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A Espère, cette maison qui protégea des dizaines d’enfants juifs de 1940 à 1943


Un site Internet retrace désormais l’histoire d’un home près de Cahors ayant accueilli et protégé quelque 80 enfants juifs durant la Seconde guerre mondiale.

Fondée à cette fin, l’association « Pour l’Histoire et la Mémoire de la Maison d’Espère » vient de mettre en ligne le site Internet www.maison-espere.fr consacré à l’histoire de ce home ayant accueilli et protégé des enfants juifs victimes des persécutions et donc de la Shoah…

Explications. Juin 1940. Des millions de Français fuient l’avancée allemande. Parmi les derniers arrivés, dans le Lot, un groupe d’une quinzaine d’enfants et leurs encadrants de l’Œuvre Israélite des Séjours à la Campagne (OSC). Ils ont quitté leur centre de Louveciennes, près de Paris. Orphelins ou placés par leurs parents en situation de précarité, avec les adultes, ils se dirigent d’abord vers le château de Mercuès. Cela ressemble presque à l’arrivée d’une colonie de vacances. Mais au fil des semaines puis des mois, le groupe s’enracine.

Mercuès, Douelle et enfin Espère

Après le château de Mercuès, il prend ses quartiers dans une maison plus adaptée de ce même village, avant de s’établir à Douelle, commune voisine, et enfin, au printemps 1942, il est accueilli au sein de la Maison Dupuy, dans le bien nommé village d’Espère. C’est aussi en 1942 que l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSÉ) prend le relais de l’OSC. L’organisme a accru considérablement son activité, notamment dans les camps de Gurs et Rivesaltes. Mais une fois exfiltrés les enfants dès lors séparés de leurs parents bientôt déportés, il faut en parallèle davantage de lieux de placement, dans des familles ou des institutions collectives.

Au sein de ce réseau, la maison d’Espère devient une « maison relais ». Certains enfants, français ou étrangers, ne font qu’y passer quelques jours. D’autres y restent de juin 1940 à décembre 1943. A cette date, en effet, la situation est jugée trop dangereuse. Le risque d’une rafle impose de partir. Les protégés du home lotois sont dirigés vers la Creuse, puis dans les Alpes en vue de passer en Suisse.

Quelques-uns furent hélas déportés par la suite

En l’état des archives disponibles, la maison d’Espère aura accueilli et protégé durant leur séjour quelque 80 enfants. Toujours selon nos recherches, quelques-uns seront hélas arrêtés puis déportés au printemps 1944. Mais il demeure que de 1940 à la fin 1943, ils auront été épargnés, choyés, et pour beaucoup scolarisés.

C’est l’histoire de cette maison, jusqu’alors seulement mentionnée dans certains ouvrages spécialisés que le site se propose de retracer, et c’est l’itinéraire de ces garçons et filles, enfants ou adolescents, orphelins pour la grande majorité, avant, pendant et après la guerre, que les chercheurs ont souhaité reconstituer.

Ils ont œuvré en citoyens soucieux de respecter la rigueur nécessaire au travail historique et ce faisant, de laisser témoignage de ces faits qui constituent un volet de ces années tragiques. Dans le Lot, ces enfants juifs ou considérés comme tels par le régime de Vichy et l’Occupant nazi ont pu vivre presque comme tous les autres enfants. Grâce à leurs encadrants et aux organisations de secours, grâce à la bienveillance de la population locale.

Une petite pierre apportée à un édifice plus large

« Ce travail aura duré quatre années, jalonnées évidemment de périodes peu fécondes, de doutes, sans compter certaines difficultés en raison notamment de la crise sanitaire, ou de retours tardifs de nos interlocuteurs. Ce fut un long puzzle, avec la mauvaise surprise parfois de constater qu’une pièce nous obligeait à revoir toutes les autres… » explique Philippe Mellet, journaliste indépendant, qui a conduit ce projet avec Nelly Blaya, photographe.

« Chemin faisant, nous avons constaté que peu d’enfants parmi ceux passés à Espère ne furent pas affectés, blessés, meurtris durablement par la Shoah et que pour eux, la guerre ne s’acheva pas en 1945 : quand des parents, frères, cousins ont été déportés, quand la paix revenue, une fratrie se disloque au moment de choisir une terre d’exil. »

« Cette histoire qui n’est qu’un chapitre d’une histoire plus large reflète cependant bien des volets de la Shoah, parfois méconnus : les dénaturalisations, les assignations à résidence, l’évolution de la législation du régime de Vichy… »

« Au fil de nos recherches, nous avons également mis en évidence quelques parcours d’exception, et sur le plan lotois, mis au jour des témoignages jusqu’alors inédits. »

« Ce devait être un livre, c’est un site Internet, car certaines pages sont encore blanches, certains épisodes de cette histoire sont encore à enrichir : un site pourra plus aisément être mis à jour… »

« Citoyens, bénévoles, nous avons œuvré avec rigueur, et ce travail est désormais accessible. Aux nouvelles générations de se l’approprier, ou pas, d’en tirer des enseignements, voire de nouvelles pistes de réflexion ou de recherche. C’est une petite pierre apportée à un édifice plus large. »

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