Cahors : Parade de déchets sur le marché
Un spectacle peu commun ce samedi.
Ils étaient une petite dizaine ce samedi matin à arpenter les rues de Cahors dans de drôles d’accoutrements. Difficile de bien comprendre de quoi il s’agissait. Mi-humain, mi-déchet, ces « mutants » déambulaient sans parole, croisant le regard ahuri des Cadurciens. Mais qui sont-ils vraiment ?
« Nous sommes des citoyens lambda. Nous sommes juste des personnes soucieuses de ce qu’il se passe aujourd’hui sur notre planète. Au départ, je pars juste du constat qu’il y a de plus en plus de déchets qui trainent partout autour de moi. Et puis je vois ces reportages sur les mers de plastiques et je comprends que moi aussi j’y participe. Finalement, je me sens littéralement submergé par tous ces déchets ! C’est ça que nous avons voulu exprimer aujourd’hui. Notre état, notre devenir d’humains qui croulent sous ses propres déchets » a confié celui qui était caché sous un tas de déchets du bâtiment.
La marionnette géante de plastique a renchéri : « Nous n’avons pas de solution toute faite. Juste du bon sens. Au-delà de simplement ramasser ses déchets, il faut arrêter la surconsommation. Au lendemain du Black Friday et à la veille de noël, il faut qu’on repense nos achats. Arrêtons de croire que nous avons besoin de tout et de rien. Aujourd’hui, nous sommes dans la rue pour pousser un cri d’alarme et exprimer les peurs d’une majorité silencieuse ! Stop à la surproduction de déchets qui nous tue plus vite que l’on croit ! ».
Une voix douce sous un tas de canettes a conclu : « Avant cette parade, aucun d’entre nous ne nous connaissions. Nos chemins se sont croisés au hasard des rencontres et ce projet citoyen est né de nos préoccupations communes. Il faut libérer la parole. On n’est pas obligé d’aller jusqu’à se balader dans la rue sous un tas de déchets. Mais chacun peut faire un acte, une proposition pour donner de l’espoir à notre futur : ramasser les déchets dans la nature, coudre des sacs en tissus et les offrir à sa voisine, organiser des débats. On est libre, on est en France. Profitons-en pour nous lâcher et rêver ! ».
> Pour prendre contact avec ce petit groupe : rosalie.titipompom@protonmail.com
Photo Mention légale, collectif babobab, Photo Virginie DR