Atténuation et adaptation au changement climatique : L’état de la situation dans le Lot
La concertation départementale de la COP Occitanie a eu lieu 6 mars 2025.
Le Lot est un des départements d’Occitanie les plus affectés par le changement climatique. D’ici 2100, les températures devraient augmenter de 4°C en moyenne, le département devrait connaître entre 20 et 25 jours de grande chaleur chaque année (contre 2 à 3 actuellement), et 10 à 20 jours en plus de risque significatif d’incendie, il devrait avoir moins de pluies avec un risque que ces dernières soient plus concentrées l’hiver et moins fréquentes l’été, obligeant à des restrictions d’eau plus importantes.
La concertation départementale de la COP Occitanie du 6 mars 2025, co-présidée par la préfète du Lot, Claire Raulin, et le vice-président du Conseil régional d’Occitanie, Vincent Labarthe, a d’abord fait un bilan des actions prises dans le département pour atténuer le changement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui jouent un grand rôle dans les dérèglements climatiques.
Plus d’une centaine d’actions ont été identifiées en 2024 dans le département pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, tels que la réhabilitation de bâtiments dans les centres, la rénovation thermique des logements (7,5 millions versés au titre de MaPrimRenov’ en 2024), une meilleure gestion des haies et de la biodiversité, un accompagnement renforcé pour la gestion des forêts, véritable puits de carbone, des démarches pour réduire les prélèvements en eau. Ces actions sont essentielles, alors que le Lot représente 2,9 % de la population d’Occitanie, mais émet 4,2 % des émissions de gaz à effet de serre de la région, du fait notamment du poids pris par les déplacements et le nombre de logements sans rénovation thermique. Ces actions déjà largement mises en œuvre dans le département vont être amplifiées, en vue de respecter l’objectif en 2030 de réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 et en 2050 de 100 %.
Au-delà de ces efforts, cette réunion a permis d’identifier les actions complémentaires pouvant être prises pour s’adapter au changement climatique et à ses effets, compte tenu de la hausse des températures et des moindres pluies.
Le diagnostic des vulnérabilités conduit par le Conseil départemental, avec le soutien de l’État, identifie notamment comme principaux impacts l’augmentation des îlots de chaleur, des effets accrus sur la santé des personnes âgées et vulnérables, une probabilité renforcée d’inondations et d’incendies et des impacts sur l’environnement, l’agriculture, l’industrie, le tourisme, les autres activités économiques, la biodiversité et la disponibilité de la ressource en eau.
Pour s’adapter à ces changements, des actions sont engagées dans les domaines suivants :
– s’agissant du logement, les travaux vont se poursuivre pour assurer la rénovation thermique des bâtiments pour assurer le confort d’hiver comme d’été, favoriser la rénovation des logements vacants et le réaménagement des centres-villes et bourgs pour limiter les îlots de chaleur, mieux protéger les bâtiments abritant des personnes vulnérables, penser la ville et le village de demain capables de par leur organisation et leur habitat de faire face à des chaleurs plus fortes.
– en ce qui concerne les mobilités, les travaux se poursuivent pour développer le recours aux véhicules électriques, au train, au vélo et au co-voiturage, à travers plusieurs projets notamment de transports collectifs et de pôles d’échanges multimodaux que les collectivités ont lancées.
– l’adaptation de nos activités économiques au changement climatique est un enjeu de premier plan. Le travail est déjà bien engagé avec la profession agricole pour développer les techniques et les activités permettant de s’adapter : gestion adéquate des sols, nouveaux modes d’agriculture et d’élevage, renforcement de l’autonomie fourragère des élevages, développement du stockage de l’eau de pluie. L’industrie poursuit par ailleurs la décarbonation de ses activités pour émettre moins de carbone, l’adaptation de ses modes de production aux effets du changement climatique et le développement de technologies vertes, comme par exemple le moteur électrique. La réflexion sur l’adaptation de l’offre touristique caractérisée notamment l’été par une majorité d’activités de plein air se poursuit par ailleurs.
– une meilleure prévention des risques devra être assurée face au plus grand risque d’inondation comme d’incendie mais aussi de gonflement d’argile par exemple. Les actions de sensibilisation de la population comme la préparation des services de secours seront renforcées et des mesures prochainement prises comme le renforcement des obligations légales de débroussaillement pour lutter contre le risque Incendie.
– le renforcement de la biodiversité, cruciale dans l’adaptation au changement climatique, sera assuré, notamment à travers la restauration des habitats naturels et l’augmentation des surfaces en aires protégées.
– la sécurisation de l’accès à la ressource en eau sera accrue, à travers les chantiers déjà lancés au plan départemental, tant s’agissant de l’accès à l’eau potable que du développement du stockage d’eau de pluie pour l’agriculture et d’un usage plus sobre de la ressource, y compris à travers la réutilisation de l’eau.
Les travaux vont se poursuivre entre les différentes parties prenantes tout au long de l’année, en vue d’alimenter également la feuille de route de la région Occitanie qui sera établie d’ici fin 2025. La prochaine réunion de la concertation départementale aura lieu à l’automne pour faire un bilan des actions entreprises et des pistes d’actions supplémentaires.
La conférence départementale des énergies renouvelables se tiendra par ailleurs en juin. Elle permettra de faire un bilan du développement de ces énergies, essentielles à la fois pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. Le Lot ne produit actuellement qu’un tiers de l’énergie, dont il a besoin, et nos efforts actuels en termes de développement des capacités de production d’énergie renouvelable doivent doubler, pour multiplier par trois nos capacités de production en 2030 et disposer de l’énergie dont nous avons besoin.