Cahors : L’univers de Guy Dessauges sur les cimaises de la Galerie 79
L’exposition est à découvrir jusqu’au 5 octobre.
Guy Dessauges nait en Suisse le 14 septembre 1924, à Lausanne. Sa mère, Shnorig Shahnazar, est née à Constantinople de parents arméniens. Son père, Edouard Dessauges, est économiste et avocat. L’enfance de Guy se passe dans un univers à la fois oriental et Suisse. Chaque été, à l’instar de sa mère et sa sœur, il pratique la natation dans le lac Léman, aux splendides et lumineux couchers de soleil. Cependant, durant, pendant et après la seconde guerre mondiale, leurs conditions de vie seront difficiles. Doué pour le dessin, Guy suit de 1940 à 1945 les cours de l’école des Beaux-Arts à Lausanne. Puis, dès 1946, il séjourne à Paris dans le milieu artistique où il fréquente l’atelier du Vrai du peintre Louis-Olivier Chesnay à Montparnasse. Il suit les cours du peintre et graveur français, Othon Friesz, à l’Académie de la Grande Chaumière. Il obtient une bourse d’études du gouvernement français en 1951 et 1952 et reste à Paris jusqu’en 1954, au moment où l’art américain fait son apparition dans la capitale avec des artistes comme Jackson Pollock, Sam Francis et Mark Tobey. Guy Dessauges commence alors une série d’expériences dans l’esprit du tachisme. Dans son atelier de Montparnasse, il expérimente de nouvelles « textures » qui l’aident à se libérer d’un certain académisme. C’est aussi le début d’une série d’expositions avec succès. De retour à Berne, il expose à la Kunsthalle avec un groupe d’artistes bernois. Fin 1954, Guy Dessauges va contribuer à la naissance de la télévision Suisse à Zürich. Il est engagé comme chef décorateur au studio de télévision de Bellerive. En 1958, dans son atelier de la villa Egli, située sur les bords du lac de Zürich, il commence à peindre de grands tableaux au pistolet. Pour un décor de télévision, il peint un tableau au pistolet de 27 mètres de long sur 4,50 m de haut pour un décor de Don Carlo, réalisé par Roger Burkhardt. Après 12 ans de télévision, il démissionne et travaille pour la firme Karl Steiner où il réalise des projets pour des hôtels, des restaurants, des bars en Suisse et en Hollande. Il conçoit et réalise aussi le projet d’une tour d’habitations cylindriques préfabriquées qui paraît dans le journal Domus en 1966 dans le cadre du prix international Regolo d’Oro. Sa peinture prend un nouveau tournant et son style s’oriente vers le fantastique dans l’esprit de la peinture expérimentale de Max Ernst. Guy Dessauges recherche de nouvelles techniques sur des fonds métallisés, un nouvel usage de l’ancienne technique des glacis et de formes dessinées. En 1995, après avoir lu le livre de C.G. Jung, Paul Radin et Charles Kérényi, il peint une série de 80 tableaux ayant pour thème « le Fripon divin », figure appartenant au mythe des indiens Winnebagos d’Amérique. Guy Dessauges a aussi raconté sa vie avec humour dans 4 volumes de ses mémoires, intitulés : « le principe d’incertitude, une vie d’Artiste ». Il a vécu à Herrliberg avec sa femme Anita jusqu’à sa mort survenue en mars 2009. Son univers est à découvrir à la Galerie 79, de Pascal Martinez, place Galdemar, jusqu’au 5 octobre.
> Horaires : mardi, jeudi, vendredi de 14 h 30 à 18 h 30 ; mercredi et samedi, de 10 h à 12 h 30, et de 14 h 30 à 18 h 30