Cahors : La promenade Louis Sauvé inaugurée
Elle est située aux abords du pont Valentré.
Emotion et joie. Ce samedi, quand Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, a dévoilé la plaque de la promenade Louis Sauvé (aux abords du pont Valentré), les deux sentiments habitaient l’assistance composée notamment de la famille du médecin et Citoyen du monde, et des membres de l’association Cahors Mundi. Bella Ciao a ensuite été entonnée avant qu’une valse yiddish n’entraînent Léa et Théo, les petits-enfants du Docteur, sur une piste de danse improvisée.
« Mes grands-parents, Louis et « Mimette », adoraient se promener au bord du Lot. Le rythme de la promenade illustre bien cette idée d’humanité. Cette cérémonie nous touche beaucoup » a confié la jeune femme.
Le premier magistrat de la ville a ensuite rendu un bel hommage au Docteur Louis Sauvé, disparu le 10 février dernier, à l’âge de 101 ans : « Père, médecin, Citoyen du Monde, Chrétien, homme de culture et de cœur, Louis Sauvé avait pour dénominateur commun l’engagement et la générosité. Que son parcours fut riche et éclatant ! Parisien d’origine, son histoire avec le Lot débute à Gramat en 1946 lorsque Louis Sauvé s’y installe en qualité de médecin. Très vite, il deviendra médecin à l’hôpital de Cahors. Intégré au service du docteur Jean Rougié dont notre centre hospitalier porte le nom, Louis Sauvé créa en 1948 un département hospitalier dans une discipline alors absente de nos territoires ruraux. Précurseur, animé par le serment d’Hippocrate, le docteur Sauvé démontra, par tous ses actes et tous ses engagements, la valeur inestimable qu’il accordait à la vie. Alors que seule Toulouse dispose d’un centre de transfusion sanguine, il dote Cahors et notre département d’un établissement dont on connaît l’utilité publique et l’importance dans la chaîne de la vie. Acteur de la modernisation de l’offre de soin de notre territoire, il laisse en héritage. une structuration sanitaire dont les Cadurciens et les Lotois profitent encore. Figure du siècle passé, c’est l’histoire d’un homme engagé, d’un humaniste et d’un visionnaire dont se souviendront la ville et celles et ceux qui avaient eu le privilège de connaître le Docteur Sauvé et d’œuvrer à ses côtés. D’œuvre il est particulièrement question quand il prit part à la rédaction de la charte de mondialisation aux côtés de Robert Soulage dit Sarrazac. C’est l’épopée des Citoyens du Monde, l’autre grand engagement de sa vie, qui se joue à cette occasion. Alors que le monde, en cette immédiate après-guerre, est encore traumatisé par des nationalismes exacerbés qui ont conduit les peuples à s’affronter, nait ici, depuis Cahors, une épopée mondiale. Ce qui s’apparente à une utopie est avant tout l’expression d’un refus : celui de laisser une appartenance nationale conduire au repli et à la guerre. Louis Sauvé contribua alors à l’ancrage territorial du mouvement des Citoyens du Monde. Présidant le conseil de mondialisation du Lot dont le siège était situé à la librairie Francès devenue librairie Lagarde, il fut de ceux qui permettront au mouvement de rayonner dans le département. Ouvert à l’autre, à la différence et aux cultures venues d’ailleurs, il fit de Cahors la première ville mondialisée à l’orée des années 50. »
Et de conclure en évoquant l’actualité : « Puisse la clairvoyance de cet homme guider les pas de ses contemporains et inviter le présent à se souvenir que les frontières, si elles protègent et signent l’ancrage culturel des hommes, sont parfois les instruments du repli et du refus de la différence. Formons le vœu que la conviction mondiale du Docteur Sauvé et de son mouvement recouvre actualité et légitimité au sein du territoire mondial du Lot et partout en cette planète. Que le local soit synonyme d’ancrage et le monde terre des hommes. Cahors se sent prête à faire perdurer cet héritage. Il en va de notre culture autant que notre responsabilité. »