Cahors : « Un budget 2022 de combat » et 0 % d’augmentation des taux d’imposition
La séance du conseil municipal a eu lieu ce mercredi.
Ce 13 avril, le budget 2022 était à l’ordre du jour du conseil municipal. Une séance studieuse car les débats avaient eu lieu lors du Rapport d’Orientation Budgétaire.
Vincent Bouillaguet, adjoint aux finances, a ainsi pu présenter chaque rapport, power point à l’appui.
Elsa Bougeard, conseillère d’opposition de Cap à gauche, est tout de même intervenue : « Vous présentez un budget dans la ligne du rapport d’orientation budgétaire donc je vais reprendre les éléments que j’avais dits. Vous avez rappelé le contexte d’incertitude que nous avions déjà évoqué. Malgré cela vous prévoyez un montant d’emprunt plus élevé que l’année dernière. Je rappelle que nous devrions observer de la prudence. Au-delà du montant, on voit que l’on est contraint à un fort niveau d’investissement car vous avez pris beaucoup de retard sur les travaux à faire sur l’entretien des bâtiments et pour la rénovation énergétique. Face à cela, vous recherchez à faire des économies dans les dépenses de fonctionnement, ce qui veut dire limiter le service rendu à la population, limiter le soutien aux associations et aux habitants. Alors que plus de soutien est nécessaire. Des associations culturelles sont en difficulté. Je l’ai déjà dit, le CCAS devrait bénéficier d’une plus forte subvention alors que vous la limitez. Je rappelle qu’avant le Covid, 18% des habitant.e.s vivent sous le seuil de pauvreté à Cahors, qu’il y a plus de monde à l’aide alimentaire qu’avant le Covid alors que nous avons quitté la période la plus critique. Cela veut donc dire que les besoins d’une partie de la population ne sont pas couverts. Comme je l’ai déjà dit, il faudrait donc apporter un soutien plus important à la population. On peut toujours dire que cela ne relève pas de la compétence de la commune, mais j’appelle la majorité à réfléchir, à évaluer des mesures plus amples. Certaines communes ont redirigé les sommes dégagées par les travaux d’économie d’énergie vers un soutien social plus fort. On pourrait à l’inverse rechercher des économies dans le report de certains investissements – place Imbert, place Chapou, rénovation de façades – non indispensables et qui n’entrent pas dans le cadre des enjeux climatiques ou écologiques. Ces investissements pourraient être simplement reportés. Cela pourrait permettre d’alléger aussi la pression fiscale sur le foncier qui pèse de plus en plus lourd sur les budgets des ménages. »
Jean-Marc Vayssouze, le maire, a conclu cette séance : « Merci à Vincent et aux équipes pour être arrivés au terme de cette séquence budgétaire annuelle. Alors que le ROB du mois dernier a permis de confirmer la bonne santé de nos principaux ratios financiers au terme de l’exercice 2021, il est désormais une certitude acquise aux esprits : celle que 2022 sera malheureusement d’une toute autre nature. Bien que l’épargne nette ait été largement préservée ou encore que la capacité de désendettement soit maîtrisée, les mauvaises nouvelles pour nos budgets seront nombreuses cette année. Les décisions nationales, les répercussions du contexte international, l’inflation et la tension sur les matières premières, notamment sur l’énergie, vont avoir un impact considérable sur nos dépenses. Au terme de l’année 2022 et malgré les importantes économies que nous sommes en train de réaliser, l’atterrissage sera inéluctablement dégradé. Dégradé par l’augmentation considérable des charges de fluides. Les ménages et les entreprises le vivent au quotidien. Il en est évidemment de même pour nos collectivités. Nous estimons le surcroit de dépenses sur ce seul poste à 500 000 euros au moins. Les économies que génèreront les chantiers de renouvellement de l’éclairage public et de rénovation énergétique de nos bâtiments publics sont dans ce contexte, absolument salutaires. Dégradé aussi à cause des décisions nationales en lien avec les rémunérations des agents publics. Si je considère ce geste nécessaire sur un plan social, les comptes de la Ville seront mobilisés, sans compensation de l’Etat, à hauteur de 120 000 euros supplémentaires pour la revalorisation des catégories C. Au titre du dégel du point d’indice, 100 000 euros de dépenses nouvelles sont à prévoir pour la Ville par point d’indice supplémentaire que décidera l’Etat. Dégradé enfin au titre des répercussions économiques de la guerre en Ukraine : de ses effets sur les prix et par conséquent sur la consommation dont nous sommes désormais dépendants depuis la suppression de la taxe d’habitation. Vous le voyez, ce budget se verra contraint, moins par des décisions municipales choisies et assumées que par les conséquences mécaniques de décisions qui échappent au pouvoir local. Néanmoins, cette séance nous permettra de proposer 0 % d’évolution des taux d’imposition, soit 14 ans sans augmentation des taux à Cahors. Voilà de quoi démontrer le sérieux dont nous faisons preuve, là où actionner le levier fiscal aurait pu être la solution de facilité pour résoudre une équation budgétaire qui se tend. Ce n’est pas le choix que nous faisons, souhaitant ne pas être de ceux qui contribuent à affaiblir le pouvoir d’achat des ménages. Au total ce budget sera un budget de combat, tant les incertitudes et les incidences extérieures sont nombreuses. Il nous revient de faire valoir auprès de l’Etat et au sein des associations d’élus que le modèle de financement des collectivités, aussi précautionneuse que soit leur gestion, appelle des changements profonds et rapides. D’ici là, en responsabilité, il nous faudra redoubler d’efforts et d’inventivité et opérer des choix. C’est ce que nous allons nous attacher à faire tout au long de cette année. »