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Aux assises, un quadragénaire fraichement sorti de prison jugé pour le viol d’une fillette de 6 ans


La cour d’assises de Cahors s’est ouverte ce lundi sur une première affaire de viol sur mineur. D’autres, toutes plus sordides les unes que les autres, suivront pendant deux semaines.

Il encourt la réclusion à perpétuité. L’homme qui est jugé depuis ce lundi 29 janvier 2024 par la cour d’assises de Cahors a quarante ans. Il est accusé d’avoir violé une fillette de 6 ans. Ce n’est pas la première fois qu’on lui reproche de tels faits : au moment de l’affaire, il venait de purger une peine de 10 ans pour viol, tentative de viol et violences.

Les faits se sont déroulés à Lanzac le 5 mars 2022. Ce jour-là, la victime, sa petite sœur de 2 ans, et leurs parents sont en visite chez leur grand-père. La compagne de ce dernier est également présente, ainsi que le fils de celle-ci, Anthony G. Après le déjeuner, alors que les adultes vaquent à leurs occupations, Anthony G. entraîne la petite fille de 6 ans dans sa chambre. Là, il lui aurait embrassé la bouche et le sexe après lui avoir retiré son collant et sa culotte et se serait frotté contre elle. La fillette évoque également une pénétration digitale. En revenant auprès de sa mère, elle lui raconte immédiatement « le jeu » auquel elle a joué avec Anthony G, alors même que celui-ci lui aurait ordonné de se taire. Confronté, le quadragénaire nie tout en bloc. Les parents se rendent alors avec leurs enfants à la gendarmerie de Souillac pour déposer plainte. Placé en garde-à-vue le jour même, l’homme est en détention depuis. Selon l’expert psychiatre, toute affabulation de la fillette est à exclure en raison de son âge et de l’absence de connaissances sexuelles. De plus, l’ADN de l’homme est retrouvé sur sa culotte. Au fur et à mesure des auditions, les versions d’Anthony G. évoluent. Il finit par reconnaître les baisers et les caresses, presque tout à l’exception de la pénétration. Lors de son dernier interrogatoire, il explique même que, le jour des faits, c’est la vision de la mère en train de changer la couche de la petite sœur âgée de deux ans qui a réveillé ses pulsions. La dernière expertise psychologique menée en 2020 alors qu’il était en détention ne relève aucune pathologie psychiatrique mais note un trouble grave de la personnalité et un risque de réitération.

Cette première journée d’audience était consacrée à l’examen du parcours de vie et de la personnalité d’Anthony G. Du récit livré par l’enquêtrice de personnalité – à qui l’accusé n’a jamais voulu parler -, il ne ressort aucun traumatisme d’enfance, si ce n’est le divorce de ses parents. Pourtant, selon les dires de ses deux parents, tout a basculé à l’adolescence quand le jeune homme commence à consommer du cannabis. C’est aussi le moment où son père refait sa vie auprès d’une nouvelle femme avec qui il a une petite fille. La cohabitation avec l’adolescent devenant très compliquée, les parents décident de l’aider à prendre son indépendance et lui financent un appartement alors qu’il n’a que 17 ans. « J’ai eu l’impression de vivre mon adolescence dans une parenthèse, dans une bulle. A 18 ans, je ne savais pas quoi faire de ma vie », raconte Anthony G. Il enchaîne donc les missions d’intérim de courte durée. Sa vie amoureuse n’est pas plus glorieuse : ses parents évoquent une première relation toxique qui l’aurait laissé brisé. Dans le box, Anthony G. confirme qu’il n’a connu que très peu de femmes. A l’âge de 26 ans, il est condamné pour avoir agressé sexuellement une femme dans la rue. Quatre ans plus tard, en 2013, il réitère. Cagoulé, en pleine nuit, il frappe une inconnue au visage et la viole en pleine rue, puis la ramène chez elle. Il écope de dix ans de réclusion criminelle et d’un suivi socio judiciaire. « Quel sentiment avez-vous ressenti avant de commettre ces différents faits ? », questionne le tribunal. « De la frustration, de la colère, de la vengeance et un élan vital, ce que vous appelez pulsion sexuelle », répond Anthony G. S’il reconnait la plupart des faits, l’homme rechigne à prononcer le mot « viol ».

Longiligne, le front dégarni et des dreadlocks grisonnantes rassemblées en catogan, Anthony G. semble impassible tout au long de l’audience. « On a le sentiment que vous n’êtes pas affecté », avance l’avocate des parties civiles. « C’est certainement ma personnalité. Je ne vais pas m’effondrer en larmes devant la cour », rétorque-t-il. Le seul moment où il semble s’éveiller un peu est quand son père s’avance vers la barre. Avant son témoignage, les deux hommes échangent un long regard. « C’est la deuxième fois que je suis dans une cour d’assises pour des affaires qui concernent mon fils, beaucoup de choses s’entrechoquent dans ma tête : un sentiment de malaise, de honte pour lui, de dégoût et de culpabilité… Je pense qu’il est malade, et je le lui redis en le regardant dans les yeux », confie son père devant le tribunal et les jurés. Quand on lui demande s’il pense que son fils serait capable de tuer, il prend un temps de pause puis répond : « sincèrement, oui ». Ce retraité de 68 ans raconte également que son fils lui aurait confié une fois, lors d’une visite en prison, qu’il avait des penchants pédophiles. « Je me suis souvent demandé pourquoi j’avais zappé cette information : est-ce que je l’ai oublié ou est-ce que j’ai préféré ne pas y croire ? Parfois on a envie de mettre la poussière sous le tapis, on ne pense pas que l’irréparable puisse arriver », se désole-t-il.

C’est ensuite au tour de son ancienne « meilleure amie » de témoigner. Après une brève liaison sexuelle dix ans auparavant, les deux étaient restés en très bons termes . Même quand Anthony G. échoue en prison pour viol. « Par loyauté, j’ai gardé contact avec lui. Il avait toujours été là pour moi, je ne me voyais pas l’abandonner », murmure-t-elle à la barre. La jeune femme entretient donc une liaison épistolaire avec celui qu’elle surnomme « son journal intime vivant » pendant plusieurs années, jusqu’au jour où celui-ci lui déclare sa flamme. Rejetée par celle qu’il décrit comme « la femme de sa vie », il devient de plus en plus menaçant et tourmenté dans ses lettres. « Il exprimait son obsession pour moi, ses fantasmes de tuer et de violer des femmes. J’avais des crises de panique, je ne savais pas quoi faire de ses écrits », raconte-t-elle, la voix encore marquée par l’émotion. En tout, elle reçoit près de mille pages de sa part. Dans l’une d’entre elles est notamment écrit : « Sans toi, je ne sais pas ce qui m’empêchera de devenir un sociopathe, un meurtrier ». Les lettres se sont ensuite transformées en appels, toujours aussi agressifs. A bout, la jeune femme dépose alors plainte pour menaces et harcèlement. En 2022, Anthony G. est condamné en appel à trois ans de prison. « C’est quelqu’un qui ne se soumet pas aux règles de la société », ajoute-t-elle « Il a une grande estime de lui et un ego surdimensionné. Quand je lui ai rendu visite en prison pour la première fois ce qui m’a choqué c’est qu’il ne montrait aucun remords, aucune culpabilité pour ce qu’il avait fait ».

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