Cahors : Le Rapport d’Orientation Budgétaire 2022 au centre des débats au conseil municipal
La séance a eu lieu ce 16 mars.
Ce 16 mars, le Rapport d’Orientation Budgétaire 2022 était le point central de la séance du conseil municipal. En préambule, Jean-Marc Vayssouze, le maire, est revenu sur « une excellente nouvelle pour notre ville » : « Le gouvernement a décidé de relocaliser à Cahors une antenne de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale. 32 nouveaux agents viendront ainsi s’implanter à Cahors avec leurs familles. Seules deux villes en Occitanie, Cahors et Montpellier, ont été retenues parmi les 13 départements d’Occitanie. Cette décision fait suite à une candidature qu’avait construite avec soin, en octobre dernier, notre municipalité, en lien avec le Département et la préfecture du Lot. Cette décision démontre l’attractivité dont notre cité parvient à faire preuve et le crédit que les décideurs nationaux accordent à leurs interlocuteurs locaux et au projet urbain singulier qui se dessine à Cahors depuis un peu plus de 10 ans, notamment autour d’une centralité objet de toutes les attentions. » L’Ukraine, et le drame qui s’y joue, a été longuement évoquée par Christophe Tillie qui n’a pas manqué de rappeler l’esprit pacifique de la Charte de la Mondialisation signée à Cahors en 1949. Thierry Lorin a rappelé que la CCI du Lot, la Chambre d’agriculture, et les acteurs économiques du département étaient mobilisés autour de l’association A Lot for Ukraine qui va envoyer 4 semi remorques et des fourgons d’aide humanitaire en Pologne.
Vincent Bouillaguet, adjoint aux finances, a ensuite présenté le ROB en rappelant le contexte : l’épargne nette qui s’établit à 644 000 euros ; endettement en diminution de 450 000 euros par rapport à 2020 et plus largement en baisse de 6,3 millions d’euros depuis 2008, soit une diminution de l’encours de 16 % pour le budget principal ; capacité de désendettement qui se situe en 2021 à 9,2 ans, restant autour de l’étiage moyen des 7 dernières années et surtout en-dessous des 12 ans de référence ; forte hausse des droits de mutation qui ont atteint en 2021 leur plus haut niveau depuis 15 ans qui démontrent la dynamique du marché de l’immobilier, les transactions ayant augmenté de 16,5 % ces deux dernières années par rapport à la moyenne des 7 précédentes… Il a bien sûr détaillé les investissements 2022 estimés à plus de 13 millions d’euros : rénovation du patrimoine immobilier municipal, nouvel éclairage public, chantiers de voirie, renaturation, livraison du parc Tassart, mise en chantier de la place Imbert…. « La réalisation du budget dépend largement de l’évolution de notre environnement sanitaire mais aussi du contexte politique national et plus encore de la situation internationale affectée par la guerre en Ukraine » a-t-il conclu.
Elsa Bougeard pour Cap à gauche est intervenue : « Nous n’avons plus le temps de la demi mesure. Tant au niveau social que sur le plan climatique. On est dans une situation où le taux de pauvreté à Cahors est supérieur au taux national. Dans un pays où il y a 10 millions de pauvres. On ne peut pas regarder sans rien faire. Sur la partie investissement, je pense qu’on peut différer certains investissements non indispensables au quotidien. Je suis ravie d’avoir été entendue sur l’effort à faire sur la rénovation du patrimoine bâti. J’ai noté qu’il y aurait des travaux faits. Par contre j’attire votre attention sur des bâtiments qui ne sont pas mentionnés et qui fuient. Concernant les investissements, j’ai noté qu’il y aurait des investissements sur la transition écologique, moi je défends la bifurcation écologique. Des choses sont faites mais il y a eu tellement de retard de pris. il faut donc réorienter les investissements vers la réponse au défi climatique et écologique. On n’a plus le temps de faire sans prendre en compte le contexte. Tant au niveau social qu’écologique, il est temps de changer de braquet. »
Daniel Morer de Cahors ensemble et autrement a pris le relais contestant le ROB présenté. « Nous persistons à faire valoir des positions différentes en matière budgétaire, fiscale, économique et sociale, mais ceci ne change en rien les choix de la majorité dogmatique et sourde à nos interventions » a-t-il lâché avant de donner les choix différents qu’ils auraient faits en 2021 : « Il aurait été possible de s’inscrire dans 4 voies suivantes : apporter un soutien beaucoup plus massif au tissu économique local, baisser le taux du foncier bâti au niveau de la commune, désendetter véritablement la commune en baissant les charges de fonctionnement, et mise en place d’un contrat social d’urgence. » Et de prévenir : « L’opposition que nous représentons est une nouvelle voix qui porte, c’est aussi dès à présent une nouvelle voie qui s’ouvre à tous. »
« Vous faites du bashing territorial. Pour vous tout va mal, sans objectiver. Nous, on se base sur les faits » lui a répondu Jean-Marc Vayssouze avant de conclure : « La situation budgétaire demeure bonne et confirme le rétablissement de nos comptes. Ils bénéficient depuis plusieurs années maintenant d’améliorations régulières. Fidèles à notre stratégie de bonne gestion, nous allons devoir multiplier les économies. De là à ce que nous parvenions, techniquement, à être à l’échelle du besoin, nous ne pouvons pas le dire à cet instant et les mois à venir devraient nous aider à y voir plus clair. De même, en section investissements cette fois, la hausse des prix, l’indisponibilité des entreprises, les problèmes d’approvisionnement vont imposer une adaptation du programme d’investissements. Cela se fera chemin faisant, au fur et à mesure des consultations des entreprises et des tensions observées sur les marchés des matériaux. Nous conservons bien entendu une volonté farouche de concrétiser nos engagements, en témoignent les 57 % des engagements pris devant les Cadurciens d’ores et déjà engagés voire concrétisés. Reste que compte tenu de tous ces facteurs de contexte, l’atterrissage 2022 sera nécessairement dégradé en fin d’année par rapport à la situation, plutôt avantageuse, observée cette année. En matière fiscale enfin, je vous annonce que nous n’augmenterons pas, une nouvelle fois, les taux d’imposition en 2022. Cela fera 14 ans que les taux n’auront pas augmenté à Cahors après plus de 30 ans de hausse ininterrompue. Pour rencontrer régulièrement des élus dans le département ou chez nos voisins, je peux vous assurer que cette modération fiscale devient l’exception tant les communes sont placées face à des charges nouvelles difficilement soutenables. Nombreuses sont celles qui, cette année, devront avoir recours au levier fiscal. Une nouvelle fois, ce ne sera pas le cas de Cahors. » La prochaine séance du conseil municipal sera consacrée au budget.
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