A Cahors, l’hôpital enclenche une nouvelle phase de transformation
Nouveaux locaux partagés avec les pompiers, IRM remplacée, services repensés : à Cahors, le mois de juin marque une nouvelle phase d’investissement pour l’hôpital. Quelques mois après l’arrivée de sa directrice Sonia Neurisse, les projets s’accélèrent pour renforcer l’attractivité médicale et l’offre de soins dans le Lot.
Le SAMU aux côtés des pompiers : ce sera chose faite le 12 juin. Dans une salle commune au sein du SDIS du Lot, huit postes de travail partagés permettront aux urgentistes de travailler à quelques mètres des opérateurs du 18. « Il n’y aura plus de transfert d’appel entre les « blancs » et les « rouges », note Thierry Debreux, chef du service des urgences. « On va gagner en efficacité, en coordination et donc en rapidité d’intervention. ». Autre étape clé : le remplacement de l’IRM, prévu d’ici fin juin, début juillet. Un chantier indispensable pour mettre à niveau le plateau technique.
Cette IRM neuve viendra s’ajouter à une série de transformations lancées en 2024. À commencer par la restructuration du service des urgences, dans un bâtiment jugé trop étroit pour répondre à l’évolution des besoins. En ligne de mire : une filière rapide pour les soins légers, un box pédiatrique plus spacieux, trois salles de déchocage, une pièce de débordements dédiée aux patients alités, « Nous allons moderniser les urgences pour optimiser la prise en charge des patients. L’objectif c’est qu’il n’y ait plus de patients dans les couloirs des urgences », explique Thierry Debreux.
En parallèle, un centre d’accueil de crise en santé mentale verra le jour. Le projet, porté par l’Institut Camille Miret, comptera trois chambres réservées aux personnes en souffrance psychique. « La première étape de l’opération est de libérer de l’espace », insiste Sonia Neurisse, directrice de l’établissement depuis janvier dernier. « Nous allons donc relocaliser temporairement les urgences dans un autre secteur de l’hôpital pour pouvoir lancer les travaux. »
> Une dynamique médico-sociale relancée
Mais repousser les murs ne suffit pas. Il faut aussi des équipes de professionnels. Là-dessus, la direction affiche une certaine confiance. « Tous nos postes ouverts sont pourvus, y compris chez les internes », note Sonia Neurisse. Et si les jeunes médecins reviennent à Cahors, c’est aussi parce que l’hôpital compte bien prendre soin d’eux.
Les travaux du futur Campus Santé sont ainsi en bonne voie et devraient être finalisés d’ici début 2027. Au-delà des 27 studios qu’il proposera aux internes, des logements plus grands sont en cours de repérage pour les couples de soignants. L’idée : offrir un cadre de vie propice à l’installation durable. « On vend un hôpital à taille humaine, des équipes soudées, une vraie qualité de vie. Et on voit déjà les premiers effets positifs », affirme Sonia Neurisse.
L’établissement ambitionne également de devenir centre de référence dans le Lot pour la prise en charge de l’obésité. Le circuit est en train de se structurer, de la consultation de nutrition à la chirurgie bariatrique, en passant par l’endocrinologie et la médecine du sport. À l’horizon 2026, l’hôpital vise même l’installation d’un robot chirurgical, une première dans le département. « Il n’y en a pas dans le département. Il faut pouvoir offrir aux habitants les meilleures possibilités de prise en charge et pousser l’innovation, notamment sur la chirurgie viscérale, l’urologie et la gynécologie », avance Sonia Neurisse.
Et ce n’est pas tout. Un centre médico-judiciaire de proximité, comprenant notamment une unité d’accueil de l’enfant en danger, est à l’étude, avec la création d’une salle Mélanie pour les auditions d’enfants victimes de violences. « C’est un projet qu’on voudrait développer pour la fin de l’année, mais il faut encore trouver l’équipe, calibrer le bon temps de psychologue, de pédiatre, de médecin légiste », souligne Sonia Neurisse qui y travaille en collaboration étroite avec le parquet.
> Reste à équilibrer les comptes
La feuille de route est dense, mais l’hôpital doit aussi surveiller sa ligne budgétaire. « Notre trajectoire financière est encore très dégradée », reconnaît la directrice. « L’enjeu maintenant, c’est de constamment augmenter notre activité. Car un hôpital qui se porte bien c’est un hôpital qui peut investir dans l’innovation ». En clair : remplir les services, faire tourner les blocs, et stabiliser les finances.
En attendant, Cahors continue de gratter son retard. Les façades historiques vont être isolées, les toitures rénovées. La cour d’honneur sera bientôt végétalisée. Et les urgences n’auront plus tout à fait la même allure.