Cahors rend hommage à Jacqueline Bernheim
Une plaque commémorative a été dévoilée au 61, rue du Portail Alban.
« Dans cet immeuble, le 5 mai 1944, quelques jours avant son 6ème anniversaire, Jacqueline Bernheim fut arrêtée par la Gestapo avec d’autres membres de sa famille parce qu’ils étaient juifs. Déportée à Auschwitz le 20 mai, elle y fut assassinée cinq jours après. Plus jamais cela ». Ce dimanche 21 juillet, Jérôme Filippini, préfet du Lot et Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, aux côtés de Dany Kouperman, la cousine de la petite fille assassinée par les Nazis, ont dévoilé une plaque en mémoire de Jacqueline Bernheim, au 61, rue du Portail Alban où vivait sa famille, à l’occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France. « Puissent les repères du temps servir de guide aux consciences et de chemin à notre action. Puissent la petite Jacqueline et sa famille demeurer les témoins vivants d’une cruauté aussi indéfinissable qu’elle était impensable. Ne tournant pas le dos à son Histoire, conservant à l’esprit l’image de ces temps troublés où les plus élémentaires des droits fondamentaux furent bafoués, où notre exigence de liberté fut enlevée et où cohabiteraient bourreaux, spectateurs, sauveurs et victimes, Cahors se souvient. A la mémoire de ces millions d’hommes, de femmes et d’enfants, victimes du pire. A la mémoire de la petite Jacqueline et de sa famille, à la mémoire des persécutés, Juifs et minorités, la cité cadurcienne rend hommage avec force et sobriété. Ouverte au monde, Cahors devenait, 5 ans plus tard la tragédie de cette famille, une ville mondialisée d’où débuta la première route sans frontières. Cahors Mundi défiait l’Histoire et espérait conjurer le sort de tant d’êtres qui, d’origines ou de confessions différentes, auraient avant tout gagné à vivre comme citoyens du monde. Que cette utopie regagne les cœurs et les consciences face à la tentation du repli. Que le souvenir de la petite Jacqueline et de sa famille renaisse et se diffuse grâce à cette simple, mais non moins impérieuse, initiative mémorielle » a déclaré le premier magistrat de la ville. Le représentant de l’Etat a lu le message de la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq : « Que les Français de notre siècle et que notre jeunesse qui porte nos espérances n’oublient pas le pire. Qu’avec ce souvenir nous soyons capables de produire le meilleur. La fraternité, la tolérance et la dignité humaine n’ont pas de prix. C’est un combat qu’il faut mener sans cesse contre l’ignorance, le racisme, l’antisémitisme et le négationnisme. »
> Seul l’oncle Richard Kouperman a échappé à la rafle. Il a été caché par la famille Decremps, à Saint-Géry, qui s’est vue attribuer la distinction de « Justes parmi les nations ».
> Ce dimanche 21 juillet, une cérémonie a eu lieu place Chapou en hommage à la mémoire de Jean-Jacques Chapou.
Le préfet du Lot, Jérôme Filippini, le maire de Cahors, Jean-Marc Vayssouze, les députés, Huguette Tiegna, et Aurélien Pradié, et le président du musée de la Résistance et de la Déportation et de la Libération, André Nouvian, ont déposé des gerbes devant le monument.