Cahors : Vidéo exclusive des recherches du maître-autel de la cathédrale
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En 1119, alors que le pape Calixte II passe à Cahors en remontant du Concile de Toulouse, la cathédrale de Cahors est en cours d’achèvement. Les coupoles n’existent pas à cette époque, seul le choeur est en place : il est trop tôt pour inaugurer officiellement l’édifice en présence du Pontife. Qu’à cela ne tienne ! Un somptueux maître-autel de marbre sera consacré lors de la venue du Saint Père, le 27 juillet. En 1580, alors que les protestants et les catholiques se déchirent, l’autel béni par le Pape devient un enjeu majeur. Lors de la mise à sac de la ville, les Huguenots (soldats d’Henri III de Navarre, futur Henri IV) dévastèrent la cathédrale. Un de leur chef, le Vicomte de Gourdon, fit enlever les marbres du maître-autel et du Saint Suaire. Ceux-ci furent embarqués sur deux bateaux pour être dirigés vers le château de Cénevières. L’autel du Saint Suaire arriva à destination, il est encore présent en partie au Château. Cependant, l’embarcation sur laquelle était chargée la seconde oeuvre de marbre, le maître autel, sombra, sous le poids mal réparti de son chargement, dans un gouffre à proximité de Cahors, où il disparut et resta loin de la curiosité de tous durant des siècles…
Dans le cadre du 900ème anniversaire de la cathédrale, l’idée de retrouver et de mettre à jour ce monument de la Chrétienté mais aussi ce symbole historique est apparu tout à fait indispensable à la réussite de cet anniversaire.
La recherche de l’autel s’est faite en plusieurs étapes. Indispensables à toutes démarches, la première a donc consisté en la demande d’autorisation auprès de la DRAC (validation du projet) ainsi que la DRASSM (validant la compétence de l’équipe de plongeurs).
Cette dernière fut réalisée en juin dernier. Dès réception de l’autorisation au mois de septembre 2018, un premier travail de repérage a été mené. La zone de recherche a été déterminée grâce à divers écrits citant l’objet et son emplacement. Jean-Jacques Baboulène, professionnel de la navigation et responsable du projet de recherche, a donc mené cette première phase de sondage du Lot en compagnie de la société Altisub de Gérald Delattre. Cette recherche à la surface, menée depuis un bateau, a nécessité l’utilisation de plusieurs outils professionnels tels qu’un sondeur infrarouge et une caméra sous-marine munie d’un GPS traceur permettant de quadriller et d’inspecter, sans oubli, chaque zone. Ainsi, durant deux jours complets, les repérages extérieurs ont été menés mais n’ont malheureusement rien donné.
Afin de gagner en précision, le besoin de plonger s’est fait sentir. Ainsi, comme la législation l’impose, une demande d’autorisation de plongée a été adressée à la police de l’eau. Cette dernière a été obtenue le 3 octobre pour une période de 3 semaines. 3 zones étaient suspectées et ont été quadrillées afin d’être fouillées. Ainsi, un nouveau repérage visuel, humain cette fois-ci, a été mené en faisant plonger deux hommes, raccordés à un lin de la largeur de la rivière. Le processus a consisté en la réalisation de multiples allers-retours entre les rives en redescendant lentement le courant. Cependant, après des jours de recherche, le maître-autel n’a pas refait surface. Le gouffre sous-marin qui était censé le retenir ne contenait rien d’autre que de la roche, aucun sédiment. Le courant passant ici emporte tout. Mais les chances de le retrouver sont encore fortes.
A ce jour, les fouilles sont en suspens. Le mystère reste entier et l’espoir encore plus fort… En effet, durant ces repérages, plusieurs autres objets de la vie courante ont été aperçus au fond de l’eau. Selon les déductions faites à partir de l’emplacement initial de ces objets et leur localisation actuelle sous-marine, il se pourrait que l’autel soit beaucoup plus bas sur le fleuve que ce que les écrits laissent présager. Les recherches se poursuivront donc. L’histoire reste à suivre.
> Vidéo réalisée par Fontparlerde