Cahors : En difficulté à cause des travaux, le boulanger de Cabessut va se retourner contre la mairie
La durée du chantier est un cauchemar pour le commerçant qui va poursuivre la municipalité devant le tribunal administratif.
29 juillet, les travaux battent leur plein place de la Croix et au début du cours Labrousse… « Trop, c’est trop ! C’est 18 ans de travail foutu en l’air en trois ans ». Installé depuis 1997, Bruno Dervillé, le boulanger de Cabessut en a gros sur le coeur. Il se tient devant son four, « le dernier four bâti de Cahors » et explique les raisons de sa colère : « Cela fait cinq ans qu’il y a des travaux. Après la rue de la Guinguette, les quais, on a atteint des sommets avec l’avenue Henri Martin…l’enfouissement des réseaux a d’abord duré 8 mois et les travaux de voirie ont débuté le 17 novembre 2014 et auraient dû s’arrêter le 30 juin…On est le 29 juillet, et cela devrait être fini la semaine prochaine. La conjoncture est compliquée mais les travaux nous foutent dedans. La grande majorité de nos clients viennent de Terre-Rouge, Bégoux…et ils ne peuvent plus accéder au quartier. Avant le chantier, nous tournions entre 120 et 150 clients jour, là on est à entre 40 et 60… »
Travail 7 jours sur 7 et pas de vacances depuis trois ans
L’artisan qui « travaille 7 jours sur 7 et n’a pas pris de vacances depuis trois ans » ne sait pas « comment ça va finir » : « Nous avions investi pour moderniser le magasin. On avait une apprentie que l’on n’a pas pu garder et une employée que l’on a été obligé de licencier. Pour l’instant, la banque s’est calmée grâce à la Chambre de métiers et un médiateur de la CCI…Les travaux vont s’arrêter mais une nouvelle phase va débuter avec l’IUFM en octobre et après ce sera la rue de la Croix…» La municipalité « venue aux nouvelles il y a seulement quinze jours »est pour le commerçant directement responsable, plus que l’entreprise à qui « on n’a pas infligé des pénalités de retard ». Et d’annoncer des suites judiciaires : « Nous allons monter un dossier et attaquer la mairie au tribunal administratif pour faire valoir nos droits, sauver nos emplois, notre entreprise. » L’adjointe à la mairie en charge de la voirie, Catherine Bonnet, est bien consciente du problème : «Nous mesurons les désagréments dus au chantier. Nous faisons le maximum pour que cela cesse rapidement. » A suivre…
> L’ancien Bistro entièrement tagué
« J’ai déposé le bilan en février dernier à cause des travaux. Personne ne pouvait se garer…Pour m’en sortir, il aurait fallu que je fasse quinze couverts de plus par jour » regrette Jeff, l’ancien patron du Bistro de Cabessut, redevenu cuisinier dans un village de vacances en Charente-Maritimes. Depuis quelques jours, l’ancien restaurant a vu sa façade entièrement taguée de noms d’oiseaux et autres…