Cahors : Echanges musclés autour du budget et un brin de Pagnol au conseil municipal
La séance a eu lieu ce 2 avril.
Après le ROB (Rapport d’Orientation Budgétaire) vient toujours le budget… La moitié des délibérations de la séance du conseil municipal de ce mardi 2 avril était consacrée à l’adoption des comptes administratifs et des différents budgets.
Pour faire passer cette amère pilule chiffrée, Vincent Bouillaguet, l’adjoint aux finances, a essayé de vulgariser l’ensemble via une série de tableaux homéopathiques. Pendant la vulgate, l’opposition piaffait d’impatience et n’attendait que la fin du power point pour sonner la charge.
« Cela va de mal en pis ou Charybde en Scylla si vous préférez en Grec. Il y avait trop de charges, trop d’investissements, trop de dettes et trop d’impôts et bien maintenant, il y a encore plus de charges et d’investissements et pire moins de subventions que prévu et donc beaucoup plus d’endettement et toujours autant d’impôts à quelques euros près » a fustigé Jean-Luc Maffre pour Les Républicains. Brigitte Rivière en a profité pour « s’attacher à des considérations plus générales sur ce mandat qui est bien avancé : « Rendre attractif le centre-ville est louable, mais si les Cadurciens n’ont pas les moyens de dépenser plus, ce sera vain. Certes il y a eu baisse des taxes mais il eut été souhaitable, étant donné la baisse symbolique, 5 à 10 euros par foyer et par an, de faire preuve de plus d’humilité. C’est donc dans cette idée de désendettement que nous nous sommes opposés au projet du cinéma qui nous paraît surdimensionné. Un autre point que je souhaite aborder, c’est le fait de disposer d’une majorité écrasante qui ne laisse pas de vraie place à l’opposition. Il eut été intéressant de travailler de façon plus collaborative, de voir dans vos opposants force de proposition mais ce n’est pas avec des commissions qui ont lieu la vieille ou l’avant veille du conseil municipal que cela est possible. Nous concernant, nous aurions eu une véritable ambition pour les Cadurciens : celle de miser sur ce qui est indispensable, la gestion de la potabilité de l’eau dans toutes les circonstances, désendetter et baisser fortement les impôts, créer un véritable choc fiscal. L’attractivité de Cahors ne peut se bâtir sur des mesures de façades. »
« Vous prenez les chiffres qui vous arrangent. Les chiffres sont validés par un comptable public » a rétorqué Vincent Bouillaguet rejoint par Michel Simon sur le dossier du cinéma : « Le budget du cinéma est acté, définitif, et ne bougera pas d’un iota. C’est insupportable ces malversations de chiffres. » « Je note que Madame Rivière est déjà en campagne » a souligné Geneviève Lagarde. Jean-Marc Vayssouze, le maire, a repris la main pour conclure : « Vous avez souhaité juger de manière générale comment nous gérions cette ville. Je me permets de juger donc votre opposition. En 6 ans, vous avez privilégié une opposition systématique. Vous avez agité des chiffres fantaisistes, comparé des choses incomparables. Vous avez agité les peurs. Je n’ai jamais eu Mme Rivière de propositions, d’engagements de votre part, c’est donc difficile de les reprendre. Nous avons baissé la fiscalité de – 0,5 % et de – 1 % cette année. C’est historique et c’est symbolique mais citez moi une ville en Occitanie qui a baissé ces taux de fiscalité. Il n’y en a pas. »
Les votes de tous les comptes administratifs et des différents budgets ont rappelé la pesanteur des chiffres de cette soirée d’avril. Une nouvelle passe d’armes a éclaté au moment du vote des taux. Les Républicains ont voté contre et le premier magistrat a réagi de suite : « L’histoire retiendra que vous avez voté contre la baisse de la fiscalité. » « Elle n’est pas suffisante… » a répondu Jean-Luc Maffre. Un échange savoureux, théâtral entre Vincent Bouillaguet et Jean-Luc Maffre a suivi :
Vincent Bouillaguet : « Pendant des années, vous avez voté contre la non augmentation des impôts et là vous votez contre la baisse des impôts, j’en déduis que vous ne pouvez voter que pour l’augmentation des impôts. »
Jean-Luc Maffre : « Là, c’est vraiment du Pagnol… »
Vincent Bouillaguet : « Excusez-moi je suis comptable… »
Jean-Luc Maffre : « Dans comptable, il y a table »
Vincent Bouillaguet : « Vous le mettez dans quel compte »
Les échanges musclés se sont achevés par le vote du budget… adopté à une majorité écrasante.