L’hommage d’Aurélien Pradié et Brigitte Rivière à Jacques Chirac

Deux livres d’or sont mis à disposition des Lotois à la permanence parlementaire du député du Lot et à la mairie de Labastide-Murat.

Aurélien Pradié, député du Lot, et Brigitte ont rendu hommage à Jacques Chirac.

> Aurélien Pradié : « « La disparition de Jacques Chirac nous laisse un grand vide. La peine des Français est aussi la mienne. Jacques Chirac aimait les Français et nous l’aimions. Je sais ce que je dois à Jacques Chirac. Sans cette personnalité marquante, dès ma jeunesse, je n’aurais pas été passionné par la Politique. Même si ma génération n’est pas la sienne, il a été pour moi une personnalité essentielle. Sans lui, je n’aurais certainement jamais choisi de consacrer ma vie à l’engagement politique. Je l’ai d’abord aimé avec fascination. Son allure, ses gestes, sa voix, son énergie, le rendaient unique. J’ai peu à peu découvert la vérité qui était la sienne. Il faut du temps pour espérer percer le mystère de Jacques Chirac. Jacques Chirac ne faisait pas semblant d’aimer les Français. Chacune de ses poignées de main était l’expression d’une grande générosité et d’une profonde humanité. Depuis les routes de Corrèze qu’il aimait tant, en passant par son opposition à l’intervention militaire en Irak, devant l’ONU, jusqu’à sa déclaration reconnaissant la responsabilité de l’Etat français dans l’horreur de la rafle du Vélodrome d’Hiver, Jacques Chirac plaçait le respect de l’Humanité au-dessus de tout. Lorsqu’il alerte sur la maison commune qui brûle au Sommet de Johannesburg, c’est à l’Humanité qu’il s’adresse et qu’il veut préserver. Sa passion secrète et pourtant immense pour les Arts Premiers, les arts africains en particulier, disait beaucoup de son respect pour l’Humanité. Il aimait le monde rural et nos agriculteurs, parce que la terre ne ment pas. Les mises en scènes, les paroles de comédien, la fausse empathie n’étaient pas pour lui. Il était sincère et cela se voyait. Que l’on ait soutenu ou pas Jacques Chirac, nous avons chacun un respect et un attachement pour cet homme. Jacques Chirac a subi de lourdes épreuves, politiques et personnelles. Il ne les a jamais exprimées publiquement. Il était pudique et secret. Comme le sont les belles personnalités chez qui seuls les autres comptent. Il était courageux. Il avait le courage et parfois la brutalité de ceux qui savent que la Politique n’est pas une distraction ou un loisir. C’est l’engagement d’une vie. Il avait aussi ses fidélités, notamment envers Georges Pompidou, qu’il a pleuré comme on pleure un père le jour de sa mort. Il a tout donné à la France, ses qualités et ses défauts. Il nous ressemblait autant qu’il nous dépassait. Le handicap, les malades du SIDA, les sans-abris, étaient autant de combats auxquels Jacques Chirac réservait une grande force. Lorsque j’ai intégré la Fondation Jacques Chirac pour le handicap, à mon arrivée à l’Assemblée Nationale, j’ai pu mesurer le travail discret mais colossal qu’il avait toujours conduit dans ces domaines. Avec Jacques Chirac je n’oublie pas que l’engagement pour les plus fragiles est une des raisons d’être de l’engagement politique. J’ai aujourd’hui le bonheur d’être Député de mon pays. Dans cette belle mission que les Lotois m’ont confiée, je n’oublie pas ce que je dois à la personnalité de Jacques Chirac et je veux ne jamais oublier que ses combats doivent aussi être les nôtres. A l’heure d’une peine sincère et grande, j’ai aussi un espoir : que nous mesurions ce que Jacques Chirac a donné aux Français et à une belle idée de ce qu’est l’Humanité. »

> Pour permettre aux Lotois, qui le souhaitent, de rendre un dernier hommage au Président Jacques Chirac et de s’associer à l’Hommage national, un livre d’or est mis à leur disposition à la permanence parlementaire du député Aurélien Pradié (93 rue Caviole – Cahors). Un autre livre d’or est mis à disposition à la mairie de Labastide-Murat. Le député du Lot remettra ensuite les témoignages à la famille de Jacques Chirac.

> Brigitte Rivière : « J’exprime ma tristesse et mon émotion forte à l’annonce du décès de Jacques Chirac.Toutes mes pensées vont à sa famille et à ses proches. Je veux garder de ce Français combattant au destin exceptionnel l’image de celui qui fut le premier à reconnaître, en commémorant la rafle du Vel’ d’Hiv, la responsabilité de la France, de celui qui, à Johannesburg, nous alertait déjà sur ce qui est devenu une urgence, « la maison brûle et nous regardons ailleurs ». A travers le discours de Dominique de Villepin à l’ONU, il marqua fortement la politique étrangère de la France en s’opposant à une action militaire en Irak. Je n’oublie pas qu’il refusa un débat d’entre deux tours des présidentielles avec le candidat FN. Très au-delà d’incarner la Nation, d’aimer la France, il aimait tous les Français et particulièrement ceux issus de cette France maltraitée et ignorée, celle des territoires qu’il connaissait si bien et qui se sent actuellement abandonnée. Il nous laisse un héritage qu’il nous appartient de faire vivre. »