Cahors : Marie Piqué et Aurélien Pradié vent debout contre « la fermeture » de la maternité
Les deux élus en appellent à l’Etat.
Suite à la suspension des accouchements à la maternité de Cahors le week-end dernier suite à un absentéisme imprévu de pédiatres (lire notre article ici), Marie Piqué, vice-présidente de la Région, a réagi tandis qu’Aurélien Pradié, député du Lot, a écrit au ministre de la santé :
> Marie Piqué : Les politiques d’économies à tout prix et le manque d’anticipation des gouvernements successifs nous conduisent aujourd’hui à une situation catastrophique au sein du service public hospitalier. Conditions de travail dégradées pour les personnels et mise en danger des populations sont devenues le quotidien des établissements publics de nos territoires ruraux pendant que ce gouvernement poursuit son entreprise de privatisation de la santé. La décision récente d’appliquer un plafonnement sur les rémunérations des personnels intérimaires dans les établissements publics mais pas dans les cliniques privées en est le dernier exemple en date. Les hôpitaux publics comme celui de Cahors ne sont plus en mesure aujourd’hui d’attirer des personnels. Dans notre département du Lot, cela signifie tout simplement la fin de la prise en charge des femmes enceintes qui doivent désormais être renvoyées vers les établissements de départements voisins. C’est une véritable honte ! En tant que conseillère régionale du Lot, j’en appelle à nos dirigeants nationaux à prendre d’urgence les décisions qui s’imposent désormais dans ce pays. A savoir de rétablir une égalité de traitement entre les services de médecine publique et privée et d’arrêter immédiatement le saccage en cours du service public hospitalier. Les populations de nos territoires ruraux ne sont pas des habitants de seconde zone, tout doit être mis en œuvre pour rétablir d’urgence une égalité d’accès aux soins pour toutes et tous. »
> La lettre d’Aurélien Pradié : « Vendredi 18 août 2023, à 18h00, le Centre Hospitalier de Cahors a cessé brutalement d’accueillir les futures mamans de notre territoire. Depuis cette date, le service de maternité de l’hôpital public est purement et simplement fermé. Déjà plusieurs patientes ont été transférées vers l’hôpital du département voisin, à Montauban. Une absence de pédiatres disponibles a motivé cette grave décision. Cette situation est alarmante et inacceptable. Un enjeu de gestion de ressources humaines ne peut en aucun cas justifier la rupture de l’activité si essentielle de maternité. Il est inconcevable qu’un hôpital de la dimension de celui de Cahors, desservant la majeure partie de notre département, puisse se trouver en situation de refuser la prise en charge des femmes en attente d’accouchement. La permanence des soins est assurée par un gynécologue qui ne faillit pas. Aujourd’hui, la question est celle de la mobilisation de pédiatres. Ils sont présents en nombre suffisant au sein du Centre hospitalier. II s’agit de les mobiliser au regard de l’impératif de continuité des soins. II semblerait que la mobilisation volontaire d’un pédiatre permette de passer au stade 1 durant la semaine. Il n’en reste pas moins que l’hôpital de stade 2 sera dégradé et que la situation va se reproduire si rien n’est fait de manière pérenne L’Etat ne peut pas rester spectateur passif de cette situation d’urgence. Des moyens de réquisition existent et doivent être utilisés sans hésitation si aucune autre solution durable ne se dégage. La dégradation et le déclassement de l’apport de soins élémentaires dans nos territoires sont une faute immense. L’égalité devant les soins est un impératif. Dans le Lot comme ailleurs. Comment imaginer que notre ruralité puisse gagner en attractivité si les accouchements y sont remis en question. Je me battrai sans faiblir un seul instant pour qu’aucun de ces services ne soit remis en cause. C’est une responsabilité de député et ce doit être aussi votre responsabilité de ministre de la santé. Ainsi, je vous demande en urgence de mobiliser tous les moyens juridiques qui sont à votre disposition en concertation immédiate avec Madame la Préfète du département et Madame la Déléguée Territoriale de l’Agence Régionale de Santé. Le Centre de gestion des personnels hospitaliers qui est sous votre responsabilité directe ne peut pas rester sans action. L’impuissance publique sur un sujet aussi capital que la santé est alarmante pour notre pays Ni vous, ni moi, ni les soignants et ni la population lotoise ne pouvons subir plus longtemps cette situation. Le retour à la normale doit intervenir sans délai. »