Cahors : 0 % d’augmentation des taux, fighting spirit, et « le maître d’école et les petites filles » au conseil municipal
Le budget primitif était le plat de résistance de la séance du 12 avril.
Vincent Bouillaguet, adjoint aux finances, a présenté les comptes administratifs et de gestion au sprint » avant de décortiquer les budgets primitifs, power point à l’appui. Malgré la volonté de vulgariser cette avalanche de chiffres, force est de constater que l’assistance oscillait entre douces rêveries et plongées sur les téléphones portables. Certains élus avaient quand même sorti les lunettes pour étudier les tableaux…La conclusion d’un « budget proposé avec 0 % d’augmentation des 3 taxes locales » dans un contexte difficile a mis le feu à l’opposition.
Brigitte Rivière des Républicains a expliqué pourquoi elle ne voterait pas le budget amenant le débat sur le terrain politique : « Vous communiquez constamment sur le 0% d’augmentation d’impôts mais les Cadurciens peuvent aisément constater sur leur feuille d’imposition qu’en 2015 par exemple il y a eu 2,2 % d’augmentation. Chaque année le gouvernement augmente les bases locatives de 1%, cette année c’est pire. La réalité c’est que l’on navigue à vue, et que ces mesures dont vous vous dédouanez, résultent bien de l’action d’un parti que vous soutenez. » Elle n’a pas manqué de critiquer certains investissements comme le CHAI, les abords du pont Valentré ou les études sur le futur multiplex. Et de conclure : « Ce budget est caractérisé par sa dégradation et son incertitude. » Yannick Le Quentrec de Cahors à Gauche a insisté sur la baisse des dotations d’Etat : « On est à – 600 000 euros, et vous nous dîtes que tout va bien, c’est magique ! » Isabelle Eymes de @ Cahors l’Humain d’abord, s’est aussi montrée critique : Vous restez sur votre ligne et c’est bien logique puisque vous accompagnez la politique impulsée par le gouvernement. D’un autre côté il vous faut faire avec un budget contraint, et vous nous annoncez que ce sera pire que prévu, et que vous n’avez pas de baguette magique quoi qu’on en dise. Vous le faite somme toute plutôt intelligemment de votre point de vue que je ne partage pas bien entendu. A la marge, je vous fais grâce cette année de l’épisode Cahors-plage, de ses tonnes de sable et de ses 340000 euros de financement mais je persiste à dire que la formule devrait être réétudiée. » Michel Simon, le premier adjoint, n’a pas tardé à répondre rappelant l’héritage laissé par l’ancienne municipalité notamment le parking souterrain : « Une ville qui n’investit plus est une ville morte. Malgré tous vos artifices de présentation, les taux d’imposition n’ont plus augmenté depuis 8 ans. » Brigitte Rivière est alors sortie de sa réserve : « Arrêtez de nous gronder monsieur Simon. Nous ne sommes pas des petites filles, monsieur Simon, et vous n’êtes pas notre maître d’école. Il va falloir vous habituer à entendre des critiques. »
Après une nouvelle série d’échanges vifs, Jean-Marc Vayssouze a sifflé la fin de la récréation : « En matière de dotations, ce sont 684 599 euros que nous perdrons rien qu’en 2016. Cela correspond, en une année, à une baisse de 27,7 % du produit que perçoit la collectivité au titre de cette dotation. Alors, nous n’avons d’autres choix que de nous battre et de nous battre encore pour diminuer les dépenses de fonctionnement, diminuer les charges de personnel et optimiser les recettes. De l’autre côté, nous avons pris le parti , assumé, de maintenir un programme offensif en matière d’investissements. Pour y parvenir, là encore nous nous battons. Je rappelle que l’encours de dette a diminué de 12 % entre 2009 et 2015 : une première dans cette ville. Nous nous désendetterons encore cette année, de l’ordre de 700 000 euros. » Tous ces efforts permettent de proposer à votre approbation, le vote, pour la 8ème année consécutive, de 0 % d’augmentation des taux d’imposition. » Et de conclure en caractérisant ce budget : « Entre maîtrise et ambition. »
> 7 délibérations pour solliciter des aides de l’Etat complémentaires. Mise en lumière du patrimoine de Cahors, aménagement de l’aire de Saint-Mary, rénovation du centre de loisirs de Terre-Rouge, réhabilitation énergétique des bâtiments de la ville, mise aux normes accessibilité, installation d’une chaufferie bois aux serres, projet de rénovation du musée…Ces 7 délibérations ont été votées d’un seul bloc pour obtenir des fonds supplémentaires de la part de l’Etat. « On espère avoir des réponses d’ici trois mois. Si nous étions entendus, cela constituerait un appui non négligeable pour la collectivité » a précisé le maire.