Cahors : Inquiétude pour les parents de l’école Lucien Bénac…
Les soubresauts de la carte scolaire ne sont pas terminés…
Un collectif de parents d’élèves a été créé à l’école Lucien Bénac et vient d’adresser une lettre à la ministre de l’Education Nationale : « Nous sollicitons votre aide pour que les grands principes que vous défendez soient appliqués dans le Lot et notamment à Cahors Terre-Rouge et que la mixité sociale ne soit « ni un slogan, ni une chimère, ou un totem ». L’école Lucien Bénac est la seule de la ville située dans un quartier classé « nouveau quartier prioritaire bénéficiant de la politique de la ville ». Dans ce cadre-là vos services (DDSEN) ont attribué à l’école pour la rentrée 2015 un poste surnuméraire. Aujourd’hui ces mêmes services font machine arrière en concentrant des difficultés sur le quartier.
Ils prévoient pour la rentrée 2016 sur la même école :
– la suppression de deux postes d’EMF
– le déclassement d’école d’application en école élémentaire, de ce fait la décharge de direction passera de 100% à 25%
– l’implantation d’une ULIS école (unité localisée pour l’insertion scolaire)
L’école Lucien Bénac remplit pleinement son rôle : la mixité sociale est déjà une réalité , la réussite de tous les élèves est au cœur des préoccupations des enseignants, mais l’équilibre reste précaire.
A concentrer des difficultés et à retirer des moyens, c’est aux plus fragiles qu’on demande de nouveaux efforts, alors que d’autres écoles dans d’autres quartiers gardent leurs privilèges. Pour reprendre vos mots, à Cahors « certains comportements résidentiels creusent la pente de la ségrégation sociale et scolaire. » »
Ces parents expliquent leur démarche et leurs revendications : « Nous n’avons pas l’impression qu’il y ait eu des études réalisées au préalable pour l’implantation de l’ULIS. Il n’y a pas eu de dialogue. Au niveau des locaux, l’ULIS irait dans les locaux du RASED ce qui impliquerait que les enfants du RASED soient obligés d’aller dans les locaux de la maternelle. Ils sont en difficulté et on va les faire revenir chez les « petits ». A Lucien Bénac, il y a des élèves qui ont déjà besoin de beaucoup d’attention. La directrice qui était déchargée faisait beaucoup de médiation et on voit mal comment elle fera avec 25 % de décharge. Nous demandons un moratoire d’un an pour étudier les meilleures possibilités de l’implantation de l’ULIS, et pas forcément à Bénac, afin que les élèves soient accueillis dans des conditions idéales. Sur la décharge de la directrice, on a compris qu’ils cherchaient à récupérer des moyens, mais pourquoi seulement à Bénac en quartier prioritaire et pas sur d’autres écoles d’application où des directeurs ont une décharge à 100 % ? » Outre la ministre, des courriers ont été adressés à l’inspecteur d’académie, à la député, aux sénateurs. A suivre…
> La réponse de l’inspecteur d’académie. Guillaume Lecuivre est revenu sur le cas de Lucien Bénac : « L’inquiétude porte sur le déplacement de l’ULIS de Zacharie Lafage vers Bénac. Cela devenait compliqué de faire fonctionner 2 ULIS à Zacharie Lafage. C’est apporter une réponse à un besoin sur Terre-Rouge. Il ne faut pas avoir d’inquiétude sur les locaux, il y en a des disponibles. Du temps des écoles normales et de l’IUFM, Lucien Bénac était une école d’application. Dans le cadre de la réforme, cela n’existe plus. La directrice part en retraite et c’était l’occasion d’enlever ce label. Le nouveau directeur aura un quart de décharge. Les parents, le maire m’ont écrit à ce sujet. C’est un des ajustements prioritaires de rentrée pour augmenter le temps de la décharge. »