Calès : Soirée poésie ce jeudi à la galerie Le Lieu Dit

Rendez-vous à 19 h 30.

La galerie Le Lieu Dit organise une soirée poésie dans le jardin ce jeudi 22 septembre 2022, à 19 h 30. Eric Louviot ,comédien, déclamera les poèmes de William.S. Merwin accompagné de Karinn Helbert au Cristal Baschet.

William Merwin écrit la beauté du plateau caussenard que traversent les saisons, l’immobilité en mouvement du paysage, des animaux et des hommes. Il accorde toujours une valeur capitale au moindre événement du quotidien qui imprime un rythme particulier à cette nature parsemée de Puech, de ravins, de gouffres. Lui, l’américain est devenu le confident de ce hameau perché surplombant la Dordogne, le témoin d’un temps de partage obligé. En ne prenant pas la peine de ponctuer, il laisse à chacun le possibilité de respirer le texte à son gré, n’imposant aucune norme à la lecture. Ici, dans son œuvre, la liberté est totale qui nous échoit, comme lorsqu’on se trouve seul à parcourir le Ségala une fin d’après-midi de septembre ensoleillé. Il y a comme une évidence, et maintenant urgence, à faire connaître et partager la parole du grand poète américain, deux fois prix Pulitzer de poésie. Longtemps oublié par la presse européenne, il est enfin sorti du silence grâce notamment à la maison d’éditions Fanlac, et aussi aux premiers traducteurs qui ont eu le courage d’affronter une écriture qui jusqu’alors n’était pas essentielle, une forme de bucolisme à la Rousseau. Alors même que la littérature américaine produisait des écrivains révoltés, en rupture, le poète parlait de la nature qui l’émerveille, dont il faisait son ordinaire, mais dont il entrevoit déjà le saccage engagé par les mains armées du profit. En cela, Merwin est fidèle à une tradition qui, de Thoreau à Whitman, a toujours su parler des espaces non domestiqués qui étaient l’Amérique avant l’arrivée des premiers colons. William S. Merwin, lors d’un voyage d’étude en Europe, est arrivé en Quercy, plus précisément dans le nord du département, et encore plus précisément à Lacam de Loubressac. Il y découvrit un lieu préservé, accordé à une quête qui ne l’a jamais quitté. Il a trouvé ici, une vie de grande simplicité, au contact quotidien des saisons, des plantes, des arbres et des hommes, les habitants de ce petit hameau qui ont su l’accueillir et l’adopter. En cela, et parce qu’il est désormais devenu l’un des nôtres, nous devons nous emparer de l’œuvre inscrite sur notre terre, la faire aimer et la faire circuler.