Cahors : Une agora d’agriculture urbaine sur les allées Fénelon
Des jardins partagés pédagogiques pour favoriser l’autonomie alimentaire sont sortis de terre.
Depuis de nombreuses années, le Grand Cahors et la Ville de Cahors œuvrent pour soutenir le développement de l’agroécologie sur le territoire, sensibiliser ses habitants, notamment les scolaires, à une alimentation saine à faible impact environnemental pour conforter les circuits courts, notamment à travers la légumerie, mais aussi en favorisant la biodiversité dans la gestion des espaces publics. Engagée sur le chemin de la transition écologique et dans la continuité de ces actions, la Ville de Cahors souhaite développer des jardins pédagogiques et collectifs pour sensibiliser les habitants aux liens entre les systèmes alimentaires et la biodiversité tout en accordant une place croissante à la nature en ville. Pour ce faire, la Ville a souhaité développer un projet expérimental de création d’un jardin démonstrateur en centre-ville, (une agora d’agriculture urbaine) sur les allées Fénelon, en lien avec l’association Autonomie Alimentaire Cahors à qui elle en a confié la gestion.
Ce vendredi 28 mai, Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, et président de l’agglo, et Michel Prosic, préfet du Lot, ont donné de leur personne pour planter sous le regard des bénévoles d’Autonomie Alimentaire 46. « Je salue cette initiative inédite. Le travail du service des espaces verts sur ce projet est important. Les agents ont joué le jeu. L’Etat a validé cette démarche et c’est un beau symbole » a déclaré le premier magistrat de la ville.
Ce jardin pédagogique se veut être un outil pour initier les habitants aux techniques alternatives de jardinage, en particulier la maîtrise de la consommation de l’eau (paillage, récupération de l’eau de pluie…) et la suppression d’intrants chimiques (permaculture, compostage…). Il vise à encourager les habitants à repenser leur rapport avec les systèmes alimentaires en cultivant leurs propres fruits et légumes, en consommant local et de saison. Véritable espace d’éducation populaire, il a pour vocation à devenir un lieu d’échanges, d’animations et créateur de lien social autour des enjeux d’autonomie alimentaire.
« L’autonomie alimentaire, c’est l’affaire de tous » a rappelé Claire Mauquié d’Autonomie Alimentaire 46. « Nous nous retrouvons aujourd’hui autour d’un projet formidable qui propose une démarche exemplaire. Deux termes la caractérisent : régénération et bien-être. Il y a aussi les notions de solidarité et de bien vivre ensemble. On ne peut souhaiter que vous essaimiez. »
> Un projet financé dans le cadre du plan France relance
Ce projet engagé par la Ville de Cahors et l’association Autonomie Alimentaire Cahors bénéficie du soutien financier de l’Etat à hauteur de 50 % dans le cadre du plan France relance. Il s’inscrit dans le cadre d’un projet plus global intégrant des actions complémentaires en faveur de la biodiversité, du recyclage des déchets, de l’autonomie alimentaire et qui encourage les initiatives citoyennes. D’autres sites en ville accueilleront des jardinières collectives entretenues par des collectifs citoyens, permettant aux habitants de mettre en pratique les techniques de jardinage et de prendre goût pour l’autoproduction des fruits et légumes. Elles prendront place dans divers quartiers de la ville au gré des initiatives citoyennes. En partenariat avec le SYDED, des composteurs collectifs, dont un prévu sur le jardin pédagogique, seront également déployés en plusieurs points de la ville pour favoriser et sensibiliser à la réduction des déchets. Ces équipements seront progressivement installés courant 2021 et 2022.
> Le projet d’aménagement, d’animation et d’entretien du jardin pédagogique situé sur les allées Fénelon est le fruit d’une démarche partenariale et coopérative basée sur les principes de confiance et d’entraide mutuels. L’association Cahors Juin Jardin a réalisé l’esquisse paysagère qui intègre une pergola, un cheminement, des buttes, des jardinières surélevées accessibles aux personnes à mobilité réduite, un cabanon, un collecteur d’eau de pluie, une treille de plantes grimpantes et une petite mare. L’entreprise Occitanie Pierres a fait don des dalles pour le dallage. Des synergies naissent avec d’autres acteurs de la ville, comme le Carrefour des Sciences et des Arts, l’association Découverte Cahors Nature, des professeurs d’écoles, collèges et lycées de la ville, en prévision des phases de construction et d’animations à venir.
> Le jardin démonstrateur sur les allées Fénelon sera géré par l’association Autonomie Alimentaire Cahors, partenaire principal de la Ville pour la mise en œuvre de ce projet. L’association est née en août 2020 dans la continuité des premières rencontres initiées par le collectif citoyen Essaimons demain. Elle a été créée dans le but de transmettre, d’expérimenter et d’améliorer les pratiques en matière d’agriculture urbaine et d’autonomie alimentaire, de permaculture, de faune et flore du Quercy au sein de la communauté d’Agglomération du Grand Cahors et de ses environs. Elle tisse ses actions sur un principe de coopération et de co-construction avec différents acteurs, partenaires et citoyens volontaires et motivés par la démarche. Elle œuvre par des travaux de mise en pratique, d’observation, d’expérimentation ou de transmission des connaissances au moyen d’outils pédagogiques. Le projet d’agora urbaine à Cahors s’inscrit dans le cadre d’une dynamique globale inspirée du guide de l’autonomie alimentaire des villes.
> Le projet global de jardin démonstrateur, de jardinières partagées et de composteurs collectifs, soutenu, porté et financé par la Ville de Cahors, bénéficie d’une aide de l’Etat à hauteur de 50 % dans le cadre du plan France relance. Le budget du projet d’agora urbaine s’élève à 8 300 euros.