Cahors : La Compagnie Médiévale Cadurcienne vient d’être créée
Son fondateur, Rémy Prévost, ne manque pas de projets.
Oyez ! Oyez ! La Compagnie Médiévale Cadurcienne vient de naître. Rémy Prévost en est le fondateur et annonce la couleur pour le futur. Entretien.
> Medialot : quel est l’objectif de votre association ?
Rémy Prévost : La Compagnie Médiévale Cadurcienne a pour but de rassembler des passionnés d’histoire médiévale. Ensemble, nous allons redécouvrir l’histoire et le patrimoine cadurcien et lotois, et le faire revivre à travers des animations, des fêtes médiévales et la pratique de l’AMHE.
> M. : c’est quoi l’AMHE ?
R.P. : l’AMHE ou arts martiaux historiques européens, c’est la pratique de l’escrime médiévale. Nous apprenons le maniement des épées, boucliers, lances, haches, massues etc. Nous allons donc voir les gestes historiques ainsi que leur version moderne, adaptée à une pratique sécurisée. Bien que les armes soient non tranchantes, certaines sont en métal, et mal utilisées, nous pourrions nous blesser. C’est pour cela que l’AMHE s’adresse uniquement à des personnes majeures. C’est la seule restriction, nous acceptons aussi bien les hommes que les femmes, évidemment.
> M. : comment les entraînements se déroulent-ils?
R.P. : les entraînements sont découpés en deux grosses parties. Durant un premier moment, nous allons utiliser des armes plus soft, avec des mouvements simples, suivis de travaux en groupe. Et dans un deuxième temps, nous mettrons l’accent sur le maniement plus historique avec l’usage d’armes en métal, protections historiques et des gestes plus précis. Les membres choisissent de venir à une seule partie ou aux deux. Il n’y a pas de niveau, mais un état d’esprit et une ambition différente.
> M. : est ce que c’est dangereux?
R.P. : comme tout sport de combat, si l’entraînement est réussi, nous repartons avec quelques bleus, suivant le niveau de protection. Évidemment, l’usage des différentes armes ajoute un risque potentiel plus important que le combat à main nue. C’est pourquoi la sécurité est l’un des piliers de la pratique que je propose. « L’arrêté de coup » est la capacité à stopper une attaque à tout moment. On ne doit pas lancer une attaque sans pouvoir l’interrompre. C’est un point incontournable pour pouvoir rester dans la Compagnie. En faisant cela, la plupart des blessures sont évitées. Les blessures courantes sont similaires à la pratique d’autres sports comme le judo, la boxe ou le rugby.
> M. : pourquoi faire revivre l’histoire est si important selon vous?
R.P. : je pense que beaucoup de personnes ont une image fausse du moyen-âge à cause des historiens du siècle des lumières, et tous les clichés du cinéma moderne. Pour moi, c’est très important de ramener des bribes de vérité dans des flots d’erreurs. Ensuite, faire revivre l’histoire permet de mettre en valeur un patrimoine parfois délaissé. Nous avons la chance d’avoir pléthore de bâtiments anciens qui méritent d’être restaurés , entretenus et mis en avant. Enfin, l’archéologie a ses limites et de nos jours, la reconstitution permet de combler des trous dans nos connaissances du geste, du faire. Je pense évidemment à l’escrime mais aussi à l’artisanat.
> M. : avez-vous des projets ?
R.P. : bien sûr ! A moyen terme nous allons construire une charrette, et une pierrière (un genre de trébuchet à mains). Le rêve serait de proposer une fête médiévale à Cahors pour faire revivre toutes ses pierres qui nous entourent.
> M. : comment vous contacter?
R.P. : je serais ravi d’accueillir de nouveaux membres et de partager avec d’autres personnes intéressées. Je suis disponible sur Facebook (@compagniemédiévalecadurcienne), par email compagniemedievalecadurcienne@gmail.com ou par téléphone 07 80 60 10 28 ou chaque lundi de 20 h à 22 h à la Croix de Fer 24 av. Alphonse Juin 46000 Cahors
> Le 1er entraînement est programmé le 29 avril