Cahors : Grève reconduite au collège Gambetta ce mardi
Le Dasen a réagi. Les élus FCPE ont également fait part de leurs demandes.
Ce lundi matin, 33 élèves seulement se sont présentés au collège Gambetta de Cahors. La grève a été suivie à plus de 95%.
Et l’équipe éducative de l’établissement de communiquer après l’assemblée générale du jour : « La décision de se mettre en grève a été décidée en heure d’information syndicale dès le vendredi où les personnels enseignants AED et vie scolaire ont pris connaissance par leurs représentants de l’échec de l’entrevue de mercredi dernier avec le Dasen. L’audience avec ce dernier avait été sollicitée dès le début de la semaine de reprise et avait pour but de l’alerter sur la situation sanitaire à l’intérieur du collège. Le nouveau protocole ne pouvant pas y être appliqué nous souhaitions lui faire part de la mise en danger des personnels, des élèves et de leurs familles. Entassés dans les cours dans les couloirs à la cantine, dans les études, surcharge de travail pour les agents, la vie scolaire, proximité des AESH avec les élèves… Si nous avons été écoutés, nous pouvons dire que nous n’avons pas été entendus : pour Monsieur Papillon la situation n’a rien d’inquiétant, les gestes barrières sont appliqués, il y a peu de personnes contaminées, il n’est pas question donc de réduire les effectifs. Peu après la même demande faite par les lycées a été entendue et à effectif égal nous ne comprenons pas de ne pas obtenir la même mesure. Les familles des élèves ont été prévenus et ont reçu le texte de la motion rédigé par les enseignants. Les associations de parents d’élèves comme la FCPE soutiennent notre mouvement, certains soignants parents d’élèves aussi En assemblée générale ce matin nous avons parlé de l’organisation du collège avec la moitié des effectifs, de mesures particulières à prendre pour les enfants de soignants et les élèves les plus en difficulté, mais aussi de nos difficultés à nous remettre en grève et de la déception d’être obligés d’en arriver là Nous ne faisons pas grève par plaisir, nous ne comprenons pas le refus de soutien du rectorat et du ministère et sommes conscients des difficultés pour certaines élèves de travailler en autonomie mais voulons éviter un reconfinement complet. La grève sera reconduite demain et nous nous associerons au mouvement national si des annonces ne sont pas faites allant dans le sens de nos revendications. » A suivre…
> Le Dasen, Xavier Papillon, a réagi à la situation : « Globalement, nous sommes très attentifs à l’évolution de la situation sanitaire dans les établissements scolaires du département. Les deux priorités sont : présence des élèves afin notamment d’éviter le décrochage, et assurer la sécurité des élèves et des personnels. Le protocole sanitaire mis en en place permet de répondre à cette double exigence et le contexte n’appelle pas à des mesures supplémentaires en collège et à l’école. On est sur une stratégie de contact tracing qui donne satisfaction. Sur Gambetta, il y a eu depuis la rentrée de septembre un élève positif sans aucun cas contact. Vendredi dernier, sur le dernier point, il n’y avait pas de nouveaux cas mais nous restons attentifs à la situation. »
> Déclaration des élus de la FCPE au conseil d’administration du collège Gambetta : « La crise sanitaire qui sévit en France depuis 8 mois met à mal les institutions et notamment l’institution scolaire. La succession de grèves depuis la rentrée de novembre témoigne de nombreuses difficultés des personnels au sein des établissements. Les parents eux-mêmes sont impactés socialement, économiquement, psychologiquement et pour certains d’entre eux au niveau de la santé. En effet, les difficultés économiques (absence ou perte de travail, chômage technique) mais également les difficultés liées au travail (nouvelle organisation) rendent leur quotidien compliqué. Le confinement a généré beaucoup de pression, mêlant nécessité de surveiller leurs enfants et de les accompagner dans leur scolarité à l’accomplissement de leurs activités professionnelles. Plusieurs d’entre vous ont témoigné auprès de nous de ces problèmes. Les angoisses des enfants ont également donné lieu à de nombreux retours. Face à l’évolution des chiffres de la COVID, le président et le ministre de l’éducation ont annoncé de nouvelles mesures parmi lesquelles un protocole sanitaire renforcé dans les établissements scolaires et jeudi dernier, la possibilité pour les chefs d’établissements des lycées de limiter la présence des élèves dans les locaux (sous condition de maintenir 50% des enseignements en présentiel). Les enseignants du collège Gambetta, ont rencontré en notre présence, mercredi dernier, le directeur des services de l’éducation nationale dans le département du Lot (DASEN), Xavier Papillon, pour lui faire part des difficultés de mise en place du protocole sanitaire au sein du collège Gambetta et lui proposer des aménagements. Le protocole sanitaire est en l’état inapplicable, compte tenu de la configuration du collège, des effectifs importants et du manque de moyens en personnel : impossibilité d’avoir une salle par classe, impossibilité, en dehors de la cantine de désinfecter régulièrement les salles (par manque de moyens humains), impossibilité de se laver régulièrement les mains par manque de toilettes (les toilettes sont surveillées en raison des dégradations), conditions inconfortables en temps de pluie pendant les heures de permanence (fermées pour éviter le brassage) et de pause méridienne compte tenu de l’absence de préaux, temps réduit de prise des repas de 20 minutes par classe. Il faut ajouter à cela l’absence actuellement de l’infirmière (réquisitionnée par la cellule covid de l’inspection académique) ; les élèves ayant des problèmes de santé n’ont d’autres choix que de se rendre à la vie scolaire. A l’instar du personnel enseignant, les représentants de parents d’élèves au Conseil d’administration de la FCPE estiment urgent de trouver un dispositif alternatif. Face à l’aggravation de la crise sanitaire, qui voit se fermer progressivement les différents espaces publics, il faut proposer une solution avant la multiplication des cas au collège Gambetta. Limiter le brassage par la réduction du nombre des élèves dans l’établissement au même moment, est une solution médiane qui permettra peut-être d’éviter le passage total à terme aux cours à distance, comme nous l’avons connu au printemps avec les difficultés liées. Dans un même temps, nous souhaitons, en cas de réduction des effectifs en présentiel, que soient connues et prises en compte les problèmes des parents afférents : aux mauvaises connections, aux manques d’équipements informatiques (combien d’ordinateurs pour combien d’enfants ?), à leurs conditions de travail qui induisent des difficultés d’accompagnement (que deviennent les plus jeunes élèves que les parents ne peuvent garder ?) Les parents d’élèves dans ce cadre veulent :
– connaître précisément l’organisation du temps de travail des élèves en dehors des cours suivis dans l’établissement ;
– que les travaux soient répartis sur la semaine en lien avec les professeurs principaux pour éviter les situations de tension dont certains parents nous ont fait part au printemps, ne pouvant accompagner leurs enfants que sur un temps restreint.
– qu’une solution soit envisagée pour accompagner les élèves les plus fragiles qui sont les plus affectés par une organisation pédagogique hors établissement.
– que soit organisé un accueil au sein de l’établissement pour les élèves qui ne peuvent être gardés par leurs parents compte tenu de leur activité professionnelle (soignants, autres activités professionnelles).
La FCPE demande le recrutement d’enseignants pour permettre les cours en demi-groupe et consolider les apprentissages après les difficultés du printemps dernier ; il y va du droit fondamental à l’éducation de nos enfants dans l’école de la République. Nous sommes conscients qu’en dehors de cette solution de recrutement massif d’enseignants, vers laquelle s’orientent des pays voisins (Italie, Espagne), les organisations temporaires limitant la présence des élèves dans l’établissement ne peut être totalement satisfaisante mais il convient de rechercher la moins pire des solutions au regard des conditions sanitaires et éducatives. »