Cahors : ROB, place Chapou relookée et piétonnisée, et aire de jeux à Cabessut au centre des débats
La séance du conseil municipal a eu lieu ce 23 février.
24 délibérations étaient au menu du conseil municipal du 23 février à l’assistance nombreuse. En préambule, Elsa Bougeard, conseillère municipale d’opposition de Cap à Gauche, en accord avec l’ensemble des membres du conseil municipal, a d’abord lu un texte de soutien à l’Ukraine appelant « les Cadurciennes et les Cadurciens à participer aux rassemblements pour la paix et la solidarité en soutien du peuple ukrainien ». Le Rapport d’Orientation Budgétaire a ensuite été présenté par Vincent Bouillaguet, adjoint aux finances. Exercice difficile que l’élu a déroulé avec précision rappelant les éléments de contexte internationaux et nationaux qui impactent et vont impacter les finances de la collectivité. En conclusion, il a rappelé les 3 axes à suivre :
– Conserver le niveau de service et garder les établissements publics ouverts
– Réaliser les investissements prévus
– Maintenir les équilibres financiers
A la fin, l’opposition a pris la parole. Daniel Morer de Cahors ensemble & autrement, a d’abord cité Voltaire – « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire »- avant de lâcher : « Le débat d’orientation budgétaire, c’est évidemment une analyse des chiffres et de la situation financière de la commune. Nous en avons donné beaucoup ce soir des chiffres, chacun les analysant à sa manière. Mais le débat d’orientation budgétaire, c’est aussi et surtout un moment politique important. Il s’agit de dresser les priorités pour l’avenir de notre cité. En matière notamment d’attractivité, de développement, d’accompagnement des personnes les plus fragiles. Et sur ce plan-là, force est de constater que deux visions s’opposent : Il y a ceux qui veulent créer des impôts (vous) et il y a ceux qui veulent créer des emplois. Il y a le camp de la diversion et il y a le camp des solutions. » Elsa Bougeard, pour sa part, a regretté la « priorisation » de certains projets par rapport à d’autres : « Alors que vous avez décidé de ne pas maintenir la rénovation de l’école maternelle Jean Calvet parce qu’elle est trop chère au vu de l’augmentation des coûts, vous maintenez l’aménagement de la place Chapou dans le calendrier. Je me demande donc quelle est la contribution aux objectifs du PCAET du réaménagement de la place par rapport à la rénovation d’un bâtiment énergivore ? Peut-être me direz-vous engagement de mandat. Mais la rénovation des écoles notamment est un attendu très très fort des Cadurciens et Cadurciennes. Le gouvernement actuel ne veut pas et ne va pas contribuer au choc d’investissement nécessaire dans les collectivités pour engager une véritable et urgente bifurcation écologique. »
Après avoir remercié Vincent Bouillaguet et les équipes, Jean-Marc Vayssouze, le premier magistrat, a souligné « la résistance des budgets »avec notamment « une épargne nette positive à 427 000 euros à fin 2022 au terme d’une inflation historique » grâce à des efforts (renouvellement de l’éclairage public, optimisation des dépenses dans le fonctionnement du musée, suppression de la patinoire, reprise des crèches CAF…). Et de conclure : « En 2023, les sources d’inquiétudes demeurent. L’exercice est d’autant plus difficile que nos budgets sont l’otage d’injonctions contradictoires : compresser nos dépenses pour affronter l’inflation tout en devant dépenser davantage pour répondre au poids croissant des procédures, de la règle et de la législation. C’est parce que cette contradiction devient inhérente aux budgets des collectivités que nous procèderons à la gestion de la collectivité en 2023 avec toujours la même prudence. En fonctionnement donc, mais aussi en investissement. Reste qu’au terme de l’exercice, l’endettement devrait légèrement progresser pour faire face à notre besoin de financement, sans pour autant remettre en cause la trajectoire vertueuse de désendettement dont nous avons fait bénéficier la Ville depuis 2008 (- 6,9 millions d’endettement depuis 2008). De même que l’année 2023 ne remettra pas en cause l’engagement municipal en matière de fiscalité. Nous proposerons de ne pas augmenter les taux cette année encore, pour la 15ème année consécutive donc. »
Après les votes sur la mise en place d’un Carport photovoltaïque sur le parking du bâtiment administratif Caviole, « projet innovant » en partenariat avec les lycéens de Gaston-Monnerville et la société ACWATT, et le réaménagement de la place Imbert, le projet de réaménagement de la place Chapou et de la validation du programme et de l’enveloppe financière allouée aux travaux (3 340 000 euros pour la place Chapou en tranche ferme) a animé les débats. Plusieurs commerçants de l’esplanade et des alentours étaient d’ailleurs présents dans la salle Henri-Martin.
« C’est une place incontournable. Un marqueur de la ville de Cahors. Il ne pourra que gagner à voir ses conditions améliorées. Je dois avoir un regard vers la cathédrale, classée au patrimoine mondial de l’humanité. Nous sommes la seule ville où passent encore des voitures à deux mètres de sa porte d’entrée » a rappelé Jean-Luc Marx, premier adjoint, avant de détailler ledit programme « qui a fait l’objet d’une concertation avec l’ensemble des parties prenantes – préfecture, évêché, commerçants, étaliers, habitants – :
– La place Chapou sera entièrement piétonne
– Le parking à enclos de la place Galdemar devra être reconfiguré pour augmenter son nombre de places en phase tranche ferme afin d’augmenter la rotation des véhicules
– Des véhicules pourront pénétrer ponctuellement sur la place Chapou pour gérer la logistique (pompiers, livraisons, camions poubelles…)
– Un emplacement pour les terrasses des commerces devra être prévu le long des rez-de-chaussée en pied d’immeuble
– Des arbres supplémentaires devront être plantés (8 environ) pour augmenter l’îlot de fraîcheur urbain
– Un ouvrage lié à l’eau pourra prendre place sur l’esplanade
– La statue de Jean-Jacques Chapou devra être repositionnée
– La réorganisation du marché bi-hebdomadaire dont le positionnement sur la place Chapou, le tour des Halles, et la place Galdemar sera garanti une fois la place réaménagée
Cécile Cissé-Lescure de Cahors ensemble & autrement a annoncé qu’ils allaient voter contre par rapport au « timing » en « cette période inflationniste » et par rapport au fait que « les acteurs économiques, les commerçants n’ont pas été suffisamment concertés ». « Ils demandent la mise en place d’une commission d’indemnisation amiable. Ils n’ont pas de réponse sur la durée des travaux. Ils souhaitent être reçus » a-t-elle rajouté. Elsa Bougeard pour sa part a également mis en avant les priorités et aurait souhaité que la rénovation des écoles passe en premier.
« Je rappelle que le réaménagement de la place Chapou constitue un engagement municipal pris devant les Cadurciens. Il constitue un prolongement naturel du mouvement de réinvestissement de nos places engagé depuis un peu plus de 10 ans. Chacun a pu constater à quel point ces aménagements ont contribué à la mutation patrimoniale et commerciale de ces espaces publics et à une réappropriation par les Cadurciens. Je pense aux places de la Libération, des Républicains espagnols, Champollion, Metges, Saint-Priest, Bergon ou Bessières qui ont été profondément transformées. Qui aujourd’hui souhaiterait un retour en arrière ? De même que nombreuses sont les villes à avoir réaménagé leurs places centrales. C’est le cas à Albi, Castres, Brive, Montauban et bien d’autres. C’est donc dans ce double contexte, local et national, que le projet de réaménagement de la place Chapou se situe. La place Chapou joue un rôle majeur en matière de vie économique et sociale, nous avons voulu entourer le projet d’une démarche de concertation qui se poursuivra tout au long du projet. En témoigne le choix que nous vous proposons à la faveur de ces délibérations d’organiser un jury de concours au sein duquel siègeront plusieurs représentants du tissu commerçant, de la commission du temps long ou encore des habitants. Nous entendons en parallèle recouvrer des places de stationnement en cœur de ville. C’est ce que nous proposerons en intégrant tout le tour des halles dans le périmètre du stationnement de la place Galdemar géré par barrière. 12 places bénéficieront ainsi d’une augmentation significative de leur rotation, améliorant le nombre de véhicules par jour et par place et confortant l’accès aux commerces de proximité. Le travail se poursuit afin de repérer d’éventuelles opportunités foncières au sein de la ville qui permettraient , comme nous l’avons fait par le passé, d’aménager de nouvelles places de stationnement. Désormais, une maîtrise d’œuvre doit être sélectionnée. Elle le sera sur projet, c’est d’ailleurs ce pour quoi nous avons privilégié le concours sur la simple consultation. Le chantier est appelé à débuter au second semestre 2024, de quoi se laisser le temps nécessaire de travailler, d’ajuster et de concerter. Un temps que nous mettrons à profit pour préciser le calendrier du chantier, ses implications pour le quartier mais aussi pour analyser la faisabilité que représenterait la mise en place d’une commission d’indemnisation amiable pour gérer les éventuelles pertes d’exploitation des commerçants de la place. Ça nous a été proposé par les commerçants et la CCI. Cela a été fait ailleurs. Il nous revient d’en analyser la soutenabilité avant de nous prononcer. C’est ce que nous faisons. Je suis heureux que nous puissions emprunter cette direction qui mettra en valeur notre patrimoine, améliorera notre cadre de vie, confortera notre marché, tout ce à quoi les Cadurciens sont particulièrement attachés » a conclu Jean-Marc Vayssouze. Fin des débats.
> La création d’une aire de jeux à Cabessut (en lieu et place de l’ancien mini golf) a été votée à l’unanimité. Elle sera organisée autour de la thématique des pirates et sera composée de divers éléments adaptés aux enfants de tous âges. Elle sera également un support complémentaire de l’événement « A l’assaut de l’île ».