Agriculture : La profession lotoise sollicite Jacques Mézard
Les représentants de la Chambre d’Agriculture, de la FDSEA et des JA ont rencontré le ministre.
Les présidents de la Chambre d’Agriculture, de la FDSEA et des JA, accompagnés de représentants de la viticulture et de la nuciculture, ont rencontré Jacques Mézard, le nouveau ministre de l’agriculture, le 4 juin. Issu d’une famille originaire du Lot, celui-ci connaît bien le département et les problématiques du monde agricole.
> Gel
A peine nommé ministre de l’agriculture, Jacques Mézard, par ailleurs sénateur du Cantal, a accordé un entretien aux responsables lotois qui souhaitaient aborder les dossiers d’actualité préoccupants pour le monde agricole. Ceux-ci lui ont d’abord détaillé les graves conséquences du terrible gel de fin avril qui a détruit près de 80 % des récoltes de raisin, noix et châtaignes. Une catastrophe climatique d’une ampleur exceptionnelle qui exige un plan de soutien aux producteurs sinistrés lui aussi d’un niveau exceptionnel. La profession souhaite également la refonte du système d’assurance qui n’est pas du tout adapté à ce type de production.
> PAC
Deuxième sujet abordé, l’application de la Politique Agricole Commune dont la complexité est devenue … ingérable ! La profession souhaite une simplification indispensable tout en conservant son adaptation aux spécificités locales. Elle attirait particulièrement l’attention du Ministre sur les retards de paiement des aides par l’ASP (Agence de Service et de Paiement). Les agriculteurs ne comprennent plus l’accumulation des retards et la complexité des critères, des déclarations et des contrôles mis en place !
> Zone défavorisée
La redéfinition de la zone défavorisée était aussi abordée avec la nécessaire prise en compte de certains critères permettant de réintégrer les 14 communes manquantes de la vallée de la Dordogne. Un sujet très sensible pour les exploitants agricoles de cette région que Jacques Mézard connaît particulièrement bien.
> Eau et irrigation
La profession a insisté par ailleurs sur la problématique de l’eau d’irrigation en rappelant l’urgence de constituer de nouvelles réserves pour permettre aux agriculteurs de sécuriser leurs productions. Un thème qui a fait dire au ministre qu’on ne résoudra pas le problème de l’eau en empêchant les agriculteurs d’irriguer. Il soulignait d’ailleurs, de façon plus générale, la nécessité de communiquer davantage et positivement sur l’agriculture afin de rétablir les vérités et montrer son rôle dans l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement.
> Installation
Les jeunes agriculteurs sont revenus sur le dossier de l’installation pour réclamer la simplification de la démarche. Là encore, sa complexité dissuade aujourd’hui trop de candidats intéressés par le métier.
Enfin, la profession a insisté sur la faiblesse des prix agricoles et le manque de marges bénéficiaires pour les producteurs. Jacques Mézard a rappelé la prochaine tenue des états généraux de l’alimentation d’où doivent émerger des solutions concrètes pour ramener davantage de marges aux producteurs et stopper le déséquilibre de la répartition en faveur de l’aval, notamment la distribution. D’autres points ont également été évoqués comme le statut des exploitations équines au regard des aides PAC, ou encore les difficultés rencontrées pour la mise en oeuvre du projet de méthanisation de Gramat. De même, les travaux engagés en matière de lutte contre les ravageurs du noyer et du châtaignier à la Station de Creysse ont été présentés au ministre. C’est un dialogue franc et courtois qui s’est tenu en présence de la préfète du Lot et du directeur Départemental de Territoires. Il a permis d’aborder des sujets conjoncturels et de tracer des axes de travail sur les questions de fond qui renvoient à l’avenir de l’agriculture et du métier d’agriculteur. Les responsables professionnels ont apprécié le pragmatisme et le volontarisme du ministre de l’Agriculture.