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Covid-19 : Point et défis pour le Château de Chambert 


Entretien avec Philippe Lejeune.

Philippe Lejeune, vigneron du Château de Chambert situé à Floressas, fait le point sur la situation en cette période de crise sanitaire et se projette déjà sur l’après-Covid. Entretien.

> Medialot : quelle est votre situation, un an après le début de la situation Covid-19 ?

Philippe Lejeune : Chambert a subi de fortes chutes de ses ventes aux restaurants et hôtels ainsi que certains marchés à l’export. Nous sommes peu présents en grande distribution, cela a donné une année 2020 très difficile en terme de revenu car Covid ou pas, nous avions toute l’équipe à travailler à la vigne. Chaque entreprise a souffert différemment, pour nous le plus difficile a été l’impossibilité de réduire les coûts d’entreprise malgré de grosses chutes de ventes.

> M. : cela remet en cause le futur de Chambert ?

P. L. : absolument pas. D’ailleurs cela confirme l’importance de notre travail entrepris depuis 15 ans avec un domaine en bio et biodynamie, une offre de réception des touristes avec des visites, des ateliers, un espace de restauration et aussi un espace pour de l’oenotourisme de particuliers et d’entreprises.

> M. : c’est beaucoup d’investissements, est-ce rentable l’oenotourisme ?

P. L. : l’oenotourisme est mal compris par beaucoup. Les fondamentaux sont d’offrir une expérience qualitative singulière, ce n’est pas à la portée de tous : il faut un lieu adapté, une offre cohérente et des investissements importants. C’est donc risqué si l’offre n’a pas un solide plan d’exécution ou manque d’ambition.

> M. : et l’offre Chambert est-elle aboutie ? Y-a-t’il des projets ?

P. L. : oui il y a des projets ! Nous avons un très gros dossier d’investissement dont nous espérons le financement. Ce projet va permettre d’ouvrir dés cet été et à l’année un restaurant à Chambert, sa cuisine ouverte sur la salle et vue sur les vignes va offrir une configuration vraiment agréable. L’espace dégustation sera revu pour encore mieux s’intégrer avec le pavillon suspendu sur les vignes. Enfin le château deviendra un hôtel/SPA dans une logique d’atmosphère d’hôtel particulier pour respecter l’histoire et la philosophie du lieu.

> M. : n’est-ce-pas risqué d’investir dans le contexte actuel ?

P. L. : il faut toujours investir en amont car tout projet demande du temps à se réaliser et se mettre en route. Ceux qui investissent maintenant seront les mieux préparés quand l’économie repartira sous un à deux ans. L’erreur serait surtout de ne pas se réinventer maintenant et uniquement espérer la reprise sans rien anticiper. 

> M. : quel est votre plus gros défi actuellement ?

P. L. : faire apprécier aux banques locales de Cahors la vision et le bien fondé de ce projet ! Ils ont un impact direct à dynamiser ou non la région en nous suivant dans ce projet ambitieux mais rayonnant et bénéficiant au grand Cahors. L’offre oenotourisme qualitative dans le Lot est très pauvre comparée aux voisins de bordeaux ou de la côte méditerranéenne et pourtant la région s’y prête merveilleusement ; il y a une réelle opportunité de niche. Pour préserver la beauté de notre région, rien de mieux que d’avoir des touristes plus rares mais dépensant plus que la moyenne. La région a de gros atouts pour être une destination nature qualitative mais pour fonctionner il faut plus de prestations à la hauteur, pour le moment il y a encore trop peu d’offres pour catalyser ce potentiel – Mercuès, Domaine de Saint-Géry… par exemple -. Il faut un tissu de chambres d’hôtes, d’hôtels, de restaurants qualitatifs raffinés… La cible n’est pas le grand luxe de la côte d’azur mais l’authenticité et confort que recherche le CSP+

> M. : en somme, vous avez confiance dans le futur ?

P. L. : j’ai confiance dans ma démarche qui n’a rien d’exceptionnel sauf de se passer dans le Lot ! J’ai assez d’éléments factuels pour savoir que ça va fonctionner ; Chambert est à l’écoute de son marché, c’est l’essentiel, le reste n’est que distraction et n’a aucun intérêt. Je souhaite à tous de mettre à profit cette période compliquée pour se réinventer et bien préparer l’après-covid qui tôt ou tard viendra. L’important pour chaque entreprise est de se concentrer sur le long terme ; ce travail de prospective est essentiel pour s’inscrire dans un futur durable.

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