Cahors : Ciné-classic Andrzej Wajda au Quercy
La séance est programmée ce jeudi, à partir de 18 h 30.
Pour la dernière soirée Ciné-Classic de l’année, les cinémas de Cahors rendent hommage ce jeudi 12 décembre au Quercy à Andrzej Wajda, un des plus grands réalisateurs polonais. Mort en 2016, il incarnait le renouveau du cinéma polonais entamé dans les années cinquante avec des films jetant un regard critique sur la Pologne.
> Au programme :
– à 18 h 30 : Kanal (Ils aimaient la vie), sorti en 1957 (Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes cette année-là).
1944, ultime résistance des Polonais de Varsovie contre l’occupant. Acculés, épuisés, et encerclés par les Allemands, un détachement de soldats est contraint de fuir par les égouts pour rejoindre le centre-ville où les combats se poursuivent encore. Tous ont une histoire, tous ont peur de mourir, tous ont tellement envie de vivre. Mais les égouts ressemblent de plus en plus à un piège… A tort, peu connu et peu commenté, Kanal est un chef-d’oeuvre d’une grande noirceur, mêlant naturalisme et surréalisme. Sa photographie en noir et blanc sublime l’image et renforce cette sensation d’étouffement qui accompagne les personnages errant dans le labyrinthe des égouts. Rarement un film n’a créé de sensation de perte de repères et d’enfermement aussi forte (claustrophobes, prenez garde). La quête de liberté des personnages a tout d’une tragédie grecque, les drames individuels rejoignant le malheur collectif dans une métaphore politique : la dislocation des membres qui se perdent dans les égouts symbolise la déstabilisation de l’unité nationale soviétique.
– A 21 h : Cendres et diamant, sorti en 1959.
1945, jour de l’Armistice dans une petite ville polonaise, au cœur des combats entre communistes et nationalistes. Un de ces derniers, Maciek, jeune mais aguerri par la lutte armée, reçoit l’ordre de tuer le nouveau secrétaire général du Parti. Mais un mauvais renseignement lui fait assassiner des innocents. Il attend un nouvel ordre lui permettant d’achever sa mission et, au gré de ses déambulations dans cette petite ville, il rencontre une serveuse de bar avec qui il va vivre une liaison fulgurante… Maciek, caché derrière ses lunettes noires, a de faux airs d’Elvis et de James Dean. Nonchalant, il oscille entre son côté bad boy et enfant perdu. Blasé par la guerre, dans un monde habité par la peur, il est habitué au meurtre et à la violence. Ici, l’héroïsme a un goût amer. Pas de justifications psychologiques, pas de choix abstraits : tout est action, et par là, Wajda annonce une modernité et une liberté qui s’exprimera dans le cinéma de la Nouvelle Vague française. Le noir et blanc de l’image, donc le contraste ressort superbement grâce à la restauration de la pellicule, rappelle le titre du film, qui unit une noirceur volatile, la cendre, le monde passé détruit par les flammes, et le diamant, la blancheur dure, éclatante, pure, impossible à souiller. La guerre et l’espoir.
> Chaque film est précédé d’une présentation et d’un court-métrage !
> Tarifs : 5 euros 50 le film, 9 euros les deux films.
> + 7 euros le plateau de tapas à commander avant la veille (à la caisse des cinémas, par mail abc.cahors@orange.fr ou 05 65 30 17 74)
Photo Copyright Malavida