Cahors : « Supprimer la Technologie en 6ème est un non sens »
Les enseignants d’Olivier de Magny dénoncent cette décision.
Les enseignants de Technologie du collège Olivier de Magny viennent d’envoyer une lettre d’information aux parents d’élèves de l’établissement pour les informer de « la suppression de leur matière en 6ème dès la rentrée 2023 ».
« C’est une décision unilatérale prise par le ministre. Cette décision brutale correspond à un plan social – suppression d’un poste d’enseignant de technologie sur 6 – qui va permettre de récupérer des moyens humains (heures d’enseignement) au service d’une réforme mal pensée, ceci sans concertation et dans l’illégalité la plus complète. Les enseignants de Technologie sont ni plus ni moins que les cibles d’une variable d’ajustement pour des raisons budgétaires et de ressources humaines. Par ailleurs, dans chaque établissement, une bataille pour sauvegarder des postes va s’opérer entre les différents professeurs de sciences et technologie (SVT, Sc Physiques et technologie), ce qui correspond à une stratégie du « diviser » pour mieux régner, cela évite une cohésion de corps et de la mobilisation syndicale. Par ailleurs, cette décision sera lourde de conséquences, car la technologie est une discipline d’avenir. Tous les pays développés ont une technologie de pointe, les USA, le Japon… Il est indispensable d’enseigner la technologie très tôt dans la scolarité des élèves et d’affûter leurs curiosités et susciter des vocations. Dès le CM1, les élèves suivent un enseignement général nommé Sciences et Technologie inscrit dans les textes officiels. Interrompre cette progression en 6ème pour la reprendre en 5ème n’a aucun sens » expliquent Guillaume Coulon et Laurence Tornel qui lancent un cri du coeur pour leur matière : « La Technologie valorise les initiatives collectives des élèves, leur permet de développer leurs compétences au moyen d’outils numériques fondamentaux, outils bureautiques et collaboratifs, outils éducatifs. Cela leur donne l’occasion de mettre en valeur des qualités souvent peu exploitées. Retirer la Technologie aura une portée très négative sur l’apprentissage dans les autres disciplines. Cette décision est en total contresens avec la vision stratégique du gouvernement. Comment peux-t-on imaginer attester le niveau de compétences numériques des élèves de 6eme avec l’outil national PIX, dès l’an prochain dans ces conditions ? Depuis plus de 15 ans, la discipline répond continuellement et de mieux en mieux aux compétences attendues chez nos futurs citoyens, avec des approches d’ingénierie sur les domaines actuels et correspondants aux défis de demain: modélisation 3D, programmation informatique, réseau, objets connectés, impact du numérique,… Les façons de travailler en technologie notamment en démarche de projet, collaboration au sein d’une équipe ou par investigation, nous permettent d’être un point de convergence unique donnant du sens à l’ensemble des apprentissages du collège. Il s’agit aussi de permettre dès le plus jeune âge aux élèves d’affiner leur curiosité, de concrétiser leurs idées en développant des projets qui laissent une grande place à l’expérimentation plutôt qu’à une approche théorique. Sans donner la possibilité de susciter des vocations ou une appétence dès le plus jeune âge, les élèves étant déjà peu nombreux dans ces filières (BTS, STI2D, SI), qu’adviendra-t-il de ces dernières ? »
Et de conclure avec tristesse : « Il manque des professeurs et la seule réponse que l’on trouve c’est de supprimer la Technologie en 6ème pour redéployer des titulaires… » A suivre…