Cahors : Table ronde ce mercredi sur le thème « Rugby féminin : lutter contre les discriminations dans le sport ? »
Elle se déroulera ce 4 décembre 2024, à 18 h 30, à la Maison de Région, salle Estival.
Dans le cadre de « Simplement Différents ! », le mois des luttes contre les discriminations initié par la Région Occitanie en partenariat avec le Rugby Quercy Féminin et l’association Queer Quercy 46/82, une table ronde sur le thème « Rugby féminin : lutter contre les discriminations dans le sport ? » se déroulera, à Cahors, ce 4 décembre 2024, à 18 h 30, à la Maison de Région, salle Estival.
Jugée inadaptée au corps des femmes, la pratique de la barette, la forme « adoucie » du rugby pour les femmes jusque dans les années 1930, tombera en disgrâce, voire sera interdite jusque dans les années 1972, date à laquelle les pionnières de l’Association Française de Rugby Féminin (AFRF) instaurent un Championnat de France de Rugby en dehors de toute reconnaissance officielle. « Il est évident que cette pratique présente dès lors des dangers sur le plan physique et sur le plan moral. Aussi je vous demande instamment de ne pas aider, ni à plus forte raison patronner, les équipes de rugby féminin », c’est par ces mots que s’exprimait M. Crespin, secrétaire d’État à l’éducation physique et aux sports dans sa circulaire adressée aux préfets à cette même époque, pourtant, en octobre 1972. Cependant, à l’instar des débuts du rugby dès 1845, et contre les résistances, l’histoire se réécrit pour les femmes. L’AFRF devient dès 1979 « organisme affinitaire » de la Fédération Française de Rugby (FFR) et reçoit dès 1983 l’agrément du ministère de la jeunesse et des sports. Le rugby féminin sera finalement institutionnalisé à partir de 1988 lorsque l’AFRF intègre la FFR. Puis, la 1ère coupe du monde se déroulera à Cardiff en 1991, même s’il faudra attendre 1998 pour qu’elle soit reconnue par les instances internationales. Bien plus tard, en 2024, Brigitte Jugla, vice-présidente de la FFR en charge du rugby féminin annonce l’objectif des 100 000 licenciées en 2033, à l’occasion de la signature en octobre 2024 d’un partenariat avec une chaîne TV pour la diffusion de matches évènementiels de l’Elite 1 – 1ère division de rugby féminine-, un cap franchi dans la visibilité de ce sport féminin. Pourtant, malgré une 2ème place aux Six Nations 2024 pour le XV féminin en France, et des Jeux Olympiques qui ont donné une belle visibilité au rugby à 7, le rugby féminin reste encore l‘un des sports les moins féminisés avec le football en France.
Entre volonté historique d’une différenciation du cadre masculin avec la barette, et une institutionnalisation dès 1988 qui tend à soumettre le rugby féminin au modèle masculin ; entre ambition de parité, des encadrements techniques et des instances encore à dominante masculine ; entre installations et moyens financiers qui même s’ils ont progressé marquent encore un écart important entre hommes et femmes ; entre vœu d’inclusion caractérisé par l’ouverture du rugby aux personnes transgenre et les résistances qui s’opèrent encore dans les représentations genrées, le rugby féminin doit continuer à convaincre de sa singularité pour avancer. Pour cela, Carla Neisen, capitaine de l’équipe de France à 7 lors des JO de 2024, Clara Joyeux, pilier de l’équipe de France à XV native de Reilhac, Dorothée Pérez, vice-présidente de la Ligue Occitanie en charge du rugby féminin, Ghislaine Rossignol, présidente de Luzech Rugby et Jean- Claude Tardieu, président du Comité Départemental du Lot de Rugby, forts de leurs expériences, animeront cette soirée consacrée au rugby et aux sports féminins.
> Entrée gratuite, ouvert à tous.
Table ronde suivie d’un temps convivial.
> Le programme du mois : www.laregion.fr/Simplement-differents