Cahors-Saint-Céré : Les agriculteurs ont contrôlé les étiquettes…
Retour sur l’action de la FDSEA et des JA le 27 novembre.
Répondant au mot d’ordre national de la FNSEA, les agriculteurs de la FDSEA et des JA du Lot sont allés contrôler, ce 27 novembre, les étiquettes des produits viande et lait dans plusieurs grandes surfaces de Cahors et Saint-Céré, « pour dénoncer le manque de transparence sur l’origine des denrées et la non application de la loi Egalim ».
« Un an après l’adoption de la loi Egalim, rien n’a réellement changé dans les circuits de distribution ! Cette loi devait pourtant modifier radicalement la construction des prix avec une prise en compte dès le départ des coûts de production afin d’assurer un minimum de marge bénéficiaire aux agriculteurs. Elle impose ainsi que le metteur en marché doit faire une proposition de contrat à l’acheteur qui doit lui répondre par écrit en justifiant qu’il prend bien en compte les coûts de production. Mais aujourd’hui, malgré toutes ces modalités, les producteurs constatent que leurs prix n’évoluent pas » a expliqué Christophe Bonnet de la FDSEA.
Sur Cahors, les militants avaient ciblé les magasins Intermarché, Lidl et Carrefour où ils se sont successivement rendus. Sur Saint-Céré, ils ont contrôlé les magasins Aldi. Par petits groupes, ils ont arpenté leurs rayons viande et produits laitiers, munis de deux types d’étiquettes autocollantes : rouge « je ne sais pas d’où ça vient » et verte « je sais d’où ça vient ».
« L’objectif était de coller ces étiquettes sur un maximum de produits en rayon pour sensibiliser les clients qui y font leurs courses. Ils ont donc pu passer en revue des rayons entiers et malheureusement identifier énormément de produits présentant un déficit d’explication de l’origine. L’étiquette la plus répandue mentionne le plus souvent « origine UE et non UE » particulièrement présente sur les plats transformés. Cette mention fourre tout permet au fabricant de se couvrir mais rend de fait impossible la compréhension du pays d’origine du produit. La masse des produits concernés en dit long sur l’approvisionnement réel de ces grandes enseignes qui jouent pourtant l’image de proximité en mettant en avant quelques fournisseurs locaux mais en continuant à proposer à côté beaucoup trop de marchandises d’origine importée et de qualité plus que contestable » a déclaré le secrétaire général de la FDSEA. Les militants en ont profité pour rencontrer les directeurs de ces magasins et demander à voir quelques factures d’achat de ces produits carnés. Il s’agissait d’y vérifier la présence de l’origine et la prise en compte du coût de production.
« Les grandes surfaces n’ont pas encore changé de stratégie. Tout continue comme avant ! Au lieu de s’engager dans une construction des prix en marche avant, distributeurs et industriels se sont employés à contourner cette loi. Ils continuent à négocier leurs prix d’achat à la baisse en ce moment même avec l’ouverture des négociations commerciales 2020. C’est intolérable. Nous exigeons un renforcement des contrôles des pouvoirs publics et l’application des sanctions pénales à tous ceux qui ne respectent pas cette loi… » a conclu Christophe Bonnet.
> Le 70ème congrès de la FDSEA du Lot avait pour thème « Changement climatique, attentes sociétales… Les agriculteurs lotois prêts à relever les défis ! ? avec la participation de Bruno Parmentier, économiste et essayiste, et de Joël Limouzin, vice-président FNSEA.
« Pour remettre l’agriculture en mode projet, il faut une volonté politique pour régler en premier lieu le problème de la juste rémunération » a souligné Alain Lafragette, président de la FDSEA.