’explications. Au moment des faits, l’homme était mineur. C’est donc devant le tribunal pour enfants qu’il comparaitra. Ce jeudi 16 février, c’était un autre homme que le tribunal correctionnel de Cahors devait juger. Un homme qui a fréquenté la victime. Un homme absent à l’audience. Un homme dont l’ADN à lui aussi été retrouvé dans la voiture de la femme, sur des mégots de cigarettes. Premier bémol : l’homme de 25 ans, qui a deux mentions à son casier, assure qu’il travaillait comme plongeur dans un restaurant ce soir-là. Second bémol : questionné sur cet alibi plus d’un an après les faits, son employeur n’a pu ni confirmer ni infirmer sa présence sur son lieu de travail. Et pour son avocat Me Brullot, c’est un argument suffisant : son client ne pouvait pas être « à deux endroits en même temps ».

« Cela fait bien longtemps que l’aveu n’est plus la reine des preuves ! Il a toujours nié les faits alors qu’on a trouvé ses mégots de cigarettes dans le véhicule. L’arme qu’il a utilisée pendant un autre braquage ressemble étrangement à l’arme utilisée pour le carjacking. On sait qu’il connait X. (le mineur) et celui-ci a reconnu les faits », s’insurge l’avocat de la partie civile Me Mallemouche. Le parquet va dans son sens : le substitut du procureur requiert 15 mois d’emprisonnement dont 11 ferme ainsi qu’une obligation de soins et de travail. Pourtant, une fois n’est pas coutume, le doute est trop grand pour le tribunal : il est à la fois impossible de dater les mégots et possible que le prévenu était effectivement sur son lieu de travail le soir des faits. L’homme est finalement relaxé. L’identité de deux des trois malfaiteurs reste donc inconnue pour l’heure.

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