Grippe aviaire : « Un sacrifice insoutenable » pour les Jeunes Agriculteurs, la FDSEA et la Chambre d’agriculture
Le plan ministériel ne passe pas…
Les Jeunes Agriculteurs, la FDSEA et la Chambre d’agriculture n’ont pas tardé à réagir après l’annonce du ministère de l’agriculture de geler la production des élevages afin de stopper l’épidémie de grippe aviaire : « L’annonce du plan ministériel a frappé de stupeur l’ensemble des filières avicole et palmipèdes gras lotoises. La brutalité de cette annonce, associée à l’opacité de la gestion de cette épizootie depuis plusieurs semaines, provoque de vives réactions chez les éleveurs. Jeunes Agriculteurs, FDSEA et Chambre d’Agriculture du Lot ne peuvent que s’associer à ces manifestations d’inquiétude et de colère. Il est vrai que dans notre département, ces productions cohabitent avec d’autres ateliers qui subissent également des crises sévères. Nombre d’exploitations connaissent des situations d’extrême fragilité. En outre, l’annonce occulte totalement l’impact financier des décisions prises. Il est inconcevable que cette dimension ne constitue pas un préalable aux décisions communiquées par les pouvoirs publics. Les conséquences seront énormes parce qu’elles vont toucher tous les acteurs de ces filières: accouveurs, éleveurs, gaveurs, salariés, abattoirs, producteurs-transformateurs à la ferme. L’ampleur et la durée du vide sanitaire imposé vont entraîner inévitablement des incidences qui seront insurmontables pour les maillons les plus faibles de cette filière. Juger de l’efficacité dans le domaine sanitaire du plan annoncé par le Ministère est hasardeux, compte-tenu du déficit d’information sur le sujet. Toutefois, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur le traitement particulier qui est infligé aux éleveurs du sud-ouest. Ils ont le sentiment d’être sacrifiés au profit de groupes et d’intérêts agro-alimentaires européens. Face à une telle crise, l’heure est venue de poser avec toute la détermination nécessaire la question des capacités d’intervention de l’Europe dans la gestion de telles situations de crise. Il est de sa responsabilité, non assumée jusqu’à présent, d’intervenir financièrement aux côtés de l’Etat Français pour préserver les outils de production, le savoir-faire et l’activité économique indispensables à la ruralité dans nos territoires du Sud-Ouest. L’évaluation des incidences économiques du plan ministériel va probablement atteindre les 500 millions d’euros, considérant qu’il faudra compenser l’absence de production, les chômages techniques, les pertes de marché, la gestion de l’assainissement des élevages, etc… Toutes les démarches sont engagées, sans délai, par JA, FDSEA et Chambre d’Agriculture du Lot, pour exiger que les pouvoirs publics assument toutes leurs responsabilités. »
> 300. C’est le nombre d’éleveurs de la filière dans le département.