Camping à Salvagnac-Cajarc : A 86 ans, il agresse une jeune femme qui faisait la sieste
Un octogénaire a été condamné mardi pour agression sexuelle avec une arme.
« Un monstre m’a attaquée, m’a arrachée à ma sérénité ». C’est en ces termes que la victime raconte sa journée du 27 juillet dernier. Alors que cette jeune femme était en vacances au camping de Salvagnac-Cajarc, un homme de 86 ans l’a agressée sexuellement. Circonstance aggravant, le prévenu tenait un couteau à la main au moment des faits. Il était jugé ce mardi 24 septembre.
La scène s’est déroulée dans l’après-midi, alors que la victime faisait la sieste dans un camping déserté par les autres touristes. C’est la sensation de la main du vieil homme sur son entrejambe qui l’a réveillée en sursaut. D’abord tétanisée, la jeune femme lui demande d’arrêter. En vain. Elle parvient finalement à s’enfuir. Le gérant du camping la recueille en pleurs. Apprenant la description détaillée de l’agresseur, il identifie immédiatement ce dernier.
Il faudra trois auditions pour que l’homme admette les faits. Et encore, partiellement seulement, même lorsqu’il est confronté aux preuves. Ainsi, il explique avoir simplement touché le genou de la jeune femme. Or, l’analyse génétique des sous-vêtements de cette dernière révèle la présence de l’ADN de l’homme sur la culotte. Par ailleurs, le témoignage du gérant du camping est aussi probant. Celui-ci assure que le prévenu, qu’il connaît de longue date, est souvent alcoolisé, provocateur avec les femmes et ayant envers elles des comportements déplacés. L’accusé, lui, met cela sur le compte des rumeurs de village.
« C’est un homme dangereux ! », s’exclame l’avocate de la victime Me Alexopoulos. « Si elle ne s’était pas réveillée à temps, si elle n’avait pas réussi à s’enfuir, que se serait-il passé ? Plus les jours passent, plus ma cliente s’aperçoit que ces faits ont des répercussions sur elle. Il lui a volé sa sécurité », ajoute l’avocate qui réclame des dommages et intérêts.
Le casier judiciaire du vieil homme porte trace d’une seule mention en 2015 pour vol. Son expertise psychiatre révèle qu’il n’a ni pathologie psychiatrique ni déficience intellectuelle. En revanche, elle note une absence de sentiment de culpabilité. « On le voit à l’audience aujourd’hui. Le prévenu sourit quand le conseil de la victime évoque l’impact psychologique. Il présente une personnalité inquiétante », estime le substitut du procureur. Demandant à ce que « l’âge ne soit pas un frein à la condamnation », il requiert 2 ans d’emprisonnement dont 12 mois assortis d’un sursis probatoire.
En face, l’avocate de la défense Me Hadot-Maison refuse de rentrer dans le jeu de son client et affirme qu’il y a bien eu agression sexuelle. « En revanche, elle conteste la circonstance aggravante de l’arme. « Il a toujours un couteau sur lui, il lui sert à tout et n’importe quoi. Au moment des faits, il l’avait à la main certes mais il ne lui servait à rien. Il n’avait pas besoin de la menacer puisqu’elle dormait », avance-t-elle. Quant à la peine requise, l’avocate la trouve exagérée. « L’âge est important dans la compréhension de la sanction. Je ne suis même pas sûre qu’il comprenne la gravité des faits qu’on lui reproche. Sa relation aux femmes interroge, mais il faut être pédagogue », ajoute-t-elle n’excluant pas à des cours d’éducation sexuelle à son âge.
Finalement, l’octogénaire écope de 12 mois de prison dont 6 assortis d’un sursis probatoire, la partie ferme prenant la forme d’un bracelet électronique. Il est également soumis à une obligation de soins et à une interdiction d’entrer en contact avec la victime, de se présenter aux abords du camping de Cajarc et de porter une arme pendant 5 ans. Enfin, il doit verser 3780 euros de dommages et intérêts à la victime.