Tics et clics de campagne
Nouvelle chronique sur les réseaux sociaux de Philippe Mellet.
– Il fut un temps où à l’aube d’une campagne électorale, le premier réflexe du ou des candidat(e)s était de louer un local, de peaufiner un slogan, de courir les allées des marchés avec des tracts tout juste sortis des presses, d’imaginer une affiche avec une belle photo… En 2019, cela ne suffit plus. Il faut aussi avoir les bons tics pour générer les bons clics. Et gare aux retardataires. En matière de communication digitale, deux précautions valent mieux qu’une. Première surprise en préparant cette rubrique consacrée aux municipales sur Cahors : le nom de domaine cahors2020.fr a d’ores a été réservé. Mais le site n’est pas encore ligne. Alors qui a donc anticipé et préempté cette dénomination explicite ?
– Ce n’est pas a priori le maire sortant Jean-Marc Vayssouze-Faure qui sollicitera en mars prochain un troisième mandat. Son site Internet comme sa page Facebook portent ses initiales : jmvf2000.fr ! Une photo aérienne de la ville enserrée par la boucle du Lot couverte d’un voile rose (seule allusion graphique à la couleur politique de l’intéressé, puisque les mots « gauche » et « socialiste » n’apparaissent nulle part), un slogan, « Décidons ensemble », rédigé de manière manuscrite, une vidéo, l’agenda des réunions… Tout est parfaitement pensé, le concept de « co- construction » du projet pour les six prochaines années étant décliné à l’envi. Sur le site comme la page Facebook (qui comptait 334 « J’aime » vendredi à l’heure d’écrire ces lignes), communication digitale oblige, l’interactivité est aussi à l’honneur. Aussitôt arrivé sur la page d’accueil du site, une boite de dialogue vous invite à poser votre question ! Pour le reste, au-delà des thèmes des débats à venir pour « co-construire », pas de polémique. Ni de long bilan. Chaque chose en son temps.
– De l’autre côté de l’échiquier, la liste Agissons Pour Cahors a déjà aussi décliné sa communication sur Internet et les réseaux sociaux (Facebook – qui compte environ 500 « J’aime » – et Twitter). L’ergonomie est simple mais efficace, la couleur bleue dominante : normal, puisque la liste se dit « d’ouverture » mais « a pour vocation de rassembler les droites ». Le premier article rappelle que l’aventure est née en juin dernier quand un collectif s’est formé « à l’initiative de Bruno Lervoire (RN) _ qui est la tête de liste _ et Lucien Blanc (ex-UMP) ». Cependant, si l’on lit que sera organisée « une grande consultation citoyenne inédite à Cahors pour recueillir l’avis et les propositions des Cadurciens », un peu plus bas, les grandes lignes sont définies : « De la droite classique au Rassemblement National, la liste Agissons Pour Cahors est attachée aux vraies valeurs de droite. Nos priorités sont la lutte contre les incivilités et l’insécurité à Cahors et le développement économique pour permettre à notre ville de s’inscrire pleinement dans le monde de demain. » Bref, il faut y aller moderato sur les propositions… En attendant, sur les réseaux, la liste affiche son soutien aux pompiers en lutte comme aux policiers agressés et aux hospitaliers en colère.
– Pas de nouvelle en revanche sur le web ni ailleurs, en dehors des articles parus ou mis en ligne par la presse lors de son lancement, de la liste « Cahors ensemble et autrement », emmenée par Thierry Lorin, qui se présente comme apolitique. Mais cela ne saurait tarder : puisque c’est décidément tendance, il a promis que via Internet, les Cadurciens pourraient également s’exprimer et lister des propositions.