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Sibelle, ma « référente de quartier »


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Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Ils sont 25 pour 17 quartiers, déjà « élus du conseil municipal ou, pour certains, citoyens investis et engagés dans la vie locale » (sic), et vont « participer à la construction de liens actifs entre les habitants et la collectivité ». Les référents de quartiers de Cahors viennent d’être « désignés ». « 17 quartiers ? Je ne savais pas qu’il y en avait autant… Presque le nombre d’arrondissements à Paris » commente apparemment sans se moquer ma chère protégée féline, fixant la carte de la ville et les photos des dits référents publiés dans le numéro du magazine de Cahors déposé dans notre boîte, bien que nous n’habitions pas à Cahors… C’est dire sans doute l’importance de l’information. « Pas besoin d’ironiser. Il n’y a rien de trop quand il s’agit de démocratie de proximité et de citoyenneté » me sermonne Sibelle. J’ai compris tout de suite. Cette lecture a produit un effet immédiat. Sibelle se verrait très bien désignée à son tour « référente de quartier » dans notre village.

Et elle, il n’y aurait pas besoin de lui passer un coup de fil ou d’envoyer un mail pour signaler une poubelle oubliée, un trou dans un trottoir ou un lampadaire récalcitrant. Elle prendrait tellement son rôle à cœur qu’elle arpenterait sans relâche les ruelles du vieux bourg, à l’affût du moindre grain de sable à même de gripper la mécanique de nos services publics, de la moindre contrariété agaçant tel riverain, du moindre courroux contre toute atteinte même involontaire, évidemment, à la sérénité légitime qui doit baigner le quotidien de notre humble commune. Je la laisse à ses ambitions. D’ailleurs, si elle venait à être désignée « référente », nul doute qu’il y aurait quand même, parfois, quelque relâchement. Que son investissement pourtant sincère serait de temps à autre concurrencé par sa nature première.

A l’instant, sur le bolet, tandis qu’un pâle soleil entame son combat matinal quotidien contre la brume, voilà ma tigresse domestique qui saute comme un cabri, ou comme une carpe, puis se fige, puis esquisse une rotation et recommence son étrange ballet. Elle chasse une souris ou je ne sais quel animal qui, suicidaire ou inconscient, tentait d’approcher notre logis. Elle a du flair, ma belle ! Alors justement, puisqu’on en parle. J’apprends que dans les Ardennes et dans la Creuse, des ingénieux techniciens un brin Géo Trouvetou ont mis au point des procédés pour fabriquer grâce à une simple imprimante 3D des pince-nez qui évitent la buée sur les lunettes due au port du masque. Je leur exprime toute ma gratitude. Certes conscient que la pandémie actuelle engendre des drames bien plus conséquents, des larmes et des angoisses évidemment nullement comparables, je confesse faire partie des simples citoyens qui, au quotidien, n’en peuvent plus : impossible de pénétrer dans le moindre supermarché ou même de m’installer au volant de la voiture sans qu’aussitôt, je sois plongé dans le brouillard.

« C’est quand même pas compliqué : tu positionnes le bas de la monture de lunette au-dessus de la bordure supérieure du masque et l’affaire est réglée » me répètent mes proches. Plus facile à dire qu’à faire. Je m’exécute mais rien n’y fait. J’ai un nez assez épaté. Pas épatant et franchement rédhibitoire. Vous me direz, ces temps-ci, un pince-nez aura également d’autres utilités. Il y a quelque chose de nauséabond dans l’actualité nationale et mondiale, et ce n’est pas seulement dû à ce satané virus. Des relents récurrents de haine, de bêtise. On ne débat plus, on s’invective, on s’agresse _ et pas seulement sur les réseaux sociaux qui ne sont jamais que le reflet d’un état d’esprit ambiant. Que faire ? Chacun ses antidotes. Chacun son pince-nez. Imprimé en 3D ou imprimé tout court. Mon labeur accompli, le soir venu, j’ouvre une parenthèse.

Dit autrement, j’ouvre un livre. Hier, les Carnets du grand chemin de Julien Gracq : « Les villages de la Sologne semblent souvent les communs, soignés et bien tenus, d’un château disparu dont se serait perdu jusqu’au souvenir. […] La rue et le trottoir semblent toujours fraîchement balayés. Ni étable, ni grange, ni même poulailler […], nul bétail, aucune occupation empoussiérante ou salissante. Mais de petits jardinets clos et souvent fleuris, un liseré de fleurs – pétunias, géraniums – à la jointure des murs et du trottoir. Ces villages où on circule si peu dans les rues ne parlent pas d’abandon ou de délaissement comme les villages évacués des Causses ou des Corbières, mais plutôt d’une activité cachée et à demi clandestine, qui fuirait de jour les lieux bâtis et coulerait silencieusement de l’aube à la nuit dans les bois, les landes, et les friches des alentours qui l’absorbent : on croit parfois traverser une campagne de réfractaires méticuleux qui, avant de prendre le maquis et de fermer boutique, ont repeint les façades, briqué les cuivres et lessivé les trottoirs. »

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